DIMANCHE.
Rugby. Lunéville – RA Epinal-Golbey 29 – 15.
Courriel. Une demande de désabonnement aux notules.
LUNDI.
Lecture. Le Publicateur du Collège de ‘Pataphysique. Viridis Candela, 9e série, n° 3 (15 mars 2014, 88 p., 15 €).
Le numéro publie l’intégralité du texte d’une pièce inédite de Fernando Arrabal intitulée L’Impromptu (torride) du Kremlin, qui se présente comme un dialogue entre Staline et Wittgenstein. Il n’appartient pas à un petit vermisseau du Collège tel que moi de critiquer les travaux d’un de ses satrapes mais j’avoue que l’œuvre de ce dernier, peut-être justement à cause de la différence d’altitude, m’échappe le plus souvent. Ce qui n’a pas empêché Arrabal de gagner mon admiration éternelle pour une phrase, une seule, qu’il prononça en tant que témoin au cours du procès Houellebecq. A la question “Quelle est votre profession ?” posée par le président, il répondit, après quelques instants d’hésitation dit la chronique, un mot : “Piéton !”. Ce qui, mine de rien, eut pour conséquence d’ajouter un aptonyme à ma collection.
Vosges Matin, 17 novembre 2013
Histoires littéraires n° 57 (Du Lérot éditeur, janvier-février-mars 2014; 208 p., 25 €).
Visages de Rimbaud.
Dans un long article, Jacques Desse essaie de démêler l’incroyable écheveau que constitue l’iconographie générale de Rimbaud et de préciser les rôles joués par Paul Claudel, Paterne Berrichon et Isabelle Rimbaud dans la diffusion, la reproduction et même la création de certaines des images qu’elle renferme. Selon Jacques Desse, si l’on est parvenu à éliminer “les trucages infligés aux documents écrits” de Rimbaud, il est maintenant temps de s’attaquer à la version iconographique du mythe, au risque de décevoir quelques adorateurs. La lecture du Face à Rimbaud de Jean-Jacques Lefrère devrait me permettre d’œuvrer en ce sens. Pour le reste, notons un entretien avec l’architecte Maurice Culot, un habitué du Colloque des Invalides, un article sur Edmond Rostand, les chroniques de Delfeil de Ton et de Jean-Paul Goujon et les comptes rendus de livres reçus. Parmi ceux-ci, le notulographe s’est chargé des billets consacrés au Journal littéraire de Léautaud, aux actes d’un colloque sur Pierre Michon, à un Guide des amateurs de littérature à Paris et à deux biographies de Charles Trenet.
La Musique et la Nuit (The Music and the Night, Lawrence Block, Baror International INC., 2011 pour l’édition originale, Calmann-Lévy, coll. Robert Pépin présente…, 2015 pour l’édition française, traduit de l’américain par Alain Defossé; 272 p., 19,90 €).
“Nouvelles mettant en scène Matthew Scudder”.
A l’exception de la dernière composée spécialement pour ce volume, on trouve ici rassemblées une dizaine de nouvelles écrites par Lawrence Block entre deux romans tout au long de sa carrière et parues dans différentes revues. Elles ont toutes comme personnage principal Matt Scudder, un personnage créé au début des années 1970 et dont la carrière française a débuté dans la Série Noire. Matt Scudder est un des personnages les plus intéressants du polar américain et c’est un plaisir de trouver ici un condensé de sa carrière, de ses débuts sous l’uniforme de la police new-yorkaise à sa carrière de privé sans licence, de son premier mariage à sa vie commune avec Elaine, de ses abus alcooliques à sa fréquentation des A.A. Le personnage st tellement installé que Lawrence Block ne ressent même pas le besoin de le lancer sur une enquête pour chacune des nouvelles : une tranche de sa vie, une sortie nocturne dans la ville, une soirée dans le bar de son ami Mick Ballou suffisent à nourrir le récit, pour le plus grand plaisir du lecteur.
Terre sur terre (Tristan Tzara, éd. des Trois Collines, Genève, 1946, rééd. in “Poésies complètes”, Flammarion, coll. Mille & une pages, 2011; 1760 p., 35 €).
JEUDI.
Lecture. Schnock n° 12 (La Tengo, septembre 2014; 176 p., 14,50 €).
Pierre Desproges.
Où se pose la question – c’était la même au sujet de Coluche – de savoir si Desporges pourrait aujourd’hui dire les choses qu’il disait à son époque. Un faux problème, pour Christophe Ernault, qui permet de ne retenir de Desproges que le provocateur en oubliant l’auteur et le comédien qui sont célébrés dans ce numéro. Pour ce faire, on a convoqué Jacques Catelin (un vieux copain), Luis Rego, Daniel Prévost (des collègues), Philippe Meyer (un amateur), on évoque les différentes étapes de sa carrière et on livre même une intéressante étude stylistique de ses textes qui s’intéresse bien sûr à l’art du zeugme. A part ça, on parle de la candidature de René Dumont à l’Elysée (1974), de tintinophilie, de Daisy de Galard (créatrice de Dim Dam Dom), de l’aérotrain, de Supertramp, de Daniel Boulanger et de toutes ces choses et personnes sur lesquelles une “revue des Vieux de 27 à 87 ans” se doit de se pencher.
Les Haines en moins (Eric Le Guilloux, Editions Daphnis et Chloé, 2015; 304 p., 18 €).
Roman sélectionné pour le Prix René-Fallet 2016.
VENDREDI.
Vie publicitaire. Le Monde du jour publie un grand encart publicitaire – l’équivalent d’une demi-page à vue de nez – vantant les mérites du dernier libre d’Erik Orsenna. Comme c’est souvent le cas dans la publicité éditoriale, le texte est une succession de louanges parues dans différents médias : “Formidable” (François Busnel, La Grande Librairie), “Un enchantement” (Thierry Gandillot, Les Echos) et ainsi de suite. Jusqu’à la dernière ligne : “Un récit sans aucun style” (Eric Chevillard, Le Monde des livres). On a lu effectivement, la critique de ce livre par Chevillard dans le numéro de la semaine dernière. Le feuilleton de Chevillard est un bon moment de la semaine dans Le Monde. Son billet est toujours intéressant, souvent drôle. Chevillard est un maître de l’entame : son premier paragraphe est toujours appétissant et donne envie de lire la suite, quel que soit l’intérêt qu’on peut porter au livre qu’il traite. Chevillard chronique le plus souvent des livres qu’il aime et donc défend, mais quand il n’aime pas, c’est assez cinglant et le shampooing administré à Orsenna la semaine dernière était à base de papier de verre. Alors pourquoi Stock, l’éditeur, a-t-il choisi d’en utiliser un morceau pour sa publicité ? Après réflexion, le procédé est plutôt habile : arrivant au bout d’une dizaine de remarques louangeuses, la phrase de Chevillard, la dernière, apparaît comme une incongruité. Elle veut montrer qu’il y a un cancre dans la classe, celui du fond, qui n’a rien compris. C’est la réponse du berger à la bergère : tu t’es bien fichu de nous, maintenant, c’est à nous de rigoler à tes dépens.
Le cabinet de curiosités du notulographe. Maison foutoir à Fontenoy-le-Château (Vosges), photo de l’auteur, 11 novembre 2014, avec détail.
SAMEDI.
Films vus. Demain dès l’aube (Denis Dercourt, France, 2009)
Disparue en hiver (Christophe Lamotte, France – Luxembourg – Belgique, 2014)
Charlot et les Saucisses (Mabel’s Busy Day, Mack Sennett, E.-U., 1914)
Charlot et le Mannequin (Mabel’s Married Life, Mack Sennett, E.-U., 1914)
Charlot dentiste (Laughing Gas, Charles Chaplin, E.-U., 1914)
Charlot, garçon de théâtre (The Property Man, Charles Chaplin, E.-U., 1914)
Charlot artiste peintre (The Face on the Barroom Floor, Charles Chaplin, E.-U., 1914)
Fièvre printanière (Recreation, Charles Chaplin, E.-U., 1914)
Dépression et des potes (Arnaud Lemort, France, 2012)
Bis (Dominique Farrugia, France, 2015)
Kongo (William J. Cowen, E.-U., 1932)
American Sniper (Clint Eastwood, E.-U., 2014).
L’Invent’Hair perd ses poils.
Île-Tudy (Finistère), photo de Francis Henné, 19 juillet 2010 / Perth (Ecosse, R.-U.), photo de Benoît Howson, 4 août 2010
Poil et pub.
Publicité Cetelem, télévision, 25 mai 2015
Bon dimanche,
Philippe DIDION