LUNDI.
Vie professionnelle. Les élèves de sixième qui découvrent aujourd’hui le collège le quitteront définitivement en même temps que moi. Je me demande qui de nous sera le plus heureux.
Lecture. Le Publicateur du Collège de ‘Pataphysique. Viridis Candela, 9e série, n° 14 (15 décembre 2017, 80 p., 15 €).
“L’échec”
MARDI.
Malfantômas.
Marc-Gabriel Malfant, Autoportrait hétérocéphale, juillet 2018
Lecture. En mémoire de Fred (My Brother’s Destroyer, Clayton Lindemuth, 2013, Seuil, coll. Cadre noir, 2017 pour la traduction française, traduit de l’américain par Patrice Carrer; 400 p., 21,50 €).
Fred, c’est le chien de Baer Crichton, un homme des bois qui gagne sa vie en distillant de l’alcool frelaté. Fred est dognappé par des amateurs de combats de chiens, puis abattu. La vengeance de Baer sera terrible… La langue de Lindemuth s’adapte au côté fruste et violent des personnages, à la dureté des paysages. Le récit au présent est censé coller à une réalité sans fioritures. On lorgne du côté de Jim Harrison et de Craig Johnson mais on se retrouve avec une sorte de Peter Cheyney ayant quitté le milieu urbain pour la nature sauvage. Le transfert ne fonctionne pas, on tourne rapidement en rond avec la répétition des mêmes procédés et on s’ennuie.
MERCREDI.
Éphéméride. À Nora Barnacle Joyce
“5 septembre 1915 44 Fontenoy Street, Dublin
Ma petite fille bien aimée. Demain soir (Mardi), si j‘ai l’argent demandé par télégramme, j’espère partir d’ici avec Éva et Georgie.
J’ai quelques nouvelles à t’annoncer, ma chérie. Mon bon ami Kettle doit se marier mercredi, et ce soir j’ai eu une conversation de quatre heures avec lui. C’est, je crois, le meilleur ami que j’aie en Irlande, et il m’a rendu de grands services ici. Lui et sa femme vont venir passer un jour ou deux à Trieste à l’occasion de leur voyage de noces et je suis sûr, ma chérie, que tu m’aideras à leur faire un bon accueil. Mets la maison en ordre, assure-toi que le piano n’est pas ouvert et veille à avoir des robes convenables. […]” (James Joyce, Choix de lettres)
VENDREDI.
Le cabinet de curiosités du notulographe. Chanteurs en reconversion.
Le Grand-Bornand (Haute-Savoie), photo de l’auteur, 16 mai 2016 / Paris (Seine), rue Arsène-Houssaye, photo de Francis Henné, 16 novembre 2016
SAMEDI.
Vie littéraire. Je fais une rapide incursion à Nancy histoire, d’une part, de m’assurer auprès de Maylis de Kerangal qu’elle ne connaît pas le texte de Perec sur le trompe-l’œil (je le lui enverrai, c’est convenu) et, d’autre part, de me procurer le dernier numéro des Refusés qui contient une défense et illustration de l’IPAD.
Football. SA Spinalien – Reims B 1 – 1.
Films vus. Le Prix du succès (Teddy Lussi-Modeste, France, 2017)
La Femme au gardénia (The Blue Gardenia, Fritz Lang, É.-U., 1953)
Aurore (Blandine Lenoir, France, 2017)
Un homme idéal (Yann Gozlan, France, 2015)
The Circle (James Ponsoldt, Émirats arabes unis – É.-U., 2017)
Apocalypse Now (Francis Ford Coppola, É.-U., 1979).
L’Invent’Hair perd ses poils.
Théza (Pyrénées-Orientales), photo de Marc-Gabriel Malfant, 23 mars 2011 / Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), photo du même, 21 mars 2013
Invent’Hair, étude de cas, addendum. Une négligence coupable nous a fait passer à côté d’un élément qui a tout à fait sa place dans le dossier “Créatif” étudié la semaine dernière. Un élément riche puisque, comme me le fait remarquer son inventeur, il “conjugue calembour et motivation géographique : Le Créac’h (avec ce rare trigramme breton) est un hameau constitutif de la commune de Plédran.”
Réparons donc cet oubli par l’image.
Plédran (Côtes-du-Nord), photo de Yannick Séité, 26 juillet 2017
IPAD (Itinéraire Patriotique Alphabétique Départemental). 27 novembre 2016. 157 km. (32096 km).
183 habitants
Le monument se trouve à l’entrée du cimetière, sur une esplanade gazonnée semée de gros plots de ciment. De chaque côté, des banquettes de pensées et de bruyère, à l’avant la composition du 11 novembre ornée d’un ruban tricolore. La flèche porte en bas-relief un fusil et un fanion entrecroisés au-dessus d’un casque, une couronne, des feuillages et une Croix de Guerre. La plaque de 14-18 est signée “Macaire Favières”.
1914-1918
Hommage
A nos héros
Morts pour la France
Gustave SIMONIN Marcel FERRY
Émile CANTON Henri ZILOCCHI
Charles JACQUOT André RANSELANT
Adrien BICOTTE Lucien MALAGOLI
Maxime GEROME Marcel GEROME
Aimé BIGEON Robert ROSE
Henri BOSSI Paul ZILOCCHI
René BARBILLON
Émile PICARD 1922
Guerre 1939-1945
Marcel AUBERT 1945
Léon AUBERT 1945
A la mémoire
de Jean Nicolas BERNARD
Tombé glorieusement
Aux combats
de Sidi Brahim
le 23 09 1845
Poil et plume. “Lors d’une de ses rares visites à Herndon pour se faire couper les cheveux, Phil était confortablement incliné en arrière dans le fauteuil de Whitey Potter parce qu’il avait décidé de ne pas lésiner et de s’accorder un rasage maison – la raison principale en étant que, lorsqu’il rasait, Whitey parlait moins. Whitey était en effet un de ces coiffeurs qui croient qu’on le paie pour bavasser. Bon, Phil était donc allongé, avec ses longues jambes et ses chaussures de ville noires de mauvaise qualité bien en évidence. C’était un samedi, les deux autres coiffeurs donnaient du ciseau dans les crinières hirsutes de deux citadins, et le salon résonnait de bavardages animés, quelques personnes lisaient Elks Magazine ou d’autres revues que Whitey mettait là pour l’agrément et l’édification de sa clientèle, tout cela en humant l’odeur de la bonne vieille lotion capillaire Lucky Tiger, et ainsi de suite.” (Thomas Savage, Le Pouvoir du chien)
Bon dimanche,
Philippe DIDION