25 août 2019 – 846

DIMANCHE.

Bestiolaire de Saint-Maurice-sur-Mortagne (Vosges). Identification d’un Criquet ensanglanté.

LUNDI.

Vie médiatique. Long entretien avec une journaliste de Vosges Matin au sujet de la réédition d’Espis. Exercice un peu périlleux dans la mesure où la dame n’a pas lu le livre et ne sait rien de Gengenbach. Mais on est là pour ouvrir des portes et, qui sait, amener des lecteurs à l’Ernest.

MARDI.

Lecture. Tous les Mayas sont bons (High Adventure, Donald Westlake, Mysterious Press, 1985 pour l’édition originale, Payot & Rivages, coll. Rivages/Noir, 2018 pour la traduction française, traduit de l’américain par Nicolas Bondil; 416 p., 22,50 €).

Dans les 500 premiers numéros de la Série noire (j’ai passé près de vingt ans à en établir l’atlas, il faut bien que ça serve de temps en temps), le Bélize apparaît une fois et une seule, sous son ancien nom colonial. C’est au détour d’une phrase, quand un personnage du nom de Mike Belen trouve une lettre provenant d’une “entreprise de travaux publics à Belize, Honduras britannique…” (Charles Williams, Peaux de bananes, n° 294, 1954). Donald Westlake consacre, lui, plus de 400 pages à ce petit état qui sert de cadre à son roman exotique. C’est un Westlake aventurier plus que policier, écrit manifestement pour des raisons alimentaires. On n’y trouve que rarement la patte humoristique de l’auteur mais il a suffisamment de métier pour emballer son récit de façon plaisante. Et puis, pour le Bélize, ce n’est pas rien.

MERCREDI.

Éphéméride. “Samedi 21 août 1982

Réveil à 6 heures 30. Toujours mal à la tête au réveil. J’ignore combien de temps tout cela va durer. Vivement le retour du Dr Valarché.

Hier soir, à la télé, dans une émission consacrée à l’histoire du cinéma, on passait un extrait de La Fête à Henriette, de Duvivier et Henri Jeanson.

Je ne l’ai pas regardé.

La Fête à Henriette évoque pour moi des souvenirs affreux liés à la mort de Paulette. Un jour, je m’expliquerai peut-être plus longuement là-dessus. Je n’ai pas assez de sang-froid pour le faire aujourd’hui.” (Léo Malet, Journal secret)

Lecture. Bénia Krik (Benia Krik, Isaac Babel, Krasnaïa Nov n° 6, 1926 pour l’édition originale, traduit du russe par Sophie Benech, in « Œuvres complètes », Le Bruit du temps, 2011; 1312 p., 39 €).

Scénario d’un film écrit pour Sergueï Eisenstein, projet inabouti.

JEUDI.

Brèves de trottoir.

846-min 846 (2)-min

VENDREDI.

Théâtre. On donne cet été La Vie est un rêve, de Calderón, au Théâtre du peuple de Bussang. Pour la première fois, je ressens un peu de déception devant le spectacle qui m’a semblé laborieux. Le texte est difficile, même dans la nouvelle traduction de Denise Laroutis, et la mise en scène, peu inventive, ne parvient pas à l’éclairer. L’interprétation est moyenne, à l’exception de deux acteurs qui sortent du lot, la diction souvent approximative. Heureusement l’ouverture du fond de scène est toujours un moment magique et le plaisir de retrouver les N. pour le partager toujours vif.

Le cabinet de curiosités du notulographe. Garages bucoliques en Creuse, photos de l’auteur.

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Ajain, 27 juillet 2018 / Guéret, 28 juillet 2018

SAMEDI.

Films vus. The Rider (Chloé Zhao, É.-U., 2017)

Hitcher (The Hitcher, Dave Meyers, É.-U., 2007)

Parfum fraise (court métrage, Alix Arrault, Samuel Klughertz, Martin Hurmane, Jules Rigolle, France 2017)

Perdrix (Erwan Le Duc, France, 2019)

Paris vu par… (Claude Chabrol, Jean Douchet, Jean-Luc Godard, Jean-Daniel Pollet, Éric Rohmer, Jean Rouch, France, 1965)

L’Amour est une fête (Cédric Anger, France – Belgique, 2018)

La Brindille (Emmanuelle Millet, France, 2011).

L’Invent’Hair perd ses poils.

846 (4)-min 846 (5)-min

Paris (Seine), avenue Daumesnil, photo de Philippe de Jonckheere, 30 avril 2011 / Lussac-les-Châteaux (Vienne), photo de Jean-Christophe Soum-Fontez, 27 juillet 2015

IPAD (Itinéraire Patriotique Alphabétique Départemental). 21 mai 2018. 97 km. (34 500 km).

846 (7)-min

708 habitants

   Le monument de granit gris se dresse sur une esplanade qui domine le village. Pointés en direction de la vallée, deux crapouillots, séparés par quatre douilles d’obus. Le parterre est circulaire, couvert de sable grossier. La flèche est au centre d’un carré gravillonné, encadré d’une chaîne métallique. Sur trois côtés, des trépieds métalliques appelés à recevoir des couronnes. Deux compositions florales défraîchies sont restées au pied du monument, l’une de la Commune de Rochesson, l’autre de la Légion Vosgienne, devant une plaque portant les noms des victimes de 1939-1945. Un drapeau tricolore au sommet d’un mât, des bancs et des buis en boule complètent le tableau.

846 (6)-min

Pro Patria

Rochesson

À ses enfants

Morts pour la France

   Droite : 1914 : 11 noms de LAURENT Nicolas à VAXELAIRE Eugène

1915 : 10 noms de THOMAS Ernest à PIERRON Nicolas

Gauche : 1916 : 13 noms de TISSERANT Louis à CLAUDEL Joseph

1917 : 4 noms de MOUGIN Désiré à SIMONETTA Antoine

Dos : 1918 : 10 noms de MARCHAL Julien à LAURENT Joseph

1919 : 2 noms : THOMAS Eugène et PARISOT Louis

Poil et plume. “Je ne cherche pas à trop me mélanger avec l’indigène. Je fais ce qu’il faut, mais je n’en remets pas. Par exemple, je fréquente le coiffeur pour de petites tailles de gentleman, quoique personnellement je préfère et de beaucoup garder mes poils à la Tolstoï. Enfin je nage. Et pas mal.” (Jean Giono, Les Grands Chemins)

Bon dimanche,

Philippe DIDION

 

 

18 août 2019 – 845

LUNDI.
           Lecture. La Position du tireur couché (Jean-Patrick Manchette, Gallimard, coll. Série noire n° 1856, 1981; 192 p., s.p.m.).
                         Relecture.
                         Je tenais particulièrement à relire ce titre de Manchette (sans risque car Manchette est un des rares auteurs de polar qui supporte la relecture) car il s’agit de mon tout premier Série noire, trouvé et lu dans un appartement de la rue de Dantzig (Paris, Seine) où je passai quelques nuits en octobre 1982. C’est peut-être ce titre qui me donna le déclic, qui fit que j’achetai et lus ensuite des Série noire par brouettées entières, j’en doute car je n’y compris pas grand-chose à ce moment-là. Aujourd’hui non plus d’ailleurs mais cela n’a pas d’importance, et en relisant mes notes de l’époque je m’aperçois que l’écriture de Manchette m’avait déjà frappé et séduit. On est ici dans un roman d’action et de comportement (behavioriste, en bon français) d’où toute psychologie est exclue. Action, vitesse, détachement du narrateur, ingéniosité de la construction en boucle, c’est magistral.
MARDI.
            Lecture. La Vie est un rêve (Pedro Calderón de la Barca, 1636 pour la première édition, Les Solitaires Intempestifs pour la traduction française, traduit de l’espagnol par Denise Laroutis, 2004; 160 p., 7 €).
                          Théâtre.
MERCREDI.
                  Éphéméride. “Mercredi 14 [août 1917]
Je retourne passer la journée dans l’enfer glorieux du Carso. Pendant le long trajet que je dois parcourir pour m’y rendre, à travers une plaine basse, très fertile, avec du maïs, des mûriers, des vignobles, le tout saupoudré aujourd’hui de poussière blanche, je le perçois constamment dressé devant moi, série d’âpres montagnes aux pentes dénudées, égratignées, par places couleur de sanguine et par places couleur de cendre; c’est une zone géologique toute différente de celle d’en bas si magnifiquement verte, une région maudite qui commence là sans transition, et dont le seul aspect, même en temps de paix, serait sinistre.” (Pierre Loti, Soldats bleus : Journal intime 1914-1918)
JEUDI.
          Brèves de trottoir.

845-min 845 (2)-min

VENDREDI.

                  Le cabinet de curiosités du notulographe. Dites-le avec des fleurs.
845 (3)-min
845 (4)-min
Cluses (Haute-Savoie), photo de Laurent Lagarde, 11 mars 2018 / Dijon (Côte-d’Or), photo de Jean-François Fournié, 26 janvier 2018
SAMEDI.
              Films vus. Le Crime de l’Orient-Express (Murder on the Orient Express, Kenneth Branagh, Malte – É.-U., 2017)
                               Mister Freedom (William Klein, France, 1968)
                               Under the Silver Lake (David Robert Mitchell, É.-U., 2018)
                               Le Bienfaiteur (Henri Decoin, France, 1942)
                               Dinosaure (court métrage, Pierre Dugowson, France, 2018)
                               Once Upon a Time… in Hollywood (Quentin Tarantino, R.-U. – É.-U. – Chine, 2019).
              L’Invent’Hair perd ses poils.
845 (1)-min 845 (5)-min
Paris (Seine), avenue Daumesnil, photo de Philippe de Jonckheere, 8 mai 2011 / Annemasse (Haute-Savoie), photo de Marc-Gabriel Malfant, 1er novembre 2017
              IPAD (Itinéraire Patriotique Alphabétique Départemental). 8 mai 2018. 143 km. (34 403 km).
845 (1b)-min
114 habitants

   Sur une grande place située en haut du village, quatre thuyas taillés en parallélépipèdes encadrent la colonne de granit gris, à l’intérieur d’un carré délimité par une grille à portillon. Le long de celle-ci sont déployés deux drapeaux bleu blanc rouge. Une vasque de fleurs fraîches, ornées d’un ruban tricolore, a été déposée sur une marche. Une palme métallique est collée sur la partie supérieure du fût.

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À la mémoire glorieuse

Des enfants de Robécourt

Morts pour la France

RICHARD Raymond

RENAUD Abel

GRISARD Louis

VINCENT Albert

BENOÎT Fernand

PASCAL Henri

BLOT Eugène

GRÉGOIRE Eugène

BLOT Gaston

PIERRE Georges

BERTINET Adrien

   Curiosité : à part Grisard, Bertinet et Blot, tous les noms de famille sont aussi des prénoms.

              Poil et pellicule.
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Uniformes et Jupon court (The Major and the Minor, Billy Wilder, É.-U., 1942)
Bon dimanche,
Philippe DIDION

11 août 2019 – 844

LUNDI.

Vie automobile. Pour s’assurer (lui aussi) que nous avons bien heurté un chevreuil et pas embouti un lampadaire ou une voiture d’enfant, l’expert des assurances exige des photos du pare-chocs “avec des poils”. J’ai l’impression de traiter avec le directeur de Playboy.

Lecture. Les Refusés n° 18 (2016; 296 p., 15 €).

Dossier “L’Art d’accommoder les restes”

Contient une contribution du notulographe : “L’Art (funéraire) d’accommoder les restes (humains)”.

37,2° le matin (Philippe Djian, Éditions Bernard Barrault, 1985, rééd. J’ai lu n° 1951, 1986; 384 p., s.p.m.).

Djian est aujourd’hui un écrivain installé, bon vendeur de surcroît. Je ne connais pas ce qu’il écrit, ce que j’ai lu de plus récent le concernant date de 1994. Mais en explorant ses débuts, Zone érogène et 37,2, je suis frappé par sa maîtrise, sa sûreté et, il faut bien appeler les choses par leur nom, son talent. Des ses premiers romans, il fait preuve d’un sens du récit infaillible au service duquel il met un style dépouillé, presque minimaliste : pas de passé simple mais du passé composé, des images simples mais frappantes, des phrases courtes, coupantes. Les scènes d’action sont parfaitement rythmées, les séquences d’introspection sonnent juste. On peut se demander quelles sont ses influences, j’imagine que les critiques qui ont accueilli ses premiers livres ont cité des auteurs américains, Carver que je n’ai pas lu, Fante, peut-être, que j’ai lu il y a trop longtemps. On peut aussi penser aux premiers auteurs de la Série Noire, Chandler en tête. Toujours est-il que c’est diablement réussi, mené à fond de train et difficile à lâcher.

MERCREDI.

Éphéméride. “Lundi 7 août [1944]

NRF. Vu le P[ère] Bruckberger sur l’enthousiasme politique de qui je jette une douche, en lui parlant de ce que j’ai entendu dire à la radio, et en exagérant. Il ne tient pas le coup. Il prétend que l’attentat du 20 juillet contre Hitler n’était que de la frime, un  prétexte pour fusiller quelques généraux. Arlette devait venir m’aider à préparer le dîner de ce soir, mais je trouve un mot d’elle me disant qu’elle “travaille”. Ce qui me met en boule. Passé l’après-midi à préparer un énorme petit salé, à balayer, etc.” (Jacques Lemarchand, Journal 1942-1944)

JEUDI.

          Brèves de trottoir.

844-min 844 (2)-min

VENDREDI.

Obituaire. Je me souviens de Jean-Pierre Mocky. C’était en avril 2004 au Brady, boulevard de Strasbourg, le cinéma qu’il possédait à l’époque et le seul dans lequel on pouvait voir ses films. Il était venu présenter Le Furet et il était accompagné de Dominique Zardi et d’un autre comédien de sa bande, Jean Abeillé peut-être. Je me souviens qu’il appelait celui-là respectueusement “Monsieur Zardi” mais qu’à aucun moment il ne consentit à lui céder la parole.

Lecture. Le Blues du tueur à gages (Hit Parade, Lawrence Block, HarperCollins Publishers, 2006 pour l’édition originale, Le Seuil, 2007 pour la traduction française, traduit de l’américain par Frédéric Grellier, rééd. coll. Points Policier P 2027, 2018; 384 p., 7,50 €).

Nouvelles.

Le cabinet de curiosités du notulographe. Fête des voisins.

844 (5)-min 844 (6)-min

Ornans (Doubs), photo de Jean-François Fournié, 13 septembre 2014 / Semur-en-Auxois (Côte-d’Or), photo du même, 10 avril 2005

SAMEDI.

Lecture. Lune d’en face (Luna de enfrente, Jorge Luis Borges, 1925 pour l’édition originale, Gallimard, in « Œuvres complètes I », Bibliothèque de la Pléiade n° 400, 2010, traduit de l’espagnol par Jean-Pierre Bernès et Nestor Ibarra; 1766 p., 68,50 €).

Poèmes.

Football. SA Spinalien – RC Lens B 3 – 0.

Films vus. Le Doudou (Julien Hervé & Philippe Mechelen, France, 2018)

Les Femmes collantes (Pierre Caron, France, 1938)

The Robbery (court-métrage, Jim Cummings, É.-U., 2017)

Joel, une enfance en Patagonie (Joel, Carlos Sorin, Argentine, 2018)

La Finale (Robin Sykes, France – Belgique, 2018)

      La Couleur pourpre (The Color Purple, Steven Spielberg, É.-U., 1985)

Monsieur Je-sais-tout (Stéphan Archinard & François Prévôt-Leygonie, France, 2018)

La Dénonciation (Jacques Doniol-Valcroze, France, 1962).

  L’Invent’Hair perd ses poils.

844 (7)-min 844 (8)-min

Les Vans (Ardèche), photo de Philippe de Jonckheere, 8 mai 2011 / Mont-de-Marsan (Landes), photo de Marc-Gabriel Malfant, 23 mars 2014

   Invent’Hair, bilan d’étape. Bilan établi au stade de 4 600 salons, atteint le 25 décembre 2018.

Bilan géographique.        

Classement général par pays.

  1. France : 3 826 (+ 87)
  2. Espagne : 172 (+ 3)
  3. Royaume-Uni : 87 (+ 1)
  4. Belgique : 69 (=)
  5. Italie : 54 (+ 1)
  6. États-Unis : 45 (=)
  7. Portugal : 37 (=)
  8. Danemark : 34 (=)
  9. Suisse : 31 (+ 2)
  10. Allemagne : 30 (=)

L’Irlande (+ 5) frappe à la porte du top 10 de façon de plus en plus insistante : 3 salons la séparent de l’Allemagne, dépassée par la Suisse. La Colombie est le 45e pays à entrer dans notre chantier.

Classement général par régions (France).

  1. Rhône-Alpes : 696 (+ 42)
  2. Île-de-France : 597 (+ 15)
  3. Languedoc-Roussillon : 306 (+ 1)
  4. Provence-Alpes-Côte-d’Azur : 293 (+ 6)
  5. Lorraine : 280 (+ 4)
  6. Midi-Pyrénées : 223 (=)
  7. Bretagne 169 : (+ 2)
  8. Pays de la Loire : 153 (+ 3)
  9. Bourgogne : 141 (+ 3)
  10. Centre : 135 (+ 6)

Pas de changement.

Classement général par départements (France).

1. Seine (Paris) : 480 (+ 11)
2. Rhône : 334 (+ 4)
3. Vosges : 158 (+ 3)
4. Loire-Atlantique : 116 (+ 1)
5. Loire : 92 (+ 1)
“. Pyrénées-Orientales : 92 (=)
7. Meurthe-et-Moselle : 86 (+ 1)
8. Bouches-du-Rhône : 82 (+ 6)
9. Hérault : 79 (+ 1)
10. Alpes-Maritimes : 76 (=)
“. Gard : 76 (=)

Des changements minimes dans le top 10 où les Bouches-du-Rhône et la Loire gagnent une place. Plus loin, la plus belle progression à signaler est celle de la Savoie avec 18 salons et un bond de la 86e à la 42e place.

Classement général par communes.

1. Paris : 480 (+ 11)
2. Lyon : 157 (+ 3)
3. Nantes : 60 (+ 1)
4. Barcelone : 55 (=)
5. Nancy : 49 : (+ 1)
6. Épinal : 43 (=)
7. Nice : 36 (=)
8. Marseille : 31 (=)
9. Strasbourg 24 (=)
“. Copenhague : 24 (=)
“. Villeurbanne : 24 (=)

Les positions restent les mêmes en tête. Notons les 8 salons gagnés par Bourg-en-Bresse, les 6 nouveaux salons d’Aix-en-Provence et de Chambéry, les 4 de Dublin et l’entrée d’une ville prestigieuse, Venise.

Bilan humain.

Nous nous étions arrêtés à la 50e place. Poursuivons notre exploration des étages inférieurs.

51. Gilles Bertin : 5 (+ 1)
“. Jean-Hugues Blondel : 5 (+ 1)
“. Gilda Fiermonte : 5 (=)
“. Éléonore Hamaide : 5 (=)
“. Laurent Lagarde : 5 (=)
“. Sylvain Mathieu : 5 (=)
“. Candice Nguyen : 5 (=)
58. Hervé Lechat : 4 (+ 1)
“. José Morel-Cinq Mars : 4 (=)
“. Charles-Édouard de Pontalba : 4 (=)
“. Alice Didion : 4 (=)
“. Marie Didion : 4 (=)
“. Alain Hardebolle : 4 (=)
“. Caroline Leboucq : 4 (=)
“. Jacques Mitelman : 4 (=)
“. Michèle Thiébaud : 4 (=)
“. Joëlle Traber : 4 (=)

Étude de cas. Lieux capillicoles.

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Ladapeyre (Creuse), photo de l’auteur, 30 juillet 2016 / Bourdons-sur-Rognon (Haute-Marne), photo de Jean-François Fournié, 19 août 2018 / Lyon (Rhône), photo de l’auteur, 26 décembre 2018

IPAD (Itinéraire Patriotique Alphabétique Départemental). 30 avril 2018. 25 km. (34 260 km).

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commune de Xonrupt-Longemer

   Retournemer a disparu du calendrier des Postes mais y figurait encore en 2002, d’où cette incursion accomplie depuis Gérardmer. Pas de monument aux morts visible.

Poil et plume.La Vie parisienne !… J’avais rêvé d’une autre personne que de cette Nane que je lui ai donnée… Je la vois maintenant… je pourrais en dessiner le contour… un visage chétif et candide à force de vice, fermé cependant comme une armoire à poisons. Mais l’imaginez-vous finissant entre les doigts poisseux d’un merlan ? C’est, en effet, chez l’un d’eux, dans un salon, comme on dit, de coiffure, à Pau, que j’ai lu ce galant journal pour la première fois…” (Jacques Dyssord, L’Aventure de Paul-Jean Toulet gentilhomme de lettres)

Bon dimanche,

Philippe DIDION

4 août 2019 – 843

LUNDI.

Bestiolaire de Saint-Jean-du-Marché. Identification d’une Fourmi rousse.

MARDI.

Lecture. Une peur noire (The Black Path of Fear, William Irish, 1944 pour l’édition originale, Presses de la Cité, coll. Un mystère n° 291, 1956 pour la première traduction française, rééd. Presses de la Cité, coll. Omnibus, vol. « Nuit noire », 1994, d’après la traduction de Paula Delen; 948 p., 135 F).

MERCREDI.

Lecture. Hôtel du Brésil (Pierre Bergounioux, Gallimard, coll. Connaissance de l’inconscient, 2019; 80 p., 9 €)

Éphéméride. “Mercredi 17 [juillet 1912]

Mauvaise nuit; sans doute à cause de la chaleur et du manque d’exercice. Je n’ose pas ouvrir les volets avant qu’il fasse jour par peur de laisser entrer quelque affreuse “bête rampante”. Je les ai pourtant ouverts à l’aube (vers 3 h 1/2 je crois). Mais je me suis levé à 7 h 1/2 [Un mot caviardé]. Il faut que je prenne de l’exercice et que je m’interdise les bains trop longs. Travaillé toute la journée : avant le petit-déjeuner; reçu ensuite les épreuves du Matador; les ai corrigées (entre 8 h et 10 h), envoyées à Jacques Rivière avec une lettre lui demandant s’il était possible d’en avoir trois exemplaires différents : un pour Arnold Bennett, le second pour Cipa Godebski; le troisième pour moi. envoyé cela sous enveloppe cachetée.” (Valery Larbaud, Journal)

JEUDI.

Brèves de trottoir.

843 (6)-min  843 (7)-min

VENDREDI.

Le cabinet de curiosités du notulographe. Ex-voto.

843 (1)-min  843 (2)-min

Plainfaing (Vosges), 28 mars 2016 / Plombières-les-Bains (Vosges), 5 mai 2016, photos de l’auteur

SAMEDI.

Films vus pendant la semaine. Le Daim (Quentin Dupieux, France, 2019)

Coup de foudre (Diane Kurys, France, 1983)

Plaire, aimer et courir vite (Christophe Honoré, France, 2018)

  Robinson Crusoé (Zhizn udivitelnye priklyucheniya Robinzona Kruzo, Stanislav Govorukhin, U.R.S.S., 1973)

Le Musée des merveilles (Wonderstruck, Todd Haynes, É.-U., 2017).

Vie en Creuse. Nous étions de sortie hier soir, un anniversaire à fêter, rien de bien méchant mais la moindre entorse se paie désormais et j’ai passé une fort mauvaise nuit. Du coup, l’état comateux dans lequel je me trouve me prive de l’euphorie épuisante qui s’empare de moi lors de l’habituel transfert des Vosges à la Creuse. Le résultat est donc identique : même si c’est pour une raison différente, je suis totalement vidé au moment de lancer mon premier coup de canne dans l’étang en priant pour qu’aucune grosse pièce n’ait l’idée malencontreuse de se sentir attirée par mon leurre, je n’aurais pas la force de me battre pour la tirer de l’eau.

L’Invent’Hair perd ses poils.

843 (3)-min  843 (4)-min

Gaillac (Tarn), photo de Clotilde Eav, 24 avril 2011 / Pézenas (Hérault), photo de Marc-Gabriel Malfant, 8 mai 2011

  Poil et pellicule.

843-min

Philadelphia (Jonathan Demme, É.-U., 1993)

DIMANCHE.

Bestiolaire de la Creuse. Identification d’un Onycogomphe à pinces, d’un Tétrix forestier, d’un Hanneton de juin, d’un Soufré, d’un Argus bleu et d’un Demi-deuil.

LUNDI.

IPC (Itinéraire Patriotique Creusois). Vite, une escapade avant que la chaleur nous cloue au gîte. Direction La Forêt-du-Temple où le monument aux morts affiche le nom d’un Poilu un peu particulier que je m’empresse de photographier avant de me mettre à l’ombre.

843 (8)-min

           Bestiolaire de la Creuse. Identification d’un Caloptéyx vierge.

MARDI.

Bestiolaire de la Creuse. Identification d’un Criquet mélodieux et d’une Mouche-scorpion.

MERCREDI.

Éphéméride. “Lundi 24 juillet [1933]

Tantôt, pneumatique de M.D. me disant qu’elle est libre ce soir, alors qu’elle n’est pas sûre de l’être jeudi, et que je peux venir. Au surplus, conseil à me demander.

J’y suis allé. Le conseil était mon avis sur une lettre qu’elle adresse au journal Beaux-Arts à propos de tous les défauts et insuffisances de l’exposition Renoir. C’est fort bien écrit et elle paraît s’y connaître. Appris ce soir, du reste, dans la conversation, qu’elle sort de l’École du Louvre.” (Paul Léautaud, Journal particulier 1933)

JEUDI.

Brèves de trottoir.

843 (1)-min  843 (5)-min*

* Papillon surréaliste.

Bestiolaire de la Creuse (et environs). Identification d’un Xylocope violet. Celui-ci, avec deux acolytes, butine les fleurs d’un jardin public situé en contrebas du Musée des musiques populaires de Montluçon (Allier). C’est la deuxième fois que nous le visitons, bonne pioche car l’endroit est climatisé et permet une variante dans les stratagèmes destinés à éviter la chaleur de four qui règne. Les deux jours précédents, c’est dans l’eau, à Châtelus-Malvaleix, que nous avions dû mettre nos couennes à rafraîchir.

Lecture. Retour à Brideshead (Brideshead Revisited, Evelyn Waugh, 1947 pour l’édition originale, Robert Laffont, 1950 pour la traduction française, traduit de l’anglais par Georges Belmont, rééd. coll. Pavillons Poche, 2017; 624 p, 12 €).

C’est un beau roman, c’est une belle histoire, un peu longue peut-être, en tout cas une découverte. Ça commence par un récit de college, des souvenirs d’Oxford racontés par un jeune aristocrate qui semble sorti d’un roman de Wodehouse. Mais au fur et à mesure que le narrateur prend de l’âge, la gravité s’installe et là ce n’est plus Wodehouse qui vient à l’esprit mais d’abord Fitzgerald pour l’évocation de la jeunesse gâchée, puis Proust pour la réflexion sur le temps, l’amour et la mémoire. Dans cette histoire, le lieu prime sur les personnages : Brideshead, propriété familiale d’un ami du narrateur, pivot d’une saga qui voit les personnages évoluer dans divers endroits du monde avant de retourner immanquablement au lieu des origines. Là-dessus se greffe une intrigue religieuse où il est question de mariage mixte, de conversion, de foi. Evelyn Waugh, écrivain catholique, se sentait apparemment très concerné par les rapports entre catholiques et protestants dans son pays. Cette partie théologique alourdit quelque peu un roman par ailleurs très fluide. On devine un anglais très pur, une belle langue dans la traduction de Georges Belmont, lequel n’est pas un inconnu : c’est lui qui a recueilli les souvenirs de Céleste Albaret pour en faire Monsieur Proust et il est l’auteur d’un intéressant livre de mémoires, Souvenirs d’outre-monde.

VENDREDI.

Le cabinet de curiosités du notulographe. Façades ouvertes, à la mode de La Vie mode d’emploi.

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Holly Carden, Edgar Allan Poe’s Macabre Mansion, transmis par Lucie Didion, 3 décembre 2018 / Toyen, Loi naturelle, 1946, exposition Centre Pompidou Metz (Moselle), photo de Lucie Didion, 24 juin 2018

SAMEDI.

Bestiaire de la Creuse. Rencontre inopinée avec un chevreuil sur la route d’Ajain, rendez-vous à prendre chez le carrossier. La bête, elle, semble peu touchée et se carapate dans le sous-bois pour ne pas avoir à remplir le constat.

L’Invent’Hair perd ses poils.

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Paulhan (Hérault), photo de Marc-Gabriel Malfant, 8 mai 2011 / Saint-Florent-sur-Cher (Cher), photo du même, 21 mars 2014

             Poil et pellicule.

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24 jours (Alexandre Arcady, France, 2014) / Paris (Seine), rue Philippe-de-Girard, photo de l’auteur, 29 juillet 2012

LUNDI.

Lecture. Rimbaud Warriors (Richard Gaitet, Paulsen, coll. Démarches, 2019; 240 p., 19,90 €).

Il existe une catégorie moins pénible que celle des écrivains voyageurs, c’est celle des lecteurs arpenteurs, ceux qui cheminent sur les traces plus ou moins visibles d’un livre, d’un personnage ou d’un écrivain. Je dis cela sans doute parce que n’étant ni écrivain, ni voyageur, je me plais à me ranger dans ce groupe, ayant usé pas mal de semelles et de pneus à sillonner villes et campagnes à la recherche de vestiges littéraires, accomplissant ici en Creuse, par exemple, tout le trajet des Vies minuscules de Michon ou marchant récemment sur les pas de Jean Genet dans son Morvan d’adoption forcée. Aussi l’initiative de Richard Gaitet m’avait intéressé dès que j’en avais eu vent et je l’avais signalée dans un article de revue : refaire, à pied, dans les conditions vécues donc, le trajet de la fugue effectuée par Rimbaud de Charleville à Charleroi en octobre 1870. Le projet aboutit à une série d’émissions diffusées sur Radio Nova et à ce livre qui en est le compte rendu. Pas seulement : on y trouve aussi le récit, en parallèle, du voyage de Rimbaud – nourri aux biographies de Jeancolas et de Lefrère –, des rencontres (Franz Bartelt, Brigitte Fontaine, Patti Smith), des considérations sur l’art de la fugue, des divagations, des poèmes… Tout cela sur un ton vif, plaisant, ce qui donne un excellent livre propre à séduire au-delà de la sphère des rimbaldolâtres.

Bestiolaire de la Creuse. Identification d’un Forficule et d’un Hanneton commun, observation d’un Géotrupe des bois occupé à transporter une galette de crottin de cheval.

MARDI.

Vie épistolaire. La session annuelle d’écriture estivale touche à sa fin, toutes les cartes postales sont écrites et envoyées ou peu s’en faut. L’exercice est beaucoup moins long qu’il y a quelques années, il reste peu de correspondants prêts à s’adonner à cette pratique désuète. Il s’agit donc de soigner ces happy few. Considérant qu’il pourrait devenir pénible pour eux de recevoir toujours les mêmes vues de la même Creuse, j’ai pris soin cette année d’emporter des cartes issues de ma collection personnelle. J’ai choisi bien sûr celles où figurent les lieux les plus éloignés de notre villégiature, San Francisco, Londres, Bangkok, le Lac Majeur (sous la neige), ce genre de choses. Je ne fais en cela qu’imiter la pratique de Lucie qui compense notre misérable tropisme creusois en achetant et en arborant fièrement des tee-shirts vantant les délices ensoleillées de l’Île Maurice, de Vientiane, de Saint-Domingue et d’ailleurs.

Vie sociale. Notre retraite creusoise devient, pour notre plus grand plaisir, un lieu de passage. La semaine dernière, Ch. & G. évoquaient ici les derniers instants de C. avant de rentrer à Savenay affronter le gouffre de son absence, aujourd’hui L. & T. viennent alléger en partie la dette d’hospitalité, élyséenne, que nous avons à leur endroit.

Bestiolaire de la Creuse. Identification d’un Oedipode turquoise et d’une Ammophile pubescente.

MERCREDI.

Éphéméride. “31 juillet [1932]

Tandis que, le dos tourné, je plie mes couvertures, je reçois une énorme fessée. C’est le petit de l’esclave – qui s’est glissé subrepticement dans ma chambre et s’enfuit maintenant en riant aux éclats – qui me l’a donnée. La captivité n’a pas l’air de l’avoir embarrassé beaucoup dans le genre espièglerie. Peut-être aussi tient-il à profiter d’ores et déjà de sa qualité d’homme libre.” (Michel Leiris, L’Afrique fantôme)

Bestiolaire de la Creuse. Identification d’une Sauterelle verte et d’un Petit nacré.

JEUDI.

Brèves de trottoir.

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* Paul Verlaine

VENDREDI.

Le cabinet de curiosités du notulographe. Faits divers animaliers.

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Vosges Matin, 7 mai 2012, collection de l’auteur / Le Journal de la Haute-Marne, 21 février 2017, transmis par Jean-François Fournié

Vie en Creuse. Je le savais déjà mais la preuve est flagrante asteure : la simple perspective de quitter la Creuse me rendre malade, et je ne suis pas le seul. Aujourd’hui, 75% de la Didionnée est hors d’usage, fiévreuse, nauséeuse, détraquée jusque dans ses entrailles. Seule Caroline est debout et tient, comme d’habitude, la maisonnée à bout de bras. Même l’auto ne veut pas rentrer : la rencontre avec le chevreuil n’a pas occasionné que des dégâts externes, le “module d’air” est en compote, le refroidissement du moteur ne se fait plus. À Guéret, le mécano de chez Citron tente et réussit (jusqu’à plus ample informé) une réparation de fortune qui devrait nous permettre de regagner le nid. Et si l’on était obligés de rester ?

SAMEDI.

Films vus. Woodstock (Michael Wadleigh, É.-U., 1970)

Rolling Thunder Revue : A Bob Dylan Story by Martin Scorsese (Martin Scorsese, É.-U., 2019)

Je suis un aventurier (The Far Country, Anthony Mann, É.-U., 1954).

L’Invent’Hair perd ses poils.

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Montagnac (Hérault), photo de Marc-Gabriel Malfant, 8 mai 2011

              Poil et pellicule.

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Le Monde, la Chair et le Diable (The World, the Flesh and the Devil, Ranald MacDougall, É.-U., 1959)

Bon dimanche,

Philippe DIDION