30 août 2020 – 895

DIMANCHE.
                   Lecture. Autant en emporte le vent (Gone With the Wind, Margaret Mitchell, MacMillan Company, 1936 pour l’édition originale, Gallimard, 1938 pour la traduction française, rééd. coll. Folio n° 6815 & 6816, traduit de l’américain par Pierre-François Caillé; 2 vol. 780 & 832 p., 26 €).
                                 Ce serait mentir de dire que les 1500 pages de ce roman s’avalent comme si de rien n’était. Mentir à moitié seulement car s’il est vrai que le deuxième tome de cette édition est plutôt du genre longuet et indigeste, la première partie passe comme une lettre à la poste. On y découvre Tara, la propriété georgienne de la famille O’Hara, la jeune Scarlett et ses prétendants, mais à peine le tableau est-il dressé que la guerre de Sécession vient le chambouler et transformer la romance en roman de survie face à l’envahisseur yankee. Le talent de Margaret Mitchell est indéniable dans son traitement des scènes d’action, des descriptions, des réflexions prêtées aux personnages, avec un sens du raccourci saisissant : “Deux semaines après, Scarlett était mariée, deux mois plus tard elle était veuve.” Après la guerre, l’histoire se dilue dans les méandres de la reconstruction politique du Sud et les déboires sentimentaux de Scarlett, l’écriture se perd dans d’interminables dialogues. Margaret Mitchell parvient toutefois à son but, qui est de passer de l’autre côté des apparences pour dévoiler la réalité de ses personnages : Scarlett, légère et insouciante, révèle son arrivisme cynique, Rhett Butler, de profiteur sans scrupules, devient un cœur pur, la mièvrerie de Mélanie se transforme en héroïsme, mais tout cela se fait de façon laborieuse et l’ennui finit par gagner le lecteur. J’ai hâte de revoir le film pour vérifier si ce déséquilibre entre les deux parties apparaît aussi à l’image. La question raciale parcourt également tout le roman, qui évoque notamment la création du Ku Klux Klan. Une nouvelle traduction, parue chez Gallmeister, a revu le parler “petit nègre” choisi par Jean-François Caillé pour transcrire les paroles des esclaves, elle a également supprimé le mot “nègre” employé pour les désigner mais cela ne change rien à la mentalité profondément raciste des personnages blancs, à celle du narrateur anonyme et, peut-être, à celle de Margaret Mitchell elle-même.
LUNDI.
           Lecture. Courrier mortel (The X Street Murders, Joseph Commings, Mystery Digest, 1962 pour l’édition originale, in Vingt mystères de chambre close, Terrain Vague Losfeld, 1988 pour la première traduction française, traduit  de l’américain par Freddy Michalski, rééd. in in « Mystères à huis clos », Omnibus, 2007; 1148 p., 27 €).
                         Nouvelle.
MERCREDI.
                  Éphéméride.
“8 [fructidor an X : 26 août 1802].
Trois fois, en mouchant la chandelle, je rencontre A[dèle]. En sortant, à 3 heures trois quarts, je l’embrasse.” (Stendhal, Journal)
JEUDI.
          Vie culturelle. Coup double aujourd’hui au Centre Pompidou de Metz (Moselle) où se chevauchent deux expositions. Rien à dire sur la première, consacrée à Yves Klein, qui apporte un témoignage passionnant sur le foisonnement artistique des années 60 et les correspondances entre les préoccupations de Klein et celles de ses collègues allemands, italiens et surtout japonais. En revanche, l’exposition “Folklore” est décevante dans la mesure où elle embrasse trop et étreint mal : les défilés de majorettes, les musiques traditionnelles, les images d’Épinal, les tableaux bretons de Paul Sérusier, tout est folklore, et on peut regretter que la thématique n’ait pas été resserrée sur un lieu, sur une époque ou sur une activité.
VENDREDI.
                  Le cabinet de curiosités du notulographe. Présence de Clet Abraham (ou de ses émules) sur les trottoirs de Paris (Seine), photos de l’auteur.

895 (1)-min 895 (2)-min

rue du Faubourg-Saint-Martin, 21 décembre 2015 / 29 octobre 2016
SAMEDI.
              Football. SA Spinalien – Sannois Saint-Gratien 1 – 0. S’il y a un endroit qui n’est pas menacé par la jauge des 5000 spectateurs, c’est bien le stade de la Colombière où je retrouve ce soir l’assemblée de fidèles prêts à braver le virus pour une des empoignades qui font le charme du football de bas étage. Un charme relatif, j’en conviens, mais tout est préférable à la purge PSG – Bayern subie l’autre soir à la télévision. 
              Films vus. Dumbo (Tim Burton, É.-U. – R.-U. – Australie – Canada, 2019)
                               Terrible jungle (Hugo Benamozig & David Caviglioli, France, 2020)
                               Au-dessous du volcan (Under the Volcano, John Huston, Mexique – É.-U., 1984)
                               Le Nombril et la Bombe atomique (Heso to genbaku, Eikoh Hosoe, Japon, 1960)
                               Papillon (Michael Noer, République tchèque – Espagne, 2017).
              L’Invent’Hair perd ses poils.
895 (4)-min 895 (3)-min
Condrieu (Rhône), photo de Benoît Howson, 20 juillet 2011 / La Roche-sur-Foron (Haute-Savoie), photo de Denis Cosnard, 29 juillet 2012
              IPAD (Itinéraire Patriotique Alphabétique Départemental). 11 mai 2019. 120 km. (37 069 km).
895 (6)-min
127 habitants
   L’herbe est bien verte autour du monument qui se dresse près de la Mairie-école. Sur les quatre ogives d’obus disposées au pied de la flèche, deux supportent des petits drapeaux tricolores, vestiges du 8-Mai, comme la gerbe de fleurs vives fournie par un fleuriste de Saint-Dié. Le monument est signé “A. Zimmermann à Saint-Dié”.
895 (5)-min
Aux enfants
De ST Jean d’Ormont
Morts pour la Patrie
CLAUDEL Paul     1914
GÉRARD Aymon     1914
BERTIN Gabriel     1915
DIVOUX Irénée     1915
MOUGEL Aimé     1916
MARQUAIRE Paul     1917
GARNIER Albert
Notre curé      1918
DIDIER Georges     1913
PETITNICOLAS JTIN     1921
Hommage
Aux vaillants soldats
Qui ont versé leur sang
En défendant nos foyers
Guerre 1939-1945
Morts en Déportation
COLIN René     1-9-1944
COLIN Georges     1-11-1944
Victime civile
CUNY Jules     17-11-1944
INDOCHINE                    ALGÉRIE
MULLER Jacques                    WANTZ Michel
11-5-1944                             18-9-1958
              Poil et pellicule.
895-min
Jour de fête (Jacques Tati, France, 1949)
Bon dimanche,
Philippe DIDION

23 août 2020 – 894

DIMANCHE.
                   Bestiolaire de Saint-Jean-du-Marché. Identification d’un Portecoupe holarctique.
MARDI.
            Lecture.
                         Décapage n° 60 (Flammarion, printemps-été 2019; 192 p., 16 €).
                         “Est-on écrivain avant la publication ?”
                         Outre le dossier titre, le numéro propose une grande section sur Tanguy Viel, lequel s’attarde entre autres sur “ses maîtres et figures tutélaires”. Parmi celles-ci, on ne sera pas surpris de trouver François Bon, j’avais vu et entendu les deux gaillards sur la même scène à Beaubourg en décembre 2005. On le sera plus peut-être d’apprendre que c’est lui, Bon, qui a déposé le premier manuscrit de Viel “sur le bureau des Éditions de Minuit”. Encore que… Dans un monde littéraire où la suffisance et l’égoïsme sont si souvent de mise, je connais peu d’hommes aussi dévoués que François Bon quand il s’agit de mettre en valeur et en lumière un confrère ou un obscur – je ne suis pas le seul, en notulie, à en savoir quelque chose.
MERCREDI.
                  Éphéméride.
À Ménage
“Aux Rochers, ce [lundi] 19 août [1652]
Je suis bien obligée au plus paresseux de tous les hommes de m’écrire avec tant de bonté et de soin. Il y a eu un désordre à notre poste de Vitré, qui certainement est cause que je n’ai pas reçu vos dernières lettres, car je n’ai eu que celle d’Angers. Mais dans la pensée que ce n’est pas votre faute, je ne fais simplement que me plaindre de l’infidélité de nos courriers et me loue si fort de votre tendresse et de votre amitié que je veux prendre à tâche désormais d’en dire autant de bien que j’en ai dit de mal.” (Madame de Sévigné, Lettres choisies)
VENDREDI.
                  Vie parisienne. Nous passons, Alice et moi, plus de trois heures à visiter l’exposition Louis de Funès à la Cinémathèque sans en perdre une miette, lisant, écoutant et regardant scrupuleusement tout ce qui est présenté. Il faut dire que nous sommes en terrain de connaissance : les filles ont été cinématographiquement bercées au son de la “Marche des gendarmes”, ce qui nous valut, en 2010, d’aller nous incliner devant la gendarmerie de Saint-Tropez puis devant la statue de Cruchot au Musée Grévin. Nous profitons ensuite du programme accompagnant l’exposition pour revoir Pouic-Pouic (Jean Girault, France, 1963). C’est l’occasion de remarquer que Louis de Funès, qui se méfiait à l’extrême de ses partenaires masculins et redoutait l’ombre que ceux-ci pouvaient lui porter (Bourvil, Jean Marais, Yves Montand, Coluche), faisait montre d’une vigilance moindre face aux comédiennes, ce qui permet ici à Jacqueline Maillan de le défier sur son propre terrain et de lui voler la vedette par intermittence.
                  Le cabinet de curiosités du notulographe. Ciné flipper.

894 (1)-min 894 (2)-min

Ascenseur pour l’échafaud (Louis Malle, France, 1958) / Cléo de 5 à 7 (Agnès Varda, France – Italie, 1962)
SAMEDI.
              Films vus. Les Parisiennes (Marc Allégret, Claude Barma, Michel Boisrond, Jacques Poitrenaud, France 1962)
                               Madre (Rodrigo Sorogoyen, Espagne – France, 2019)
                               Blanche comme neige (Anne Fontaine, France – Belgique, 2019
                               Vacances prolongées (De grote vakantie, France – Pays-Bas, 2000)
                               Pouic-Pouic (Jean Girault, France, 1963).
              L’Invent’Hair perd ses poils.
894 (3)-min 894 (4)
Violay (Loire), photo de Benoît Howson, 3 mai 2011 / Vitré (Ille-et-Vilaine), photo de François Golfier, 8 novembre 2015
              IPAD (Itinéraire Patriotique Alphabétique Départemental). 28 avril 2019. 53 km. (36 949 km).
894 (7)-min
405 habitants

   Derrière l’église, l’obélisque de pierre blonde surmonté d’une Croix de Guerre est posé sur une esplanade légèrement surélevée dont les pavés sont tachés par la mousse et les champignons.

894 (5)-min

1914-1919
Aux enfants
De ST Gorgon
Morts pour la France
BALLAND Léopold      Sergent
BERTRAND Albert     Sergent
PARADIS Abel
L’HÔTE Léon
MATHIEU Albert
MICHEL Alphonse
STOUVENOT Germain
ODILLE Albert     Sergent
FERRY Henri
HESSE Pierre
GASSE Georges
WEYER Jean-Baptiste
VIRY Albert
HAAS Émile
Guerre 1939-1945
PATERNOTTE Paul     Sergent
              Poil et pellicule.
894 (6)-min
Les Orgueilleux (Yves Allégret, France – Mexique 1953)
Bon dimanche,
Philippe DIDION

16 août 2020 – 893

DIMANCHE.

                    Vie commémorative. Chaque année, à la fin du mois de juillet, se déroule une cérémonie en hommage aux aviateurs du Lancaster tombé à Renauvoid, sur les lieux mêmes du crash. C’est à une demi-douzaine de kilomètres d’ici mais je n’en savais rien avant de découvrir cette histoire au début des vacances. Ce matin, Lucie m’accompagne et nous nous retrouvons, en pleine forêt, entourés de militaires au poitrail médaillé, d’édiles et de pékins dans notre genre. L’effet est saisissant, l’hommage est digne, sans être compassé. Pas de clique mais un seul musicien, qui enchaîne “Au drapeau”, “Aux morts”, “God Save the Queen”, “O Canada” et “La Marseillaise” au saxophone alto avec, parfois, une tendance au swing retenue et un vibrato tout à fait bechetien.

LUNDI.

           Brève de trottoir.

893 (7)-min

MERCREDI.
                  Éphéméride. “Mercredi 29 [juillet 1874]. Ce matin, vers neuf heures, je rangeais toutes mes affaires, quand Arthur, sombre et nerveux, a dit tout à coup qu’il sortait et qu’il ne rentrerait pas à midi. Mais à dix heures il revient et nous annonce qu’il partira demain. Quelle nouvelle ! J’en suis suffoquée. Suis-je contente au moins, moi qui ai tant désiré cet instant ? En conscience, je serais bien en peine de répondre franchement; et je ne m’explique pas du tout cette épine qui me laboure le coeur au moment où je devrais être si joyeuse.” (Vitalie Rimbaud, Journal et autres récits)
VENDREDI.
                  Lecture. Nuit sombre et sacrée (Dark Sacred Night, Michael Connelly, Little, Brown & Company, New York, 2018 pour l’édition originale; Calmann-Lévy, coll. Robert Pépin présente…, 2020 pour la traduction française, traduit de l’américain par Robert Pépin; 468 p., 21,90 €).
                                Michael Connelly n’aura pas attendu longtemps avant de faire travailler ensemble son héros historique, Harry Bosch, et sa nouvelle création, Renée Ballard. Bien qu’appartenant à des services différents de la police, ils unissent ici leurs forces pour résoudre un cold case, un meurtre de toxicomane remontant à plusieurs années. Mais ce n’est pas leur seule occupation : en parallèle, chacun bosse sur ses propres enquêtes, ce qui fait que le roman se partage en trois flux, enquêtes Bosch, enquêtes Ballard, enquête commune, répartis au fil des chapitres. C’est trop mécanique pour être totalement réussi : bien sûr, Connelly construit tout cela avec une maîtrise absolue et un métier consommé, bien sûr il donne en un livre assez de matière pour nourrir une demi-douzaine de polars ordinaires, mais il y a si peu d’âme, si peu d’humanité dans son œuvre qu’on peut vraiment parler à son sujet de littérature industrielle.
                  Le cabinet de curiosités du notulographe. Au vrai chic patronymique.
893
Vosges Matin, 5 octobre 2018, collection de l’auteur
SAMEDI.
              Films vus. Benni (Systemsprenger, Nora Fingscheidt, Allemagne, 2019)
                               Sauver ou périr (Frédéric Tellier, France – Belgique, 2018)
                               Intérieurs (Interiors, Woody Allen, É.-U., 1978)
                               Je promets d’être sage (Ronan le Page, France, 2019)
                               Le Dossier Odessa (The Odessa File, Ronald Neame, R.-U. – Allemagne, 1974).
              L’Invent’Hair perd ses poils.
893 (2)-min 893 (3)
Gênes (Italie), photo de Pierre Cohen-Hadria, 11 août 2011 / Palerme (Italie), photo de Bernard Cattin, 17 avril 2016
              Poil rap.
893 (4)-min
              Bestiolaire de la Creuse. Identification d’un Frelon européen.
DIMANCHE.
                   Bestiolaire de la Creuse. Identification d’un Taon tropique.
                   Vie en Creuse. En arrivant ici, je pensais trouver une population relativement indifférente à la situation sanitaire et aux changements dans le mode de vie induits par celle-ci. Le coin avait été épargné par la première vague du virus et, confinés ou pas, les gens d’ici n’en avaient entendu parler qu’à la télévision. Mais en parcourant ce matin le marché de Jarnages, je m’aperçois que tout le monde porte un masque, et pas seulement les touristes. Enfin, il y a masque et masque : je reconnais une figure de La Celle-sous-Gouzon porteuse d’un jetable dont la couleur et l’état semblent indiquer qu’il a été porté en continu depuis le 17 mars.
MARDI.
             Bestiolaire de la Creuse. Identification d’un Silène. Comme pour beaucoup, la fin du déconfinement aura créé un chez moi un appel d’air. Les promenades occasionnelles que je pouvais faire sont devenues quasi quotidiennes et je compte sur les doigts de la main les jours où je ne suis pas sorti, nez au vent et boîte à insectes en main. Attention, je dis bien promenades, je ne fais pas de marche, encore moins de randonnée, je laisse cela aux sportifs. Je me promène, j’observe, je capture avec mon filet à papillons, j’identifie quand je le peux, je relâche. Sur les 450 insectes décrits dans le petit guide Delachaux et Niestlé que j’utilise le plus souvent, j’en ai déjà reconnu 72. Il y a encore du boulot et c’est tant mieux, je ne suis pas pressé d’arriver à la situation que j’ai connue avec l’ornithologie, un domaine dans lequel, au bout d’une trentaine d’années, j’ai déterminé à peu près tout ce qui était à la portée de mes pas et de mes connaissances. J’arriverai sans doute un jour au bout de mes découvertes en entomologie, il sera temps alors pour moi de me consacrer à des choses plus statiques, les arbres, les pierres, les herbes si je peux encore me baisser.
MERCREDI.
                  Éphéméride. Mardi 5 août [2014]. Cent deux ans et seize jours.
Petite, elle demandait à sa mère en ouvrant plus ou moins les bras : “Tu m’aimes comment ?” Comme les acteurs, elle n’existait pas sans l’amour et le désir des autres. C’est une grande faiblesse.” (Véronique Robert-Chovin, Lucette Destouches, épouse Céline)
                 Bestiolaire de la Creuse. Identification d’un Sphinx du chèvrefeuille.
JEUDI.
          Obituaire. La Montagne du jour annonce le décès de Frédéric Jacques Temple, “poète, romancier, traducteur, essayiste et journaliste”, à l’âge de 98 ans. Il n’en avait donc que 94 lorsque je l’ai entendu raconter son passé de tankiste dans les Vosges lors des premières Rencontres de Chaminadour auxquelles j’ai assisté.
893 (5)-min
Pierre Michon et Frédéric Jacques Temple à Guéret (Creuse), photo de l’auteur, 17 septembre 2016
VENDREDI.
                  Le cabinet de curiosités du notulographe. Chanteur au balcon.
893 (6)-min
Gérardmer (Vosges), photo de l’auteur, 2 mai 2018
SAMEDI.
              L’Invent’Hair perd ses poils.
893 (8) 893 (9)-min
Besançon (Doubs), photo d’Olivier Bertin, 16 août 2011 / Amiens (Somme), photo de François Golfier, 21 décembre 2016
              Poil et pellicule.
893 (1)-min 893 (10)-min 
Cecil B. Demented (John Waters, É.-U. – France, 2000)
              Bestiolaire de la Creuse. Identification d’une Écaille chinée.
MARDI.
            Vie immobilière. Il aura fallu deux allers et retours entre Guéret et Bordeaux pour réussir à loger Lucie pour la prochaine année universitaire. Ce ne fut pas simple, les Bordelais ont beau tordre le nez devant les Parisiens et les considérer comme des envahisseurs venus bouffer leurs précieuses chocolatines, ils ont eu tôt fait d’adopter leurs mœurs et tarifs immobiliers.
MERCREDI.
                  Éphéméride. “Mardi, 12 août [1941]
Voilà que notre départ est reporté, du moins pour le moment. “Pour le moment”… Tout est “pour le moment”. On est revenu à la dernière minute sur la convocation d’hier. Un communiqué publié aujourd’hui annonce que “la réquisition des Juifs est suspendue pour dix jours” et que de nouveaux ordres seront donnés après le 21 août. Je ne connais pas l’explication de ces atermoiements. Peut-être est-ce la simple, la vieille, la fameuse incurie de l’administration. Peut-être ne sait-on pas encore que faire de nous. Peut-être, enfin, a-t-on décidé de nous laisser quelques jours pour attendre les souscriptions à l’emprunt, la perspective du travail forcé servant alors d’épée de Damoclès, de moyen de pression. Quoi qu’il en soit, ce sont quelques jours, ou seulement quelques heures, de relative tranquillité. Autant de gagné.” (Mihail Sebastian, Journal 1935-1944)
VENDREDI.
                  Le cabinet de curiosités du notulographe. Cave canem. Rappelons que dans cette collection, le “coup du roi” consiste à photographier le modèle à côté de son image,
893 (11)-min
Vigeville (Creuse), photo de l’auteur, 31 juillet 2019
SAMEDI.
              Films vus. La Dernière Valse (The Last Waltz, Martin Scorsese, 1978)
                               Banco (70 Binladens, Koldo Serra, Espagne, 2018).
              L’Invent’Hair perd ses poils.
893 (12)-min 893 (13)-min
Paris (Seine), rue de La Villette, photo de Pierre Cohen-Hadria, 21 août 2011 / Bougival (Yvelines), photo de Jean-Christophe Soum-Fontez, 2 juillet 2014
              Poil et pellicule.
893 (14)-min
Le Tout Nouveau Testament (Jaco Van Dormael, Belgique – France – Luxembourg, 2015)
Bon dimanche,
Philippe DIDION