31 janvier 2021 – 914

LUNDI.           

Lecture. Stabilité (Stability, Philip K. Dick, manuscrit de 1947, traduit de l’américain par Emmanuel Jouanne et Hélène Collon, in “Nouvelles complètes I 1947-1953”, Gallimard, coll. Quarto, 2020; 1280 p., 28 €).

Nouvelle.    

MERCREDI.                  

Éphéméride. “27 janvier [1893] : Grand charme de ma relation de ce moment avec Remy de Gourmont avec lequel je dîne et déjeune quelquefois, rue de Varenne, chez madame de Courrière. Quelle étrange et curieuse physionomie [que] celle de cet esthète, à la fois sensuel et mystique, ingénu et dépravé, si hautement idéaliste, souvent, et si généreusement, impur avec sa tête ravagée de Tannhäuser impénitent dont il a chez lui, et même hors de chez lui un peu l’allure et la défroque… Il admire beaucoup mon art et nous vivons en très bonne amitié. Gourmont se manifeste à moi un “cœur d’or” et m’a rendu d’innombrables petits services : notre amitié a quelque chose de balzacien, de tout intellectuel et c’est une des joies de Paris, maintenant, que mes rapports avec cet homme d’esprit, cet érudit extraordinaire, cet artiste raffiné, ce bel écrivain dans le sens le plus rare du terme…” (Henry de Groux, Journal)                    

Lecture. Le Publicateur du Collège de ‘Pataphysique. Viridis Candela, 9e série, n° 24 (15 juin 2020, 64 p., 15 €).                    

Résurgences.    

JEUDI.          

Lecture. Abattoir 5 (Slaughterhouse-Five, Kurt Vonnegut, Delacorte Press, 1969 pour l’édition originale, Le Seuil, 1971 pour la première traduction française, traduit de l’américain par Lucienne Lotringer, rééd. Points, coll. Signatures P 4241, 2016; 234 p., 8,40 €).                        

La préface au volume Philip K. Dick récemment ouvert mentionne plusieurs rencontres entre ce dernier et Kurt Vonnegut, à l’occasion de manifestations regroupant des auteurs de science-fiction. Abattoir 5 fait bien partie du genre puisque Billy Pilgrim, son personnage principal, s’y voit enlevé par une soucoupe volante jusqu’à une planète nommée Trafalmador où il se retrouve exhibé dans un zoo. Pilgrim connaît d’autres expériences déroutantes qui le conduisent, au fil d’un temps déstructuré, à vivre et revivre des épisodes de son existence appartenant à des époques différentes. Le plus marquant concerne sa vie de soldat pendant la Seconde Guerre mondiale, quand il assiste au bombardement de Dresde. Épisode vécu par Vonnegut lui-même, traumatisme ineffaçable – il fut employé à la récolte des cadavres – qui apparaît dans d’autres de ses ouvrages. Science-fiction, disions-nous, mais bien plus : c’est un roman inclassable, unique dans sa diversité des genres et des tons employés, une sorte d’OVNI de la littérature américaine aussi déroutant et puissant, dans sa vision de la guerre, que le film de Dalton Trumbo, Johnny s’en va-t-en guerre,qui date de la même époque.    

VENDREDI.                  

Le cabinet de curiosités du notulographe. Home sweet home.  

  Vauvillers (Haute-Saône), photo de Jean-François Fournié, 23 octobre 2016

Pouxeux (Vosges), photo de l’auteur, 16 mai 2016    

SAMEDI.              

Films vus.

  • La Baronne de minuit (Midnight, Mitchell Leisen, É.-U., 1939)                               
  • Un vrai bonhomme (Benjamin Parent, France – Belgique, 2019)                               
  • Les Deux Amis (Louis Garrel, France, 2015)                               
  • Docteur ? (Tristan Séguéla, France, 2019)                               
  • La Famille Wolberg (Axelle Ropert, France – Belgique, 2009)                               
  • Joker (Todd Phillips, É.-U. – Canada, 2019)                               
  • Décalogue 10 : Tu ne convoiteras pas les biens d’autrui (Dekalog, dziesiec, Krzysztof Kieslowski, Pologne – R.F.A., 1989).                

L’Invent’Hair perd ses poils.  

  Dijon (Côte-d’Or), photo de Francis Henné, 25 octobre 2011

Chaumont (Haute-Marne), Jean-Damien Poncet, 4 septembre 2017                

Poil et pellicule.  

Los olvidados (Luis Buñuel, Mexique, 1950)      

Bon dimanche,  

Philippe DIDION    

24 janvier 2021 – 913

MERCREDI.                   

Éphéméride.Lundi 20 janvier [1936]. Souffert terriblement hier soir et ce matin. J’ai suivi un garçon que j’avais vu dans le métro, je l’ai abordé dans la rue. Il était très beau. Je lui ai demandé de dîner avec moi, je lui ai donné mon adresse. Quand je me sentirai mieux, je parlerai de lui. Sans Robert, je ne puis vivre, et Robert ne m’a pas écrit depuis vendredi. Il souffre de mon silence, je le sais, et je n’y peux rien, c’est cette pensée qui m’accable. Je ne sais où il est, quand il reviendra, mais je ne pense qu’à lui, je ne vis que pour trois mots jetés sur une carte. Mon Robert, je t’adore. Écris-moi, je t’en supplie.” (Julien Green, Journal intégral 1919-1940)                     

Obituaire. “Il y a cent cinquante ans, le jeudi 24 novembre 1870, à huit heures du matin, Isidore Ducasse était retrouvé mort, à l’âge de vingt-quatre ans, dans son appartement du 7 de la rue du Faubourg-Montmartre.” Je pourrais paraphraser l’éditorial du n° 2 des Cahiers Lautréamont, reçu récemment, et écrire aujourd’hui qu’il y a trois semaines, le 9 janvier 2021, à je ne sais quelle heure, O. était retrouvé mort, à je ne sais quel âge, par sa voisine, dans son appartement de Saint Lawrence Drive à Drogheda (République d’Irlande) où il menait une vie paisible et solitaire. Tellement solitaire que la voisine en question, ne lui connaissant pas de proches, a cherché à contacter des personnes portant le même patronyme qu’O. via Facebook. Elle est tombée sur une femme de la région nîmoise qui n’était pas de sa famille mais qui a bien voulu poursuivre les recherches à partir du seul indice présent dans le logement : mes nom et adresse inscrits sur une enveloppe à partir desquels elle a trouvé mon numéro de téléphone. C’est par son coup de fil que j’ai appris la nouvelle aujourd’hui. O. avait été mon élève, un des premiers, dans les années 1980. Il avait gardé un bon souvenir de notre cohabitation forcée, moi aussi. Nous nous étions retrouvés, plus de dix ans plus tard, lors d’un concert. Il avait bien changé, suite à un grave accident de la circulation qui avait occasionné de sérieux dommages, des opérations, des lésions cérébrales, mais enfin il était là, vaillant, ouvert, bon type. Il est venu plusieurs fois écouter le groupe dans lequel j’officiais, il amenait même ses parents, et puis je ne sais pas ce qui s’est passé mais il a rompu avec eux et il est parti en Irlande. Il a trouvé un boulot de cuisinier dans un pub, sa santé ne lui a pas permis de le garder longtemps mais il est resté là-bas. Ses parents sont morts, je crois qu’il avait aussi une sœur, de ce côté-là aussi les ponts étaient coupés. Pendant tout ce temps, on s’écrivait, il m’envoyait des lettres dans lesquelles il parlait avec flamme de nos jeunes années et décrivait sans morosité sa vie de reclus qui, affirmait-il, ne lui pesait pas. Dans la dernière, il me disait être prudent face au virus, respecter les consignes gouvernementales, ne sortir que pour ses courses alimentaires. C’est ma réponse, dans laquelle je lui souhaitais sans doute une bonne année, que la voisine a dû retrouver. Ainsi, et c’est cela qui accentue aujourd’hui ma tristesse, le seul lien qui lui restait avec l’extérieur était une correspondance épisodique avec un vieux et lointain professeur, dernier témoin d’une époque qui l’avait vu plus heureux. J’ai remercié la Nîmoise pour la peine qu’elle avait prise, lui ai confirmé qu’il n’y avait plus de famille à prévenir, qu’elle pouvait le dire à la voisine, laquelle pouvait indiquer aux autorités que rien ne s’opposait à son inhumation. C’est pour demain. De mes anciens élèves, certains ont réussi de brillants parcours, d’autres mènent une vie difficile. Le cul dans le beurre ou les pieds dans la boue, c’est la vie, je l’accepte. Ce que je n’accepte pas, c’est que certains soient morts. La petite S., gueule d’ange, bosseuse, sa mère, agricultrice, les mains rouges et creusées, la fierté, le lycée, le bac, l’université. Elle est morte dans un accident de voiture avec sa mère, justement, en allant prendre le train qui devait l’emmener à la fac. Le petit C. qui habitait à côté du collège, fauché subitement un matin, alors qu’il préparait son sac pour aller en cours. Le petit T., mon Titi je l’appelais, un cancre à l’ancienne qu’on ne voyait plus dès que le ciel s’éclaircissait parce qu’il préférait aller à la pêche. Il est mort noyé dans un trou de la Moselle, dans un coin qu’il connaissait par cœur. Le petit V., mort à vingt ans et quelques d’une saloperie cancéreuse. J’ai eu ses jeunes sœurs en classe bien plus tard, je ne pouvais les regarder sans voir son visage derrière le leur. D’autres sans doute que j’ignore et c’est tant mieux, ceux-là me suffisent et suffisent à dire la cruauté de la vie. Les parents doivent mourir avant leurs enfants, les profs avant leurs élèves. C’est bien simple : on devrait mourir dans l’ordre chronologique.    

VENDREDI.                  

Lecture. Histoires littéraires n° 1 (Du Lérot éditeur, 2000; 200 p., 100 F).                                

Je ne sais plus comment j’ai appris l’existence d’Histoires littéraires – par un article dans une publication quelconque sans doute – ni comment je me suis procuré la revue. C’était le numéro 4. J’ai de suite été séduit par la forme, par le contenu, savant mais abordable, et par la liberté de ton qui y régnait. Je me suis abonné. J’ai découvert et appris des tas de choses, et comme j’en parlais de temps en temps dans les notules, Jean-Jacques Lefrère, à l’origine de la chose avec Michel Pierssens, m’a repéré et demandé d’y participer – ce que jamais, au grand jamais, je n’aurais osé imaginer. J’y ai donc publié d’abord des notes de lecture, puis des études plus fouillées sur Perec, Fallet, Gengenbach, des chroniques régulières sur l’actualité littéraire. J’ai réussi récemment à me procurer deux numéros sur les trois qui me manquaient et viens de lire le premier. L’équipe compte en son sein de belles pointures aujourd’hui disparues, Noël Arnaud, François Caradec, Michel Décaudin, Claude Pichois, et tout est déjà en place. On s’y intéresse, comme le veut le sous-titre, à la littérature des XIXe et XXe siècles mais on n’oublie pas l’air du temps : on est en 2000 et internet commence à grignoter tout ce qui se trouve sur son passage – les revues notamment. Dans un article particulièrement lucide, Michel Pierssens analyse les répercussions que cette nouveauté va avoir sur la vie littéraire, les changements que vont devoir assimiler les auteurs, les chercheurs, les œuvres et les institutions, bibliothèques, universités, chargées de les conserver et de les étudier. Une telle lucidité n’a pas été vaine : la revue existe toujours, elle a su garder son originalité et il faut toujours se munir d’un coupe-papier pour en ouvrir les pages.                                  

Jocaste et le Chat maigre (Anatole France, Calmann-Lévy, 1879, rééd. Gallimard in “Œuvres I”, Bibliothèque de la Pléiade n° 315, 1984; 1476 p., 54 €).                   

Le cabinet de curiosités du notulographe. Restez poli.  

  Grenade (Espagne), photo d’Hervé Bertin, 13 mai 2016

ticket de caisse, collection de l’auteur, 23 juin 2018    

SAMEDI.              

Films vus.

  • Papi-Sitter (Philippe Guillard, France, 2020)                               
  • Dead Zone (The Dead Zone, David Cronenberg, É.-U., 1983)                               
  • La Dernière Vie de Simon (Léo Karmann, France – Belgique, 2019)                               
  • La Défense Lincoln (The Lincoln Lawyer, Brad Furman,  É.-U., 2011)                               
  • Le Dindon (Jalil Lespert, France – Belgique, 2019)                               
  • La Collectionneuse (Éric Rohmer, France, 1967)                              
  • À couteaux tirés (Knives Out, Rian Johnson, É.-U., 2019).                

L’Invent’Hair perd ses poils.  

  Dijon (Côte-d’Or), photo de Francis Henné, 25 octobre 2011

Samoëns (Haute-Savoie), photo de Jean-Damien Poncet, 23 août 2020  

Poil et plume. “On se coiffe tous les matins pour ne pas mourir. » (Patrick Dubost, “Pour ne pas mourir », in Cela fait-il du bruit ? :  Écrits pour la voix)    

Bon dimanche,  

Philippe DIDION

17 janvier 2021 – 912

DIMANCHE.                   

Lecture. Little Men, Big World (William R. Burnett, Knopf, 1951 pour l’édition originale, Gallimard, coll. Série Noire n° 131, 1952 pour la traduction française, rééd. coll. Quarto, “Underworld : romans noirs”, 2019, traduit de l’américain par Jacques-Laurent Bost, révisé par Marie-Caroline Aubert; 1120 p., 28 €).                         

En Série Noire, c’était Rien dans les manches et le roman avait été amputé, apprend-on ici, “d’environ quinze pour cent du texte original”. À la limite, on comprend cette réduction tant l’histoire traîne parfois en longueur. Burnett y poursuit le thème abordé dans The Asphalt Jungle, celui d’une ville (Saint Louis ?) passée sous la coupe de la pègre avec la complicité des forces politiques. Le renversement des valeurs est intéressant : le truand au centre du récit, surnommé Arky, se révèle plein de valeurs humanistes alors que le juge Greet, censé incarner ces valeurs, mène le bal de la corruption.    

LUNDI.           

Lecture. Inspecteurs casse-couilles : les profs les détestent, voici pourquoi ! (Patrice Romain, Les Éditions de l’Opportun, 2020; 208 p., 10,90 €).                         

Débats, livres, enquêtes, émissions, je fuis comme la peste tout ce qui a trait à l’enseignement, je me contente de le pratiquer pour gagner ma vie. J’ai fait une exception pour ce bouquin dont le titre, découvert dans Livres Hebdo, se trouvait correspondre grosso modo à mon état d’esprit vis-à-vis de la corporation visée. J’ai eu à en subir les foudres et, si mes relations avec elle sont désormais apaisées, je garde une rancune tenace à son égard. Un des avantages de la crise sanitaire tient d’ailleurs au fait que les inspecteurs ne se déplacent plus et qu’ils se contentent de balancer des courriels qui filent à la poubelle sans être lus. Donc je m’attendais à déguster des pages bien vachardes contre cette engeance en ouvrant ce livre. Déception : c’est une succession d’anecdotes gentillettes, une guirlande de situations plus ou moins inventées et platement racontées. Ce n’est pas méchant, c’est le choix de l’auteur et il est défendable. Mais ce n’est pas drôle non plus, ce qui est plus gênant car c’était manifestement le but recherché.    

MERCREDI.                  

Éphéméride. “Mercredi 13 janvier [1869]  

La Princesse, après dîner, encore sur Sainte-Beuve un jaillissement : “J’étouffais, je suis sortie de chez lui, de peur de pleurer… Mais saviez-vous ce qu’il m’a dit ? Que rien ne le forçait de donner sa démission du Sénat : ça lui était bien égal; que d’ailleurs, son intention était bien de ne jamais servir le petit Prince impérial.” Puis tout à coup, elle jette cette phrase qui dit le fond sur cette rupture : “Voyez-vous, au fond, une femme comme moi, il ne peut jamais exister pour elle d’amitié avec un homme incomplet…” Mot profond, vraie trouvaille, qui peint l’incompatibilité physiologique entre leurs deux natures.” (Edmond et Jules de Goncourt, Journal : Mémoires de la vie littéraire)                    

Lecture. Histoires littéraires n° 76 (Du Lérot éditeur, octobre-novembre-décembre 2018; 208 p., 25 €).           

Dossier Céline.    

VENDREDI.                  

Obituaire. Le Monde du jour m’apprend la mort de Vassilis Alexakis. Je l’avais découvert, avec son drôle d’accent, dans l’émission Des Papous dans la tête, régal radiophonique dominical dont je ne ratais aucun épisode. Ensuite, j’ai dû lire tous ses livres, et en les ressortant ce soir de mes rayonnages, je m’aperçois que plusieurs d’entre eux sont truffés des lettres que nous avions échangées. J’avais été ébloui par la lecture de sa Langue maternelle : “Vous me donnez envie d’être grec”, lui avais-je dit. Il m’avait répondu, comme il le faisait souvent, par un dessin. Plus tard, après la parution des Mots étrangers, je lui avais confié, constatant que ses meilleurs livres suivaient la mort d’un de ses proches, que je nourrissais le souhait peu charitable qu’il reste autour de lui assez d’êtres chers, à la santé vacillante, prêts à quitter ce monde pour nourrir son œuvre. J’ai retrouvé sa réponse, aujourd’hui d’actualité.  

  Vassilis Alexakis, dessin, 1995 / carte, 18 octobre 2002, collection de l’auteur                    

Lecture. Ces montagnes à jamais (Fall Back Down When I Die, Joe Wilkins, 2019 pour l’édition originale, Gallmeister, coll. Americana, 2020, traduit de l’américain par Laura Derajinski; 320 p., 23 €).

Nouveau venu dans le monde du nature writing américain, Joe Wilkins s’inscrit parfaitement dans la lignée de ses prédécesseurs de l’école du Montana. Mais les temps ont changé depuis les premiers romans de Jim Harrison : la nature est toujours au premier plan, grandiose, mais rongée : les conifères sont bouffés par les insectes, les torrents asséchés, l’herbe grillée. Les scieries ont fermé, les villes fantômes hantent les vallées, les éleveurs sont asphyxiés. Les rescapés ne voient qu’un coupable : le gouvernement fédéral et les différents services de l’environnement qui s’entendent à les priver de leur mode de vie traditionnel en protégeant des sites et des espèces vivantes. Joe Wilkins décrit ces hommes révoltés, bien décidés à chasser et à vivre comme avant au mépris des lois nouvelles. Si l’histoire se déroule pendant les années Obama, elle montre parfaitement où Donald Trump est allé chercher certains de ses électeurs.                    

Le cabinet de curiosités du notulographe. Une touche de modernité.  

La Courtine (Creuse), photo de l’auteur, 23 juillet 2016    

SAMEDI.              

Films vus.

  • Le Témoin invisible (Il testimone invisibile, Stefano Mordini, Italie, 2018)                               
  • La Cité des femmes (La città delle donne, Federico Fellini, Italie – France, 1980)                               
  • Le Chardonneret (The Goldfinch, John Crowley, É.-U., 2019)                               
  • Déjà vu (Deja Vu, Tony Scott, É.-U., 2006)                               
  • 64 minutes chrono (Line of Duty, Steven C. Miller, R.-U. – É.-U., 2019)                               
  • L’École pour tous (Éric Rochant, France, 2006).                

L’Invent’Hair perd ses poils.  

  Cherbourg (Manche), photo de Sibylline, 24 septembre 2011

La Turballe (Loire-Inférieure), photo de Christine Gérard, 23 avril 2017                

IPAD (Itinéraire Patriotique Alphabétique Départemental). 1er novembre 2019. 50 km. (37 758 km).  

4 057 habitants     

Entre la Mairie et l’église, la colonne de granit gris est surmontée d’un coq vert dressé sur une sphère. Au sol, des copeaux teints en bleu blanc rouge qui forment le drapeau national, quatre ogives d’obus, des plantes rampantes et une corbeille de fleurs déposée par la Légion vosgienne.  

  St Nabord

À ses enfants

Morts pour la France

1914-1918     

Gauche : 46 noms sur deux colonnes, d’AUBEL. J à JACQUOT. M.     

Droite : 45 noms sur deux colonnes, de HOUOT. H à MOUGIN. P.     

Dos : 21 noms pour 1939-1946; 2 noms pour l’Algérie.                

Poil et plume. “Os, corne, ongle, bec, griffe, cartilage, elle a cherché à distinguer les matières que recouvraient ces mots, s’est arrêtée sur la kératine qui les reliait toutes, une protéine vivante, la substance même de l’écaille. La matière même du cheveu ! lui déclare la coiffeuse un samedi après-midi alors que sa chevelure trempe dans les mousses, shampouinée, avant de lui tendre un catalogue de colorations où s’alignent des mèches peignées et disposées à plat, semblables à des fétiches érotiques.” (Maylis de Kerangal, Un monde à portée de main)    

Bon dimanche,  

Philippe DIDION    

10 janvier 2021 – 911

LUNDI.           

Lecture. L’Inimitable Jeeves (The Inimitable Jeeves, P.G. Wodehouse, 1923 pour l’édition originale, U.G.E., coll. 10/18, 1982 pour la traduction française, rééd. in « Jeeves », Presses de la Cité, coll. Omnibus, 1990, traduit de l’anglais par Dominique Haas; 1280 p., 145 F).                         

Je me suis nourri de Wodehouse et des aventures de Jeeves dans les années 1980, quand 10/18 se mit à en sortir des volumes à la pelle. J’y retrouvais l’humour anglais que j’avais aimé dans mon enfance à la lecture des aventures de Bennett, écrites par Anthony Buckeridge et traduites à l’époque par Olivier Séchan, le père de Renaud, dans la Bibliothèque verte. Bennett était un collégien espiègle, Jeeves est un butler impassible et dévoué à son employeur, Bertram Wooster, qui n’a pas son pareil pour se mettre dans des situations impossibles. Affaires de cœur, affaires de famille, affaires d’honneur, affaires d’argent, Jeeves parvient à résoudre avec efficacité et discrétion tous les problèmes auxquels peut être confronté le jeune écervelé qui lui tient lieu de maître. Les recettes du comique de Wodehouse sont faciles à lister : absurde des situations, opposition des personnages, opposition des registres (épique et familier), outrance, originalité des images, choix de l’adjectif inattendu. Tout cela se retrouve chez d’autres auteurs anglo-saxons, de Robert Benchley aux frères Grossmith, mais Wodehouse y ajoute un goût marqué pour l’adverbe. J’ai encore en mémoire cette phrase de Bonjour, Jeeves par laquelle Wodehouse décrit un personnage maladroit, “garçon gauche et empoté constitutionnellement incapable de traverser le grand désert de Gobi sans renverser quelque chose. » Du coup, j’ai utilisé deux fois l’adverbe constitutionnellement, qui n’est pas le plus fréquent de la langue française, dans les notules. Léautaud, je crois que c’est lui, détestait les adverbes : si un écrivain se sentait obligé d’en utiliser un, disait-il, c’est qu’il n’avait pas choisi le bon verbe. M’en fous. J’adore l’adverbe, j‘en use, comment dire, immodérément, j’adore ceux (Wodehouse mais aussi Desproges) qui savent utiliser sa force comique. Un des premiers textes que j’ai publié en revue s’intitulait « La force de l’adverbe » : il prenait comme point de départ l’épitaphe qui figure sur la tombe de Roger Bontems, condamné à mort et guillotiné, dont l’adverbe ouvre sur l’abîme.  

Aydoilles (Vosges), photo de l’auteur, 16 novembre 2008    

MARDI.            

Courrier. Je reçois le volume 1 de La Nouvelle Gazette fortéenne que je n’ai pu trouver en librairie. La chose n’est pas donnée mais l’annonce, dans le sommaire, d’un article intitulé “Le statut juridique de l’extraterrestre” me fait déjà saliver.    

MERCREDI.                  

Éphéméride. “6 janvier [1921]   Il comprend avec désespoir que ce n’était que par amour pour lui qu’elle s’intéressait à ces choses (art, musique, poésie) qui demeurent pour lui l’occupation suprême de sa vie. Elle a cessé d’y prendre plaisir et d’y croire en même temps qu’elle a cessé de l’aimer.” (André Gide, Journal)    

VENDREDI.                 

Le cabinet de curiosités du notulographe. Dites-le avec des fleurs.  

  Langres (Haute-Marne), photo de Jean-François Fournié, 14 février 2017

Saulieu (Côte-d’Or), photo de l’auteur, 13 avril 2019    

SAMEDI.              

Films vus.

  • Les Nuits de Cabiria (Le notti di Cabiria, Federico Fellini, Italie – France, 1957)                               
  • Karnaval (Thomas Vincent, France – Allemagne – Belgique – Suisse, 1999)                               
  • Furie (Olivier Abbou, France – Belgique, 2019)                               
  • La Traque (Serge Leroy, France – Italie, 1975)                               
  • Donne-moi des ailes (Nicolas Vanier, France – Norvège, 2019)                               
  • L’Auberge du sixième bonheur (The Inn of the Sixth Happiness, Mark Robson, É.-U., 1958).                

L’Invent’Hair perd ses poils.  

              Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône), photo d’Anne-Marie Emery, 19 octobre 2011

Compiègne (Oise), photo de Jean-Damien Poncet, 28 avril 2018                

IPAD (Itinéraire Patriotique Alphabétique Départemental). 6 octobre 2019. 99 km. (37 708 km).  

1 902 habitants   

Le monument est sur les hauteurs du bourg, dans un enclos grillagé dont les coins sont marqués par des conifères taillés en boule. Deux crapouillots veillent, la gueule tournée vers le ciel. Sur un socle de granit gris, une figure féminine drapée dans une robe toge tient dans sa main gauche un drapeau, dans sa main droite une couronne de lauriers. Un macaron du Souvenir français est entouré d’une guirlande métallique. Par ailleurs, deux Croix de guerre, un mât à drapeau, quatre prunus.  

  St Michel sur Meurthe

À ses héroïques enfants

Morts pour la France

1914-1918

Ils ont bien mérité de la Patrie     

Face : 8 noms de victimes civiles de BRIOT Charles Alphonse à VILLAUME Jean-Baptiste et une plaque pour les morts de 1939-1945 et d’AFN.     

Droite : 22 noms de BEJOT René 1895-1915 à MOPEL André 1897-1917 (dont un DIDION Henri 1893-1915, je crois que c’est le premier que je rencontre).     

Gauche : 22 noms de MUNSCH Constant 1896-1917 à THOMAS Lucien 1891-1916 (dont un prénommé Materne, là aussi une nouveauté).                

Poil dessiné.  

Willem, “Scalp”    

Bon dimanche,  

Philippe DIDION

3 janvier 2021 – 910

MARDI.             

Lecture. Lumière d’août (Light in August, William Faulkner, 1932, Gallimard, 1935 pour la première traduction française, rééd. in Œuvres romanesques II, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade n° 417, 1995; traduction de l’américain par Maurice-Edgar Coindreau, revue par André Bleikasten; 1480 p., 66 €).                           

La lumière. Le lecteur est heureux de la trouver au sortir d’un tunnel le long duquel, du Bruit et la Fureur à Sanctuaire, Faulkner l’a baladé dans ses premiers romans. Elle est là, dans une ouverture claire, lumineuse donc, où l’on découvre un personnage solaire, Lena Grove, une jeune fille enceinte partie de l’Alabama à la recherche du père de l’enfant à naître. Cela dure le temps d’un chapitre qui la voit arriver à Jefferson. Là, le soleil se voile : Lena s’efface au profit de personnages plus sombres, plus complexes, pour lesquels Faulkner va renouer avec sa technique habituelle : multiplication des histoires, des points de vue, brouillage des identités et des chronologies, plongée dans le chaos narratif. Mais le tunnel, là aussi aura une issue avec le dernier chapitre qui retrouve le personnage de Lena. Entre-temps, le lecteur aura eu le loisir de trébucher, de se perdre, et de comprendre la stupeur du jeune Bergounioux lorsqu’il tomba par hasard, dans la pénombre d’une bibliothèque de Brive, sur son premier Faulkner. Heureusement, il y a Bleikasten et sa notice, qu’il reprendra presque mot pour mot dans sa biographie de Faulkner parue en 2007. Il note que, pour la première fois, l’auteur s’attaque frontalement au racisme qui, avec la misogynie et le puritanisme, pèsent sur le Sud dont il est issu. On ne sait comment Faulkner est traité, ces jours-ci, par l’Université américaine : c’est un Blanc, et il parle des Noirs, ce qui est en passe de devenir illégitime. Pour l’instant, on dirait qu’on lui fiche la paix. Pourvu que ça dure.    

MERCREDI.                  

Éphéméride. “23 décembre [1953]  

Toujours pas de président. Les crieurs de journaux hurlent : “Les huit jours de Versailles !” comme ils annonceraient “les Vingt-Quatre heures du Mans” ou “les six jours du Vel’ d’Hiv”. La République survit à ces comédies.” (Mathieu Galey, Journal intégral 1953-1986)    

VENDREDI.                  

Vie vacancière. Nous passons Noël sur la route pour gagner le Bourbonnais où nous allons passer quelques jours dans une ancienne maisonnette de garde-barrière, en bordure de la ligne Mâcon – Moulins. La Creuse n’est pas loin et il y a peu de risques, dans ce désert, de contaminer quiconque ou d’être contaminé par qui que ce soit, sauf si un Deschanel en pyjama venait à choir du dur. En attendant que la cabane chauffe un brin, nous partons à l’aventure, sous les averses de neige fondue, dans une campagne sinistre à souhait, agrémentée d’arbres à se pendre et d’étangs à se noyer. Je suis aux anges.                    

Le cabinet de curiosités du notulographe. Vestiges de l’âge du fer.  

  Hautot-sur-Mer (Seine-Inférieure), photo de Jean-Damien Poncet, 15 juin 2019 / Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), photo de Paul Emond, 10 août 2016     

SAMEDI.              

Films vus.

  • Une saison blanche et sèche (A Dry White Season, Euzhan Palcy, É.-U., 1989)                               
  • Matthias et Maxime (Xavier Dolan, Canada – France, 2019)                               
  • Mulan (Niki Caro, É.-U. – Canada – Hong Kong, 2020)                               
  • Le Léopard (Jean-Claude Sussfeld, France, 1984)                               
  • Le Trou (Jacques Becker, France, 1960).                

L’Invent’Hair perd ses poils.  

La Montagne (Loire-Inférieure), photo de Bernard Bretonnière, 19 octobre 2011                

Poil et pellicule.  

Le Bon et les Méchants (Claude Lelouch, France, 1976)    

DIMANCHE.                   

Vie littéraire. Je réponds à une commande éditoriale pour un recueil de nouvelles express intitulé “Cent mots pour un meurtre”. Le travail se fait sans douleur, malgré mes craintes tenant au fait que je suis totalement dépourvu d’imagination. Je crois que c’est la première fois que j’arrive à écrire un texte de fiction. Cent mots, me dira-t-on, ce n’est tout de même pas un exploit mais les nains aussi ont commencé petits.    

LUNDI.           

Lecture. La Vallée (Bernard Minier, XO Éditions, 2020; 528 p., 21,90 €).                         

Avec Franck Thilliez, Maxime Chattam et Jean-Christophe Grangé, Bernard Minier fait partie des auteurs français à succès dans un genre qu’on croyait réservé aux écrivains anglo-saxons, le thriller. Pour Minier, les recettes sont simples : un personnage récurrent (l’enquêteur Martin Servaz), un cadre naturel d’envergure (les Pyrénées), des meurtres spectaculairement mis en scène, un épisode de sexe de temps en temps comme dans les vieux SAS, une réactivité immédiate à l’actualité (le coronavirus est mentionné), un soupçon d’occultisme et l’affaire est enlevée. Cela n’a rien de honteux, ce n’est pas franchement passionnant mais c’est lisible. Mais ce qui est intéressant, c’est de voir comment le produit est présenté. C’est un lourd pavé de plus de cinq cents pages qui, en réalité, est plein d’air : grosses lettres, abus des majuscules et des italiques, chapitres courts, séparés de pages blanches avec des passages de l’un à l’autre du genre “Salut, Martin, dit Irène Ziegler.” (chapitre 11, p. 95) / “Salut, Irène.” (chapitre 12, p. 97). Tout est fait pour donner au lecteur l’impression qu’il lit quelque chose de costaud et sérieux (jusqu’à des citations improbables de Paul Ricœur) alors que ce qu’il a en mains n’est rien d’autre que ce qu’on appelait jadis un roman de gare.    

MARDI.            

Vie vacancière. Retour aux affaires spinaliennes après ces quelques jours dans l’Allier marqués par un temps épouvantable et des conditions de séjour peu confortables. Tant pis, l’important était de changer d’air et de rythme, de revoir quelques lieux (Moulins, Thionne et Jaligny-sur-Besbre pour un pèlerinage consacré à René Fallet) et d’en découvrir d’autres (Saint-Pourçain-sur-Sioule). Au rayon découverte, signalons aussi que c’est la première fois que l‘on séjourne dans une maison envahie par les coccinelles asiatiques.     

MERCREDI.                  

Éphéméride. “30 décembre [1944]  

La radio m’apprend la condamnation à mort d’Henri Béraud. C’est un vieux camarade que j’avais connu vers 1920 parmi les compagnons du Crapouillot. Récemment, il m’avait demandé de le défendre. J’avais refusé, estimant que je ne pouvais, malheureusement, lui trouver d’excuse valable. Sans doute, sa position était prise bien avant guerre : il haïssait les Anglais. Jusqu’en 1939, c’était son droit. Il faut respecter la libre opinion. Puis la guerre est venue, puis la débâcle et l’occupation. L’Angleterre était notre alliée. Nous n’étions plus en paix. Mener campagne contre les Anglais, c’était ébranler le moral déjà si vacillant du pays et faire le jeu de l’ennemi. De plus, entre Béraud et Carbuccia, une querelle mortelle s’organisait. Défendre l’un, c’était accabler l’autre, et je les connais tous les deux. Je ne pouvais me mêler de prendre parti entre eux.” (Maurice Garçon, Journal 1939-1945)    

JEUDI.          

Obituaire. Robert Hossein, je ne l’avais pas vu venir. Claude Bolling, si, et c’est le sixième mort de l’année pronostiqué dans mon Couic Parade. C’est l’occasion de ressortir des étagères un CD des Parisiennes, le groupe créé par Claude Bolling dans les années 1960 selon le principe, d’une simplicité géniale à l’heure où les Double Six multipliaient les harmonies vocales sophistiquées, consistant à faire chanter un quatuor de la façon la plus basique qui soit : à l’unisson. En 1964, Les Parisiennes chantaient “C’est tout de même malheureux… qu’on ne puisse pas se promener tranquillement dans les rues après neuf heures du soir”. Si elles avaient su…

Lecture. Trois jours chez ma mère (François Weyergans, Grasset, 2005; 270 p.).                        

Confronté à l’impossibilité d’écrire, Weyergans met en scène un écrivain confronté à l’impossibilité d’écrire. Les jurés Goncourt seront sensibles à ses efforts en lui donnant leur prix, ce qui a rendu moins douloureux à Grasset les à-valoir consentis et les années d’attente. Au spécialiste de faire la part entre le fictionnel et l’autobiographique dans ce livre. Le lecteur ordinaire, lui, se laisse mener par un récit décousu mais plaisant qui n’est pas sans rappeler les romans de Michel Houellebecq. On y trouve la même posture un peu blasée, un peu désinvolte, la même obsession sexuelle confiées à un narrateur en proie à une dépression étudiée. Là encore, au spécialiste de déterminer ce que l’un doit à l’autre.    

VENDREDI.                 

Le cabinet de curiosités du notulographe. Fête des voisins, photos de Jean-François Fournié.  

  Beaune (Côte-d’Or), 16 avril 2017

Morvan, 21 octobre 2016                   

Bilan annuel 2020.                                               

  • * 143 livres lus (+ 21 par rapport à 2019)                                               
  • * 335 films vus (- 9)                                               
  • * 399 abonnés aux notules courriel + 8 abonnés internet + 1 abonnée papier = 408 (- 2)                                                                                                                                                                                   

Chantiers littéraires :                                                 

  • * 456 communes visitées (+ 18) d’Ableuvenettes (Les) à Saut-le-Cerf (Le) dans le cadre de l’Itinéraire Patriotique Alphabétique Départemental                                               
  • * 339 photos de Bars clos (+ 7)                                                                                    
  • * 1 355 tableaux commentés dans la Mémoire louvrière (=)                                               
  • * 748 publicités murales et enseignes peintes photographiées (+ 31)                                               
  • * 5 000 photographies de salons de coiffure pour l’Invent’Hair (+ 276)                                               
  • * 221 frontons d’école photographiés pour un Aperçu d’épigraphie républicaine (+ 6)                                               
  • * 127 Lieux où j’ai dormi retrouvés ou ajoutés et photographiés (+ 5)                                                                                                                                                                                 

Parutions :                                                 

  • * Bulletin de l’Association Georges Perec n° 76, juin 2020                                               
  • * Bulletin de l’Association Georges Perec n° 77, décembre 2020                                                                                                                                       

Mentions :

* Marcel Cordier, « Perles rares : Espis, un nouveau Lourdes ? », L’ Écho des Vosges, 18 juin 2020                                                                                                                                                                         

Internet :

Précision concernant la politique photographique des notules :                                                 

* Les notuliens contribuent de façon efficace à l’avancée des chantiers photographiques qui meublent nos livraisons dominicales : le cabinet de curiosités et l’Invent’Hair leur doivent beaucoup, sans parler des aptonymes ou de la rubrique Poil et plume. Merci. Une précision s’impose toutefois : ne sont acceptés que les clichés dûment localisés, pris “en vrai”, à l’aide d’un appareil idoine ou d’un téléphone de poche. Les photos issues de sites internet ou de réseaux plus ou moins sociaux ne sont pas homologuées.                                                 

Appel :                                                 

* Le début de l’année est généralement propice aux bonnes résolutions. Si parmi ces résolutions figure celle de ne plus vous laisser importuner par des messages électroniques antédiluviens, pesants, inutiles, creux, mal écrits, pompeux, j’en passe, et si vous vous apercevez tout à coup que les notules correspondent à l’une des catégories précitées, inutile d’engorger les tuyaux pour rien : un simple mot « stop » en réponse à ce numéro mettra fin à votre abonnement.  

SAMEDI.              

Films vus.

  • La Grande Illusion (Jean Renoir, France, 1937)                               
  • Mank (David Fincher, É.-U., 2020)                               
  • L’Inconnu dans la maison (Georges Lautner, France, 1992)                               
  • La Religieuse (Jacques Rivette, France, 1966)                               
  • Les Misérables (Ladj Ly, France, 2019)                               
  • Le Cave est piégé (No temas a la ley, Victor Merenda, Espagne – France, 1963).                

Lecture/Écriture. Mots croisés 14 (Michel Laclos, Zulma, coll. Grain d’orage, 2009; 50 grilles, 126 p., 15,95 €). 

Invent’Hair, bilan d’étape.

Bilan établi au stade de 5 000 salons, atteint le 21 juin 2020.  

Bilan géographique.  

Classement général par pays.  

  • 1. France : 4 150 (+ 80)
  • 2. Espagne : 179 (+ 1)
  • 3. Royaume-Uni : 97 (+ 3)
  • 4. Belgique : 77 (=)
  • 5. Italie : 61 (+ 2)
  • 6. États-Unis : 45 (=)
  • 7. Portugal : 37 (=)
  • 8. Suisse : 38 (+ 2)
  • 9. Allemagne : 35 + 3)
  • 10. Danemark : 34 (=)  

Le Danemark continue sa descente, dépassé par l’Allemagne après l’avoir été par la Suisse. La République tchèque (12e) gagne 3 places avec 8 salons.  

Classement général par régions (France).  

  • 1. Rhône-Alpes : 706 (+ 2)
  • 2. Île-de-France : 666 (+ 9)
  • 3. Languedoc-Roussillon : 334 (+ 11)
  • 4. Provence-Alpes-Côte-d’Azur : 319 (+ 8)
  • 5. Lorraine : 311 (+ 4)
  • 6. Midi-Pyrénées : 232 (+ 7)
  • 7. Bretagne 175 : (+ 4)
  • 8. Pays de la Loire : 161 (+ 1)
  • 9. Bourgogne : 160 (=)
  • 10. Centre : 144 (+ 5)  

C’est en bas de classement que l’on trouve la région qui profite le plus de cette centaine : le Nord-Pas-de-Calais gagne 13 salons mais une seule place (21e).  

Classement général par départements (France).  

  • 1. Seine (Paris) : 539 (+ 8)
  • 2. Rhône : 336 (=)
  • 3. Vosges : 167 (=)
  • 4. Loire-Atlantique : 123 (=)
  • 5. Hérault : 98 (+ 10)
  • 6. Pyrénées-Orientales : 96 (=)
  • 7. Meurthe-et-Moselle : 95 (+ 1)
  • 8. Loire : 92 (=)
  • 9. Bouches-du-Rhône : 89 (=)
  • 10. Alpes-Maritimes : 81 (+ 1)  

Notons le bond en avant de l’Hérault, qui passe de la 9e à la 5e place. Mais là aussi, c’est dans le nord que les choses bougent le plus : 13 salons de mieux pour le Pas-de-Calais et un bond du 89e au 63e rang.  

Classement général par communes.  

  • 1. Paris : 539 (+ 8)
  • 2. Lyon : 158 (=)
  • 3. Nantes : 62 (=)
  • 4.  Barcelone : 58 (+ 1)
  • 5. Nancy : 53 (=)
  • 6. Épinal : 46 (=)
  • 7. Nice : 38 (+ 1)
  • 8. Marseille : 32 (=)
  • 9. Toulouse : 24 (+ 2)
  • “. Strasbourg : 24 (=)
  • “. Copenhague : 24 (=)
  • “. Villeurbanne : 24 (=)
  • “. Le Havre : 24 (=)  

Toulouse entre dans le club des 24, rangés à la 9e place. Béziers, avec 8 nouveaux salons pour un total de 23, est juste derrière. Belles entrées de Berck (5 salons), Saint-Lô (4), Avranches et Mayence (2), Grenoble et Le Touquet-Paris-Plage (1).  

Bilan humain.  

  • 1. Jean-Damien Poncet : 440 (+ 26)
  • 2. Philippe Didion : 383 (+ 3)
  • 3. Pierre Cohen-Hadria : 340 (+ 12)
  • 4. François Golfier : 317 (+ 13)
  • 5. Jean-Christophe Soum-Fontez : 166 (=)
  • 6. Sylvie Mura : 158 (+ 7)
  • 7. Hervé Bertin : 139 (+ 1)
  • 8. Bernard Cattin : 107 (+ 3)
  • 9. Benoît Howson : 82 (+ 1)
  • “. Jean-François Fournié : 82 (=) 

Étude de cas. Vitrines avec reflet du photographe.  

  Auxerre (Yonne), photo de Bernard Cattin, 11 novembre 2018

Thiers (Puy-de-Dôme), photo du même, 15 août 2019  

   Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), photo de Jean-Damien Poncet, 18 juillet 2018

Montferrand-le-Château (Doubs), photo du même, 2 septembre 2017                

Poil et pellicule.  

L’Homme de la rue (Meet John Doe, Frank Capra, É.-U., 1941)    

Bon dimanche,  

Philippe DIDION