31 octobre 2021 – 945

DIMANCHE.                   

Vie de convalescent.

Cinquante minutes de promenade dans les bois d’Épinal.    

LUNDI.           

Vie de convalescent.

Une heure de promenade dans les bois de Chantraine, on progresse. Comme récompense, à mi-chemin, je déniche un couple de libellules, peut-être des Nymphes au corps de feu.    

MARDI.            

Vie sportive.

Retour à l’hôpital ce matin pour la première séance de réadaptation cardiaque. Le groupe que j’intègre est composé d’une demi-douzaine de personnes, je dois être l’aîné mais je suis surtout le petit nouveau qu’on observe du coin de l’œil. Nous nous dépensons sur des appareils, vélos statiques et tapis roulants, sous la houlette d’une kinésithérapeute qui surveille tension et pulsations. Mon programme est plus léger que celui de mes acolytes, je m’acquitte de ma tâche sans moufter. La deuxième heure nous voit rassemblés dans une autre salle, autour d’un jeune moniteur qui nous interroge sur nos pratiques sportives avant de nous lancer dans des activités que j’avais oubliées depuis que les filles ont quitté la crèche. Le type que j’ai vu galoper avec le plus d’acharnement sur son tapis énumère cinq ou six disciplines obscures, dans lesquelles je ne reconnais que le krav-maga et le CrossFit, sans savoir exactement ce que c’est.  J’ignore s’il s’est fait kravmaguer ou crossfitter le palpitant, toujours est-il qu’il ne semble pas très heureux de faire mumuse avec des balles en mousse après ce qu’il a connu. Quand mon tour arrive, je dis “entomologie”. Personne ne parle de ce qui l’a amené ici mais je suis le seul à porter un corset et, je le constaterai dans le vestiaire, à arborer une braguette thoracique. Celle-ci se refuse toujours à cicatriser complètement. L’infirmier, vu à mon retour at home, prédit que ce sera terminé dans deux jours mais comme cela fait une semaine qu’il me dit la même chose, je commence à douter. Toujours est-il que cette sortie m’a fait du bien, m’a permis d’oublier la douleur pour effectuer des gestes dont je ne me sentais pas capable. Rendez-vous vendredi pour la suite.              

Lecture.

De l’Hexagone considéré comme un exotisme (Francis Navarre, Le Dilettante, 2021; 224 p., 17,50 €).                          

Chaque mouvement entraîne son opposé. La révolution engendre le conservatisme, du suffrage universel naît l’abstentionnisme et le véganisme redore le blason de l’entrecôte. Ainsi, la vogue des écrivains voyageurs a donné naissance aux tenants du voyage de poche. Là où les premiers traversent les fuseaux horaires pour arpenter Pétaouchnok et sa banlieue, les seconds se limitent volontairement à un périmètre restreint. Dans le genre, on a lu récemment, avant cet Hexagone, Le Tour de la France par deux enfants d’aujourd’hui de Pierre Adrian et Philibert Humm et Tour de France des villes incomprises de Vincent Noyoux. Les auteurs y montrent une attirance certaine pour la diagonale du vide car il leur importe avant tout, souci partagé par les écrivains voyageurs, de ne pas être confondus avec des touristes. Le lecteur cherche moins dans ces livres le dépaysement que les retrouvailles avec des lieux connus, histoire de comparer son regard ou ses souvenirs avec ceux du voyageur minuscule : Jaligny chez Adrian-Humm, Guéret chez Noyoux, Contrexéville chez Navarre par exemple. La balade de ce dernier, entreprise pour des raisons familiales (retrouver la Corrèze de l’enfance) et littéraires (chercher le cadre de L’Épervier de Maheux) se lit avec un plaisir certain, avec le sourire aussi quand il fait de Céline un cuirassé et quand il parle de la guerre franco-prussienne de 1970.    

MERCREDI.                  

Éphéméride.

“Il faut être des mendiants à la porte des cimetières ! Des mendiants habillés de feu !” (Léon Bloy, Le Mendiant ingrat, 27 octobre 1894)                    

Vie de convalescent.

Quarante-cinq minutes de promenade dans les bois de Renauvoid. Prochaine étape : le retour au cinéma.    

VENDREDI.                  

Le cabinet de curiosités du notulographe.

Présence de Clet Abraham (ou de ses émules) des deux côtés de la Manche.  

  Londres (Royaume-Uni), photo de Phillip Lund, 2 octobre 2016

Bordeaux (Gironde), photo de l’auteur, 24 octobre 2020    

SAMEDI.              

Films vus.

  • Énorme (Sophie Letourneur, France, 2019)                               
  • Vidéodrome (Videodrome, David Cronenberg, Canada, 1983)                               
  • Poly (Nicolas Vanier, France – Belgique, 2020)                               
  • La Fracture (Catherine Corsini, France, 2021)                               
  • Jurassic Park (Steven Spielberg, É.-U., 1993)..                

L’Invent’Hair perd ses poils.  

  Étival-Clairefontaine (Vosges), photo de l’auteur, 4 mars 2012

Romans-sur-Isère (Drôme), photo de François Golfier, 13 septembre 2012                

Poil et plume.

“D’un simple point de vue éthique, le cheveu de gauche se doit d’être libre; il refusera tout fixatif réactionnaire et sera plus long – en tout cas pour les post-soixante-huitards. Particulièrement significatif à cet égard est l’itinéraire d’un Olivier Stirn, coiffé mi-long, sage et propre comme un play-boy de chez Castel du temps de ses débuts giscardiens, puis évoluant vers la gauche en une improbable crinière moutonnante à la Julien Clerc (période Ce n’est rien). Dans le même temps, les contraintes politiques ont conduit Laurent Fabius à adopter au contraire la coiffure “technocratique” d’un Juppé. C’était sans doute le prix à payer pour l’ouverture au centre. Mais jusqu’à présent, il faut bien le dire, le sacrifice de ses cheveux n’a guère rapporté à Fabius en termes politiques.” (Jalons, Politique mode d’emploi)

Bon dimanche,

Philippe DIDION

24 octobre 2021 – 944

DIMANCHE.                    

Vie de convalescent.

Marché environ une heure aujourd’hui, à petits pas et muni de mes deux bâtons de vieillesse, Caroline et Alice. Grande satisfaction devant la performance, j’en avais mal aux jambes, ce qui changeait agréablement des douleurs habituelles. Déception le soir venu en constatant que la cicatrice a saigné et montre des signes d’inflammation.    

LUNDI.           

Lecture.

Le 42e Parallèle (The 42nd Parallel, John Dos Passos, 1930 pour l’édition originale, Grasset, 1933 pour la première traduction française, rééd. in “U.S.A.”, Gallimard, coll. Quarto, 2002, traduit de l’américain par Norbert Guterman, révisé par C. Jase; 1344 p., 33€).                        

C’est à propos du deuxième volet du triptyque U.S.A. que Jean-Paul Sartre avait écrit : “Je tiens Dos Passos pour le plus grand écrivain de notre temps”. Mais dès ce 42eParallèle, tout est déjà en place et Dos Passos sait où il va. Il s’agit de mêler fiction et histoire pour raconter l’Amérique de 1898 à 1927, autrement dit de réaliser ce fameux “grand roman américain”, une ambition après laquelle courront nombre de ses successeurs avec plus ou moins de réussite. Pour raconter ce pays en ébullition, il faut une technique révolutionnaire. Dos Passos choisit le montage parallèle, qui fait intervenir quatre niveaux de récit : les titres de journaux de l’époque, des souvenirs autobiographiques, des biographies rapides de personnes réelles, des biographies plus développées de personnages imaginaires qui parfois se croisent et se rencontrent. Le côté novateur de l’entreprise n’impressionne plus guère aujourd’hui et on est forcé de constater que c’est la partie la plus classique, la plus traditionnelle de l’ensemble qui se lit avec le plus de plaisir. Les parcours biographiques fictifs imaginés par Dos Passos sont tous intéressants, écrits d’une façon simple et fluide, et suffisent à raconter le destin d’un pays naissant dans lequel tout est possible : le rêve capitaliste y côtoie l’espoir d’une révolution prolétarienne, on peut s’élever comme déchoir d’un instant à l’autre. Le roman se termine au moment de l’engagement des États-Unis dans la Première Guerre mondiale, choc historique dont les conséquences seront au centre du deuxième roman de la trilogie, 1919.    

MERCREDI.                  

Éphéméride.

“Mardi 20 octobre [1942]  

J’avais rendez-vous à la Faculté de droit pour aller voir son résultat. Mais il s’était trompé de jour. Il en était vexé, et il y avait quelque chose dans son mind [humeur] qui a gâché la journée. Nous sommes allés sur les berges de la Seine près du pont des Arts, à côté de deux pêcheurs. Après, je l’ai accompagné avenue de l’Opéra chez son tailleur, et ensuite à la gare. Dans la foule à la gare, j’ai eu brusquement peur de le perdre. À ce moment, il m’a pris le bras. Je ne pouvais pas lui expliquer pourquoi j’étais si reconnaissante de ce simple geste.” (Hélène Berr, Journal)    

JEUDI.          

Lecture.

La Vie sexuelle d’Emmanuel Kant(Jean-Baptiste Botul, Mille et une nuits n° 251, 2000; 96 p., 10 F).            

Vie merdicale.

Les soins infirmiers ont repris pour venir à bout de l’inflammation de la cicatrice, due à un fil chirurgical qui se montre rétif à la résorption. À part ça, je gagne en autonomie et m’autorise maintenant des sorties sans assistance conjugale pour faire quelques courses dans le quartier. Retour à l’hôpital ce matin pour un test d’effort préalable à la mise en place du programme de réadaptation cardiaque. Celui-ci commencera mardi prochain, dix-huit séances sont prévues à raison de deux par semaine. Au vu de ma pédalée harmonieuse, le cardiologue décide de me placer dans le “groupe des forts”. Dommage qu’il ait cru bon d’ajouter à destination de l’infirmière “même si c’est pas un champion.”    

VENDREDI.                  

Le cabinet de curiosités du notulographe.

Ciné flipper.  

Antoine et Sébastien (Jean-Marie Périer, France – Italie, 1974)

Armaguedon (Alain Jessua, France – Italie – Belgique, 1977)    

SAMEDI.              

Lecture.

Tir à l’aveugle (The Devil’s Teardrop, Jeffery Deaver, Simon & Schuster, 1999 pour l’édition originale, Calmann-Lévy, 2000 pour la traduction française, rééd. Librairie Générale Française, coll. Le Livre de poche n° 17221, 2002, traduit de l’américain par Dominique Peters; 448 p., 6,40 €).                

Films vus. 

  • Europa Europa (Agnieszka Holland, Allemagne – France – Pologne, 1990)                               
  • Belle fille (Méliane Marcaggi, France, 2020)                               
  • Les Nuits fauves (Cyril Collard, France – Italie, 1992)                              
  • 30 jours max (Tarek Boudali, France, 2020)                               
  • E.T. l’extra-terrestre (E.T. the Extra-Terrestrial, Steven Spielberg, É.-U., 1982)                               
  • Le Jardin secret (The Secret Garden, Marc Munden, R.-U. – France – É.-U. – Chine, 2020)                              
  • Pension complète (Florent-Emilio Siri, France – Belgique, 2015).                                            

L’Invent’Hair perd ses poils.  

  Touques (Calvados), photo de Pierre Cohen-Hadria, 3 mars 2012

Millau (Aveyron), photo de Christiane Larocca, 18 août 2013                

IPAD (Itinéraire Patriotique Alphabétique Départemental).

5 juillet 2020. 120 km. (39 040 km).  

181 habitants   

Du gravier gris, propre et soigneusement ratissé, tapisse le parterre sur lequel se dresse l’obélisque de granit. Autour de celui-ci, une murette contre laquelle on a planté quelques boules d’un végétal non identifié. Photos reprises le 30 août 2020.  

  Aux morts pour la Patrie

La commune de Sandaucourt     

Gauche :  

1914 BERTRAND Henri Dombasle

MAILLOT Henri Courbesseaux

MARCELLIN Charles Toul

BRUCHON Émile Aix-Noulette

1915 MARCHAL Camille B. le Prêtre

BASTIEN André Souchez

GRÉGOIRE Émile Souain

COLNOT Auguste Ste Menehould

GUILEREZ Julien St Vaast     

Droite :  

1916 MAYEUR Pierre Commercy

JOUMARD Charles Givenchy

MARTIN Abel Verdun

CHAUMONT Ernest Biaches

1918 CREMEL Henri Crapaud Ménil

D’HABIT Georges Cœuvres

VORIOT Charles La Capelle

MÉON Henri Bernbrück     

Face :  

1945  

NOËL Abel

Déporté politique

BARROT Jean Simmern                

Poil et plume.

“Elle est bien taillée ta barbe.

– Je vais chez un barbier, un vrai qui fait pas les poufiasses.” (Jean-Marie Gourio, Le Petit Troquet des brèves de comptoir)    

Bon dimanche,    

Philippe DIDION    

17 octobre 2021 – 943

MERCREDI.                  

Éphéméride.

Me. 13.10.1993  

Levé à cinq heures et demie. J’ajoute une demi-page à celles que j’avais déjà consacrées à Adrien et touche, subitement, au terme de cette histoire commencée il y a moins de deux mois. J’ai couvert le même nombre de pages que pour La Toussaint, dans les mêmes délais. C’est à croire qu’il existe un cycle, un moment récurrent, non pas entre Noël et l’Épiphanie, mais à la frontière de l’été et de l’automne, où le grand passé entrouvre ses portes de corne, où les morts nous font signe. Ils sont tout proches, soudain, dans la clarté d’éclipse qui les révèle comme jamais nous ne les avons vus à la lumière changeante de la vie. C’est peut-être alors que nous pouvons les découvrir tels qu’ils furent, et que le soin de l’existence, leur présence même nous empêchaient de voir.” (Pierre Bergounioux, Carnet de notes 1991-2000)    

JEUDI.          

Bulletin de santé. Les progrès ne sont pas spectaculaires depuis mon retour au domicile mais il n’y a rien d’étonnant à cela. Une fois le triathlon matinal passé (lever – toilette – habillage) qui est une rude épreuve, les journées se passent sans confort mais avec une douleur contenue grâce aux médicaments. Les difficultés surgissent quand il s’agit de passer d’un espace à un autre, le temps peut être long entre la décision de se lever d’une chaise et la réalisation du geste. Sinon, la vie végétative que je mène ne me pèse pas, c’est à peu près celle qui est la mienne lors des vacances ordinaires, moins les tâches ménagères et la chasse aux papillons. Je lis des journaux le matin, des revues après la sieste et un bouquin le soir après le film quotidien, je ne sais de toute façon rien faire d’autre. Dimanche, Caroline nous a conduits au Tholy (Vosges). Je me suis installé à l’arrière de l’auto, comme un ministre, et nous avons retrouvé, le temps d’un repas, de vieux et bons amis à qui nous ne pouvions faire faux bond. Il faisait beau, il y avait des sapins, de la mousse, de l’herbe verte, du vin, j’ai tout oublié de mes tracas, ce fut une parenthèse enchantée. Depuis, je ne suis sorti que pour des raisons médicales, au laboratoire d’analyses et chez le docteur B., qui trouve mon rythme cardiaque et ma tension un peu élevés.

VENDREDI.                  

Le cabinet de curiosités du notulographe. Cave canem.  

  Ajain (Creuse), photos de l’auteur, 28 juillet 2018    

SAMEDI.              

Films vus. 

  • Love Is All You Need (Den skaldede friser, Susanne Bier, Danemark – Suède – Italie – France – Allemagne, 2021)                              
  • Love Me (Laetitia Masson, France, 2000)                               
  • Garçon chiffon (Nicolas Maury, France, 2020)                               
  • Che – 1ère partie : L’Argentin (Che : Part One, Steven Soderbergh, France – Espagne – Mexique, 2008)                               
  • La Daronne (Jean-Paul Salomé, France, 2020)                               
  • Che – 2e partie : Guérilla (Che : Part Two, Steven Soderbergh, Espagne – France – É.-U. 2008)                               
  • Ma bonne étoile (Anne Fassio, France, 2012).                

L’Invent’Hair perd ses poils.  

  Bruyères (Vosges), photo d’Alain Mathieu, 4 février 2012

Paris (Seine), rue de Torcy, photo de Jean-Christophe Soum-Fontez, 20 mai 2017                

Poil et presse.  

Le Journal de la Haute-Marne, 27 septembre 2018    

Bon dimanche,

Philippe DIDION

10 octobre 2021 – 942

DIMANCHE.                   

Lecture. Le Paradis retrouvé (Fred Kassak, 1977, in “Romans humoristiques”, Le Masque, coll. Intégrales, 2003; 800 p., s.p.m.).                                 

Nouvelle radiophonique.    

LUNDI.           

Presse. “J.D., âgé de 39 ans, est décédé le 10 septembre à Nancy, des suites d’une crise cardiaque survenue à son domicile.” (Vosges Matin du jour, rubrique “Arches – Nécrologie”). Il se pourrait bien que ce malheureux soit l’homme pour lequel le chirurgien m’a abandonné ce jour-là. Sur le coup, je n’ai pensé qu’à ma pomme, aujourd’hui, je mesure la chance que j’ai de me trouver du côté de ceux qu’on peut ajourner.    

MERCREDI.                  

Éphéméride.

“Noël ARNAUD                                         

18 rue Mesnil                                         

PARIS XVIe                                                    

Paris, le 15 septembre 1964  

Monsieur Jean QUEVAL

à HÉRICY (Seine-&-Marne)  

Où êtes-vous ?  

Que devenez-vous ?  

Et que devient votre projet de “La Rose et l’Anneau” dont vous ne me dites plus rien. Moi, je vais vous en parler dans un instant.  

Mais d’abord je tiens à vous remercier pour la grande joie que vous m’avez donnée avec votre “Voyage en Belgique”. Tout m’enchante dans ce coffret-échantillon des valeurs quevaliennes. Et, voyez-vous, ces “sonnets asiates”, il me semble que, dans les bruits de vaisselle et de manducation des déjeuners oulipiens, nous n’en avions pas mesuré toute la richesse d’invention, toutes les merveilleuses ressources.

La Rose et l’Anneau : j’ai vu à Liège, il y a quelques jours, Pol Deranne, l’animateur du Théâtre de l’Écluse. Il avait, pour la circonstance, votre livre en main et il m’en a dit le plus grand bien. L’idée de le mettre sur le théâtre fait plus que l’effleurer. Mais, bien sûr, il voudrait juger sur un acte (au moins) adapté. Je n’ai pas osé lui dire que rien n’était vraiment fait dans ce sens. Au contraire, je lui ai parlé de l’interprétation faite à plusieurs voix au micro de la RTF dans les émissions d’André Gillois auxquelles je participais et lui ai affirmé (ce qui est vrai) que ça “rendait” très bien. […]  

Croyez-moi, mon cher ami, votre tout dévoué.” (Noël Arnaud, Correspondance 1961-1998)    

JEUDI.          

Lecture. Raboliot (Maurice Genevoix, Grasset, 1925, rééd. in “Romans, récits et contes”, Omnibus/Plon, 1995; 1184 p., 150 F).    

VENDREDI.                  

Le cabinet de curiosités du notulographe. Fantaisies boulangères.  

  Paris (Seine), rue Jacob, photo de l’auteur, 27 août 2016

Blain (Loire-Inférieure), photo d’Élisabeth Nicole, 28 mai 2018                    

Tourisme médical. Je passe la matinée dans un état fébrile, anxieux. La légère appréhension d’être opéré a laissé place à la verte trouille de ne pas être opéré et d’être condamné à rester bloqué sur Dyspnée Channel. À 15 heures je franchis les portes du CHU avec l’assurance d’un vieil habitué, refais le parcours que j’ai déjà suivi la semaine dernière, reçois les dernières consignes et instructions.    

SAMEDI.             

Films vus.

  • Mort un dimanche de pluie (Joël Santoni, France – Suisse, 1986)                              
  • Le Général della Rovere (Il generale della Rovere, Robert Rossellini, Italie – France, 1959)
  • Serre moi fort (Mathieu Amalric, France, 2021)                              
  • Libre et assoupi (Benjamin Guedj, France, 2014)                              
  • Liberté, égalité, choucroute (Jean Yanne, France – Italie – R.F.A., 1985).                

L’Invent’Hair perd ses poils.   

  Paris (Seine), photo de Pierre Cohen-Hadria, 7 février 2012

Brive-la-Gaillarde (Corrèze), photo de Bernard Cattin, 23 décembre 2019                

Poil et plume. “Puis il apprit à préparer l’huile qui servait de base pour peindre sur la peau et qui, en même temps, permettait de se protéger des attaques des moustiques. Mais il avait d’abord été témoin de l’épilation à laquelle se soumettaient les natifs. Imperturbables, ils se servaient de leurs ongles ou de valves d’huîtres, ou de dents de félins qui étaient comme d’infaillibles lames. Ils se rasaient tout le corps, sauf la partie du crâne d’où pendaient leurs longues queues-de-cheval, et passaient des heures et des heures à ce travail.” (Pablo Montoya, Triptyque de l’infamie)                

Scalpel au bois dormant. À 9 heures, il est temps de passer du bloc-notes au bloc opératoire pour procéder à l’ouverture du coffre. Je suis pris en mains par l’équipe d’anesthésistes, nous échangeons quelques propos avant que se dessine la silhouette du chirurgien enveloppé dans sa combinaison Husqvarna. Rideau. Il est 16 heures, me dira-t-on, quand on me transfère dans une chambre du service de réanimation, 18 heures peut-être, tout cela est confus, quand on s’affaire pour me réveiller. J’entends que l’opération s’est bien passée, que la valve a pu être réparée et non remplacée, ce qui est mieux, qu’on a pu également intervenir sur l’arythmie. Mon seul souci est de savoir si Caroline a été prévenue, on me rassure. La nuit va être longue, l’intubation me donne des accès de nausée, la soif est intense.    

DIMANCHE.                   

Vie hospitalière. À 8 heures, enfin, on s’agite autour de moi. Je suis radiographié, ausculté, lavé, rasé, pesé à l’aide d’un palan, nourri, corseté comme une héroïne de Maupassant. Les paramètres sont bons : “retour de bloc impeccable”, le patient idéal a encore frappé. L’infirmière sort de mon sac un livre, un carnet et un crayon. On me confie la télécommande de la télévision qui me permettra d’écouter FIP, celle de mon lit et la pompe à morphine qui va être ma meilleure amie pendant un moment. La douleur s’amoindrit quand l’infirmière s’aperçoit qu’un produit ne passe pas dans la perfusion et rectifie le tir. Je commence à lire et à écrire mes premières impressions, je ne comprends rien à ce que je lis, je suis incapable de relire ce que j’écris mais l’essentiel est d’agir, de s’occuper. On m’installe dans un fauteuil, signe de récupération rapide. Caroline et Alice ont pris rendez-vous pour me visiter, elles arrivent à 18 heures, me trouvent bonne mine. J’ai perdu ma voix, je ne parviens pas à manger grand-chose, j’ai le dos broyé, le thorax pris sous une tonne de grumes mais dans l’ensemble ça ne va pas trop mal.    

LUNDI.           

Vie hospitalière. On change mon pansement. Je regarde le plafond. Une kinésithérapeute me fait faire quelques pas dans le service, me trouve ingambe.    

MARDI.            

Vie hospitalière. Pansement, retrait des drains et de la sonde urinaire. Je peux me lever pour la pesée et la toilette. En milieu de journée, je quitte la réanimation pour regagner le service de chirurgie cardiaque. Il fut de coutume, lors du premier confinement, de se mettre le soir à la fenêtre pour applaudir les soignants mobilisés par la situation sanitaire. La plupart le méritaient. Les personnes qui se sont affairées jour et nuit autour de moi dans le service de réanimation cardiaque de l’Institut lorrain du coeur et des vaisseaux du CHU de Brabois (Meurthe-et-Moselle) ne méritent pas des applaudissements. Elles méritent qu’on leur couvre la tête de pétales de fleurs et qu’on balaie la poussière devant chacun de leurs pas. Visite de Caroline, qui me livre le courrier et me fait part des nombreuses marques de témoignage et de soutien qu’elle a reçues ces derniers temps. Ça rassérène, et pas qu’un peu. Grâce à son téléphone de poche, je peux rassurer mes parents et souhaiter un bon anniversaire à Lucie.    

MERCREDI.                   

Vie hospitalière. Curieux comme les objets dont on avait pris soin de se munir pour rendre le séjour un peu plus confortable semblent prendre un malin plaisir à se mettre hors d’atteinte. Le crayon roule sous le lit, le bouquin s’envole à cause d’un endormissement impromptu, le téléphone sonne sans qu’on puisse l’atteindre, on devient fataliste. On m’ôte des électrodes, une perfusion, un pansement. Passage de l’aumônier de l’établissement, un laïc avec lequel je prends plaisir à discuter de son rôle, plus social que spirituel. Je lis Le Guépard, dont l’ambiance crépusculaire rejaillit sur mes préoccupations.

Lecture. Le Guépard (Il Gattopardo, Giuseppe Tomasi di Lampedusa, 1958 pour l’édition originale, Le Seuil, 1959 pour la traduction française, rééd. Points Grands romans P 260, 2007, traduit de l’italien par Jean-Paul Manganaro; 384 p., 7,80 €).                                 

Éphéméride. “Mercredi 22 Septembre 1920  

Sibylle est venue passer la journée. À table, elle m’a demandé avec des larmes dans les yeux s’il était vrai que tous les hommes avaient un fonds de mépris pour le sexe féminin. C’était à propos de Napoléon, qui avait été un goujat et un rustre avec elles.

Je lui dis qu’en effet – comme la femme avait reçu elle-même de la Nature, de remarquables moyens de défense contre les entreprises masculines – l’homme avait été de son côté, doté d’une manière de mépris pour la femme, d’abord pour sa faiblesse physique et ensuite pour sa subjectivité, ceci pour limiter l’ivresse des sens dans laquelle la femme pouvait maintenir et même véritablement annihiler un homme. C’était donc, lui dis-je, un équilibre salutaire, rétabli par la ruse féminine contre la violence mâle et par le petit mépris mâle contre l’infériorité manifeste en plusieurs choses, de la femme. Mais j’ajoutai que chez des êtres raffinés et particulièrement sensibles, ce mépris s’était peu à peu transformé en un sentiment plus noble de protection, et que ces esprits se reconnaissaient alors le devoir d’exercer cette mission avec le plus de douceur qu’il était possible.” (Ferdinand Bac, Livre journal 1920)    

JEUDI.          

Vie hospitalière. Je dors mieux depuis que je peux me positionner sur le côté. J’arrive à lire et à croiser les mots à peu près correctement mais la fatigue arrive vite. Visite de Caroline avec qui je fais quelques pas dans les couloirs.    

VENDREDI.                  

Le cabinet de curiosités du notulographe. Fantaisies cafetières.  

  Paris (Seine), rue de Seine, photo de Jean-Damien Poncet, 18 septembre 2016

Meximieux (Ain), photo d’Élisabeth Nicole, 20 octobre 2018                    

Vie hospitalière. On change mon pansement et j’ose pour la première fois jeter un œil sur la braguette géante qui orne désormais mon joli thorax. La cicatrice est très belle, me dit-on. La beauté va se nicher dans de drôles d’endroits.                    

Lecture. Sotos (Philippe Djian, Gallimard, coll. Blanche, 1993; 400 p., 130 F).    

SAMEDI.              

L’Invent’Hair perd ses poils.  

  Saint-Bonnet-de-Mure (Rhône), photo de Suzanne Chapuis, 17 février 2012

Flers (Orne), photo de Pierre Cohen-Hadria, 8 mai 2013                

Poil et plume. “Pour éviter tout malentendu, je vais donc prendre bien soin, chaque fois que je séjournerai à Rabat, de celer ma condition d’écrivain sur la fiche de débarquement ou d’embarquement qu’il est demandé à chaque voyageur de produire avec son passeport aux guichets de la douane, pour ne mentionner que ma seule activité de correcteur à la rubrique “profession”. Il n’empêche, par suspicion ou simple ignorance, on ne manquera jamais de bien vouloir préciser ce que recouvre exactement ce terme de “correcteur”, et l’ajout d’un élément explicatif, soit “de livres” ou “ d’édition”, auquel je finirai par me résoudre, espérant par là éclairer la lanterne de mes interlocuteurs, n’y changera rien : “Correcteur ? Qu’est-ce que c’est que ça ? En quoi ça consiste ?” – la question reviendra invariablement. Cette règle connaîtra cependant une exception : un jour, pour avoir sans doute confondu les r avec des f, un fonctionnaire croit lire “coiffeur de livres”. J’ai trouvé que c’était une excellente définition de mon métier.” (Éric Laurrent, Berceau)    

DIMANCHE.                   

Lecture. Manhattan Transfer (John Dos Passos, Harper, 1925 pour l’édition originale, Gallimard, 1928 pour la traduction française, rééd. Librairie Générale Française, coll. Le Livre de poche n° 740-741, 1971, traduit de l’américain par Maurice-Edgar Coindreau; 512 p., s.p.m.).                                 

Citation : “Par la porte ouverte, un rai de soleil, vermeil, caresse la croupe d’une femme nue, couchée, calme comme un œuf dur sur un lit d’épinards, dans un tableau à cadre doré, derrière le comptoir.”  

Crocodiles (Philippe Djian, Éditions Bernard Barrault, 1989, rééd. J’ai lu n° 2785, 1990; 160 p., s.p.m.).

Nouvelles.                     

Vie hospitalière. Visite de Caroline et Alice qui m’apportent des vêtements et des livres de rechange, le courrier et les nouvelles. Lucie m’a trouvé le dernier numéro d’Europe sur Vialatte.    

LUNDI.           

Vie hospitalière. Une échographie matinale révèle que la valve mitrale réparée fonctionne parfaitement et que le cœur est en bon état de marche. Rien ne s’oppose plus à mon transfert vers l’hôpital d’Épinal. À entendre la conversation des ambulanciers qui viennent me chercher dans l’après-midi et qui ne connaissent pas les lieux, l’hôpital d’Épinal est une sorte de poste de secours pour accidents de bûcheronnage avec une ou deux paillasses et un litre de mirabelle dans l’armoire à pharmacie. Ils sont un peu surpris quand ils découvrent l’édifice qui a ouvert en mars dernier. Ils en feront trois fois le tour avant d’en trouver l’entrée, ce qui me ravit car le quartier dans lequel il est implanté est celui de mon enfance. Je suis couché sur une civière mais je vois le ciel, le sommet des arbres, des poteaux et des fils électriques, ce qui est un enchantement. Ma sœur ne tarde pas à arriver, m’aide à ranger mes affaires. En débarquant, je me demandais combien de temps allait s’écouler avant que je tombe sur une ancienne élève en blouse blanche. La réponse est : trois heures, c’est l’infirmière de nuit.  

MARDI.            

Vie hospitalière. On refait mon pansement, on ôte quelques fils chirurgicaux, je reçois la visite de mon père puis de Caroline, bavarde avec les filles au téléphone.              

Lecture. Mort, où est ta victoire ? (Daniel-Rops, Plon, 1934, rééd. Librairie Générale Française, coll. Le Livre de poche n° 71-72, 1960; 512 p., s.p.m.).                          

Cela faisait bien longtemps que j’avais envie de lire Daniel-Rops, écrivain reconnu à son époque, académicien, tombé dans un oubli abyssal et dont personne ne se souvient qu’il était né à Épinal en 1901. L’expérience n’est pas renversante : c’est du roman psychologique à la Paul Bourget, mené à deux à l’heure, au style soigné mais pesant. On pense à Chardonne, à Martin du Gard qui, lui, a eu droit à la Pléiade sans que ses mérites soient de beaucoup supérieurs à ceux de Daniel-Rops.              

Lecture/Écriture. Mots croisés 15 (Michel Laclos, Zulma, coll. Grain d’orage, 2013; 50 grilles, 144 p., 17, 50 €).     

MERCREDI.                  

Éphéméride. À Paul Mantz  

[Paris.] Mercredi 29 sept[embre] 1858  

Cher Monsieur,  

Il faut que vous m’excusiez une fois, une seule fois encore. Je suis repris par la Revue contemporaine pour cinq jours et l’article Gautier n’est qu’à moitié chemin. Je ne pourrai donc m’y remettre que mardi, et la journée de mardi suffira pour le finir. – Il y a encore du Caricaturisme à l’imprimerie, et c’est même la partie la plus amusante; croyez que je suis très honteux, mais j’espère que l’article sera assez bien fait pour que Théophile et vous, vous me pardonniez tant d’inexactitude. Je tiens vivement à me charger du livre d’Asselineau (La Double Vie). L’article sera fait le lendemain du Gautier.

Bien à vous,  

CH. BAUDELAIRE.” (Correspondance)                    

Lecture. Sidérations (Bewilderment, Richard Powers, W.W. Norton & Company, 2021 pour l’édition originale, Actes Sud, coll. Lettres anglo-américaines, 2021 pour la traduction française, traduit de l’américain par Serge Chauvin; 400 p., 23 €).    

JEUDI.          

Vie hospitalière (fin). “I feel so broken, I wanna go home”. J’y suis, et pas fâché d’y être, muni des dernières instructions, d’une copieuse ordonnance et de la paperasse administrative. Je retrouve avec plaisir mon intérieur, les piles de journaux qui m’attendent, le courrier en instance, un lit confortable. Caroline a noté les appels et messages reçus en mon absence, je commencerai la tournée des remerciements demain.            

Lecture. La Fille qui venait de loin (Put On By Cunning, Ruth Rendell, Hutchinson, 1981 pour l’édition originale, Librairie des Champs-Élysées, coll. Le Masque n° 1718, 1983, traduit de l’anglais par Erick Grisel; 256 p., s.p.m.).    

VENDREDI.                  

Lecture.

Freud à la plage : la psychanalyse dans un transat (Elsa Godart, Dunod, 2021; 176 p., 15,90 €).                    

Le cabinet de curiosités du notulographe. Du bon usage de la cédille.  

  prospectus publicitaire, Montluçon (Allier), 31 juillet 2018, collection de l’auteur

Jougne (Doubs), photo de l’auteur, 18 août 2018    

SAMEDI.              

Films vus.

  • Condamné au silence (The Court-Martial of Billy Mitchell, Otto Preminger, É.-U., 1965)                              
  • Brooklyn Affairs (Motherless Brooklyn, Edward Norton, É.-U., 2019)                               
  • Le Ruffian (José Giovanni, France – Canada, 1983).                

L’Invent’Hair perd ses poils.  

  Paris (Seine), rue du Faubourg-Saint-Martin, photo de l’auteur, 21 février 2012

Valence (Drôme), photo de François Golfier, 15 octobre 2015                

Poil et plume. “Le fils, debout, les yeux fixés sur l’abat-jour, se souvint justement que le garçon coiffeur, quelques semaines plus tôt, à Saenz Peña, lui avait glissé à l’oreille : “Como me gustaría, sabe usted señor Don Gonzalo… asentarme a tomar una copita de licor… por la tarde, en una mesa… ese… del Donisetti… – (il prononçait à l’espagnole) – … viendo pasear a las guapas en toda la calle… a los caballeros… a los coches… sabe usted, ese benedictín… supongo que Usted – (il se prit à sourire) – todos los dias… podrá permitirse este lujo… Permitame, señor ingeniero – (et il lui coupa net, zac, un poil sous le nez) – ¿ sabe Usted ? como en aquella réclame que vemos en todas partes… Un gran artista la hizo, ¿ no le parece ?… con esa mano levantada… y la copita por adelante… y el cigarrillo… – ¿ Quiere magnesia ?… –… encendido…” (Carlos Emilio Gadda, Connaissance de la douleur)    

DIMANCHE.                   

Vie de convalescent. Caroline m’entraîne pour un marathon de quelques centaines de mètres dans les rues du quartier. Je suis rentré jeudi avec un appétit féroce, des dents à décroisser la lune et à bouffer des haubans comme chantait l’autre, prêt à courir bois et guérets et à galoper dans la pampa. J’ai dû revoir mes ambitions à la baisse. Si la voix, l’appétit et le sommeil reviennent peu à peu, la fatigue et la douleur sont toujours présentes. J’ahane, je halète et je pantèle à chaque mouvement, il va falloir être patient.    

LUNDI.            

Vie de convalescent. Retour sur l’ordinateur où je réponds aux messages et commence à confectionner le prochain numéro (quadruple, une première) des notules. Saines occupations, je ne vois pas le temps passer.    

MARDI.            

Lecture.

Revue des Deux Mondes, février 2020 (208 p., 18 €).                          

“Histoire et destin de l’enfant”    

MERCREDI.                  

Éphéméride. À Thomas McGreevy, Londres  

“6 oct. 1937

Cooldrinagh  

Cher Tom  

Merci pour ta lettre reçue ce matin. Frank aura aussi la sienne aujourd’hui. Je dors ici depuis que Maman est partie. Je ne sais pas où elle est et combien de temps elle sera partie et Frank soit n’a pas de nouvelles précises non plus soit a des instructions de les garder pour lui. J’ai parcouru mes papiers & essayé de mettre un peu d’ordre dans mes livres. D’abord j’avais eu l’intention de déménager tout en territoire neutre mais maintenant j’ai l’aimable permission de fermer à clé la porte de mon bureau & de donner la clé à Frank. Voilà qui m’épargne beaucoup de tracas. […]  

À bientôt.

Sam” (Samuel Beckett, Lettres I, 1929-1940)    

JEUDI.           

Vie merdicale. Je retourne au laboratoire voisin pour de nouvelles analyses. Les résultats ne sont pas satisfaisants, je téléphone au cardiologue de garde à l’hôpital qui essaie d’équilibrer mon traitement. J’espère que cette situation bancale explique mon état général, assez peu brillant, le même qu’à mon retour à la vie civile il y a déjà une semaine.             

Lecture.

Les Quatre Vipères (Pierre Véry, Librairie des Champs-Élysées, 1934, rééd. in « Les Intégrales du Masque », tome 2, 1994; 980 p., s.p.m.).    

VENDREDI.                  

Le cabinet de curiosités du notulographe. Pointures.  

  L’Île-d’Yeu (Vendée), photo de Bernard Bretonnière, 28 juillet 2018

Le Malzieu-Ville (Lozère), photo de Bernard Cattin, 22 juillet 2020    

SAMEDI.              

Vie merdicale. L’infirmier ôte définitivement mon pansement. Ça chatouille.                

Films vus. 

  • Boutchou (Adrien Piquet-Gauthier, France, 2020)                               
  • Permis de tuer(License to Kill, John Glen, R.-U. – Mexique – É.-U., 1989)                               
  • Parents d’élèves (Noémie Saglio, France, 2020)                               
  • Eaux profondes (Michel Deville, France, 1981)                               
  • Divorce Club (Michaël Youn, France, 2020)                               
  • Capitaine Mystère (Captain Lightfoot, Douglas Sirk, É.-U., 1955)                               
  • Ondine (Undine, Christian Petzold, Allemagne – France, 2020).                

L’Invent’Hair perd ses poils.  

  Belley (Ain), photo de François Golfier, 28 février 2012

Dublin (République d’Irlande), photo de Régis Conraud, 12 août 2018                

Poil et presse.  

Le Journal de la Haute-Marne, 1er septembre 2018    

Bon dimanche,  

Philippe DIDION