14 avril 2024 – 1051

LUNDI.

FC Sochaux-Montbéliard – AS Nancy-Lorraine 4 – 1.

MERCREDI.                 

“10 avril [1925], sur la route de Paris.

Cher Max,

Le livre sort aujourd’hui et je suis perclus de craintes et de mauvais pressentiments. Imaginez que les femmes n’aiment pas le livre parce qu’il ne comporte pas de personnage féminin important, et que les critiques ne l’aiment pas parce qu’il s’intéresse aux riches et ne contient pas de paysans tout droit sortis de Tess et envoyés travailler dans l’Idaho ? Imaginez qu’il n’éponge même pas les sommes que je vous dois… Ah ! il me faudra vendre 20 000 exemplaires pour y parvenir ! À vrai dire, toute ma confiance s’est évaporée. Je ne vous dirais rien à ce sujet si ce n’était que le temps que ce courrier vous parvienne, le pire sera connu. Je suis moi-même fatigué de ce livre. Je l’ai récrit au moins cinq fois et je continue à penser que ce qui devrait être la scène forte (à l’hôtel) est précipité et inefficace. Le dernier chapitre, lui aussi, l’enterrement, le père de Gatsby, etc., est mal fichu. C’est vraiment dommage parce que les cinq premiers chapitres et des morceaux des septième et huitième sont les meilleures pages que j’aie jamais écrites. […]” (F. Scott Fitzgerald, Lettres à son éditeur)                 

Les Corps solides (Joseph Incardona, Finitude, 2022; 272 p., 22 €)

La recherche par Joseph Incardona de thèmes originaux pour ses polars est louable. Dans un précédent roman, on assistait à un championnat du monde de sauna en Finlande. Ici, on est plongé au cœur d’un jeu télévisé dans lequel les concurrents doivent tenir le plus longtemps possible avec une main en contact avec la carrosserie d’une voiture de luxe. Avec dans le rôle de l’héroïne une femme méritante qui élève seule son enfant et cherche à échapper à la mouise. Tiendra-t-elle ? Gagnera-t-elle ? On finit par s’en moquer, le ton tragique, à la limite du pompier, utilisé par l’auteur se révélant rapidement insupportable. 

JEUDI.         

“Ils ne feront pas de vieux os”(“They Shall Not Grow Old”, Roald Dahl, in Ladies’ Home Journal, mars 1945 pour l’édition originale, in À tire-d’aile, Julliard, 1976 pour la traduction française, traduit de l’anglais par Jean Malignon, rééd. in “Contes de l’inattendu : nouvelles, romans, récits”, Gallimard, coll. “Quarto”, 2021; 1568 p., 32 €).                       

Nouvelle.

VENDREDI.                  

Histoires littéraires n° 90 (Du Lérot éditeur, avril-mai-juin 2022; 176 p. 25 €).

Dossier : La presse en trompe-l’œil.

Tati travaille (sous la direction d’Alison Castle, in “L’Intégrale Jacques Tati”, Taschen, 2019; 1136 p., 185 €).                                               

Inscriptions alimentaires.

Liège (Belgique), photo de Jean-François Fournié, 23 mai 2021

Bruxelles (Belgique), photo d’Alice Didion, 2 avril 2023

SAMEDI.             

  • Il reste encore demain(C’è ancora domani, Paola Cortellesi, Italie, 2023)                              
  • Le Menu (The Menu, Mark Mylod, É.-U., 2022)                              
  • Meurtre à l’italienne (Un maladetto imbroglio, Pietro Germi, Italie, 1959)                              
  • Le Processus de paix (Ilan Klipper, France, 2022)                              
  • Attention, les enfants regardent (Serge Leroy, France, 1978)                              
  • Le Père Noël a les yeux bleus (Jean Eustache, France, 1966).             

Lucie a monté récemment une exposition d’œuvres du FRAC Lorraine au Musée de l’Image à Épinal. Parmi celles-ci, Untitled (Monday or Tuesday) de Kristen Pieroth : vingt et un bocaux alimentaires posés sur une étagère, contenant de l’eau et du papier bouilli. Pas n’importe quel papier : des romans, des dictionnaires, des modes d’emploi… Un bocal attire particulièrement mon attention.

Paris (Seine), rue d’Avron, photo de Jean-Christophe Soum-Fontez, 19 septembre 2012

Arzon (Morbihan), photo de l’auteur, 15 mai 2023

23 janvier – J’ai demandé à Lupin de bien vouloir changer les brosses à poils durs, qu’il vient de m’offrir, contre des brosses à poils plus souples, car mon coiffeur m’a conseillé de ne pas brosser mes cheveux avec trop d’insistance pour le moment.” (George & Weedon Grossmith, Journal d’un homme sans importance)

Bon dimanche,

Philippe DIDION