28 février 2021 – 918

MARDI.            

Obituaire. Bon sang, ça n’a pas traîné. La semaine dernière, je publiais ma liste du Couic Parade. J’apprends ce soir la mort d’un de ses membres, Lawrence Ferlinghetti, poète de la Beat Generation. Autour de moi, on dit qu’à ce train-là je risque d’avoir des ennuis avec la police. Je clame mon innocence. Je n’y suis pour rien, je n’ai jamais approché Ferlinghetti. Encore que… Nous avons un lieu en commun : Shakespeare and Company, la librairie parisienne de son ami George Whitman, à qui il rendait parfois visite et que j’avais eu la chance de voir derrière son comptoir quelques années avant sa mort. Ferlinghetti avait 101 ans, Whitman, petit joueur, 98.    

MERCREDI.                    

Éphéméride. À Claud W. Sykes (Carte postale)  

[cachet de la poste : 24 février 1920]                                                     “Via Sanita 2, III, Trieste.  

L’épisode de “Nausicaa” a été envoyé à Budgen [il y a] trois semaines mais je ne sais pas s’il est bien arrivé. Son adresse est : be Frei, Forchstrasse, 168. Veuillez le lui demander et me le renvoyer en recommandé après l’avoir lu. J’avais organisé les choses ainsi avant de quitter Zurich. […] Le gouvernement des États-Unis a brûlé tout le dernier tirage de la Little Review et menace de suspendre sa licence si la publication d’Ulysse continue. Traduction suédoise du Portrait et italienne des Exilés le mois prochain. Je travaille aux “Bœufs du soleil”. Conditions très défavorables ici. […]” (James Joyce, Choix de lettres)                     

Lecture. Au royaume des glaces : L’Impossible Voyage de La Jeannette (In the Kingdom of Ice, Hampton Sides, 2014, Paulsen, 2018 pour la traduction française, traduit de l’américain par Sophie Aslanides; 512 p., 24,90 €).

Chaque hiver, un récit d’aventures polaires, c’est ma dose. En général, je me fournis chez Paulsen, l’éditeur qui ne met jamais le chauffage, et je lis ça sur les quais de de gare battus par les vents, ça me réchauffe. Au royaume des glaces fait partie de ce que j’ai lu de meilleur dans le genre. L’aventure commence en 1878, quand un magnat de la presse américaine décide d’envoyer une expédition à la découverte du pôle Nord. À cette époque, on croit encore à l’existence d’une mer libre autour du pôle, accessible après s’être frayé un chemin à travers les glaces. On pense donc la chose réalisable par bateau. Le capitaine De Long s’embarque avec une trentaine de marins sur La Jeannette, traverse le détroit de Béring et se trouve rapidement bloqué par la banquise. Après cet hivernage forcé, le bateau finit par couler et l’équipage se répartit sur trois canots pour rebrousser chemin vers le sud. L’un coulera, les deux autres atteindront séparément le delta de la Lena, en Sibérie du Nord. Une dizaine d’hommes seront sauvés, les autres périront de froid et de faim après avoir bouffé jusqu’au cuir de leurs bottes. Pour raconter cette aventure, Hampton Sides prend son temps : le financement de l’opération, les préparatifs de l’expédition, le portrait de ses membres, tout cela occupe un bon tiers du livre et on a hâte d’entrer dans le vif du sujet. Mais une fois qu’on y est, c’est époustouflant. En mêlant habilement à sa propre narration les extraits de journaux de bord, les récits faits par les survivants et la correspondance retrouvée entre De Long et sa femme, l’auteur construit un récit haletant qui possède tous les ingrédients du genre. Vivement l’hiver prochain.    

JEUDI.          

Devoirs de vacances. Un notulien ami m’a sollicité pour un travail sur les publicités et enseignes murales peintes des Vosges, projet scolaire pouvant déboucher sur un catalogue ou un exposition aux Archives départementales. Depuis le début de la semaine, j’ai fouillé et, pour l’occasion, remis un peu d’ordre dans ma collection. J’envoie un dossier d’une cinquantaine de photos prises ces dernières années.            

Lecture. Les Refusés n° 21 (Association Les Refusés, 2019; 176 p., 10 €).                        

Dossier “L’effet papillon”.                        

Contient un article du notulographe sur les papillons littéraires.    

VENDREDI.                  

Lecture. L’Arrache-coeur (Boris Vian, adaptation et scénario JD Morvan, dessin Maxime Péroz, Delcourt, 2020; 112 p., 17,50 €).                                

Roman graphique.                    

Le cabinet de curiosités du notulographe. Listes de commissions, collection de l’auteur.  

   Épinal (Vosges), transmis par Vincent Garcia, 20 février 2017 (recto verso) / 2 novembre 2018    

SAMEDI.              

Films vus.

  • Monseigneur (Roger Richebé, France, 1949)                               
  • Happiness Therapy (Silver Linings Playbook, David O. Russell, É.-U., 2012)                               
  • The Goya Murders (El asesino de los caprichos, Gerardo Herrero, Espagne – Belgique, 2019)
  • Les Secrets professionnels du docteur Apfelgluck (Alessandro Capone, Stéphane Clavier, Mathias Ledoux, Thierry Lhermitte, Hervé Palud, France, 1991)                               
  • The Dig (Simon Stone, R.-U., 2021)                               
  • Sol (Jézabel Marques, France, 2020)                               
  • Le Prédicateur (The Apostle, Robert Duvall, É.-U., 1997).                

L’Invent’Hair perd ses poils.  

  Collobrières (Var), photo de Jean-Christophe Soum-Fontez, 8 juillet 2011

Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher), photo de l’auteur, 4 novembre 2012                

Poil et plume. “En fin d’après-midi, elle se rend en voiture dans la Vallée (San Fernando Valley), elle traîne le long de Ventura, elle s’arrête dans le quartier sans caractère particulier de Tarzana, elle entre d’un pas décidé dans un salon de coiffure minable, au moins par comparaison avec ceux qu’elle fréquente habituellement. Et là, Seigneur ! sous les yeux horrifiés de la patronne, Esther Tognozzi, promise bien malgré elle à une brève mais fulgurante notoriété, elle s’empare d’une tondeuse, et…” ((Jean Rolin, Le Ravissement de Britney Spears)    

Bon dimanche,  

Philippe DIDION    

21 février 2021 – 917

DIMANCHE.                   

Lecture. L’Arrache-cœur (Boris Vian, Vrille, 1953 pour l’édition originale, rééd. in “Œuvres romanesques complètes II”, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade n° 563, 2010; 1368 p., 62,50 €).                                 

Relecture.                                 

J’ai lu ce roman pour la première fois en 1979, à une époque où Boris Vian avait droit à une nouvelle naissance grâce aux efforts de gens comme François Caradec, Noël Arnaud, Christian Bourgois et Jean-Jacques Pauvert. Vian était en plein boum, on rééditait tout, théâtre, chansons, romans, articles et le jeune public, j’en étais, en raffolait. J’ignorais alors que L’Arrache-cœur était la dernière tentative de Vian dans le domaine romanesque, domaine qu’il allait abandonner par manque de succès et de reconnaissance. Pourtant, Il avait un allié chez Gallimard, Raymond Queneau, et l’on comprend pourquoi : outre l’inventivité lexicale commune à ces deux auteurs, on trouve chez eux la même peinture d’un milieu étrangement cruel (la foire aux vieux de L’Arrache-cœur vaut bien la Fête du Midi de Gueule de pierre), les mêmes préoccupations concernant les liens familiaux. Las, Queneau ne put vaincre les réticences de Jacques Lemarchand et le roman, refusé, trouva refuge chez Vrille, une petite maison d’édition qui en vendit un peu plus de deux cents exemplaires. Queneau, il ne pouvait guère faire moins, se fendit d’une préface qui se concluait par ces mots : “Boris Vian va devenir Boris Vian.” Il suffisait d’être patient.    

LUNDI.           

Lecture. La Peau d’Anne (Fred Kassak, in “Romans humoristiques”, Le Masque, coll. Intégrales, 2003; 800 p., s.p.m.).                         

Nouvelle radiophonique.  

MERCREDI.                  

Éphéméride. “Vendredi 17 février [18]99  

[…] Les journaux sont pleins de la mort de Félix Faure et de son successeur éventuel. Qui sera-ce ? Encore un bourgeois et toujours un bourgeois ! Alors que le diable les patafiole tous. Ils me dégoûtent et je m’en fous. Il peuvent bien si ça leur plaît mettre un chimpanzé sur le trône de l’Élysée que ça ne me ferait pas plus d’effet.” (Jehan-Rictus, Journal quotidien 21 septembre 1898 – 26 avril 1899)                    

Vie ludique. C’est aujourd’hui la remise des listes du Couic Parade. L’opération se déroule habituellement au comptoir mais les choses étant ce qu’elles sont, c’est à distance que les concurrents se sont transmis leurs propositions. Je rappelle le principe de la chose : établir une liste de dix personnalités appelées à passer l’arme à gauche dans les douze prochains mois. L’exercice précédent aura été plutôt bénéfique pour ma pomme, puisque j’avais prédit la disparition de Claude Bolling, Daniel Cordier, Suzy Delair, Kirk Douglas, Robert Massin et Albert Uderzo. Pour l’année à venir, les heureux élus, si on peut les appeler ainsi, sont :  

  • Marcel Bluwal, réalisateur, 1925
  • Renée Dorléac, comédienne, 1911
  • Marc Dudicourt, comédien, 1932
  • Lawrence Ferlinghetti, poète, 1919
  • Émile Idée, coureur cycliste, 1920
  • Jean Malaurie, ethnologue, 1922
  • Jacques Roubaud, écrivain, 1932
  • Henri Vernes, écrivain, 1918
  • Anne Vernon, comédienne, 1924
  • Sabine Weiss, photographe, 1924.    

VENDREDI.                  

Le cabinet de curiosités du notulographe. Aperçu d’une collection de Lions d’or.  

Lieu indéterminé, archives familiales famille Schnepp

Estivareilles (Allier), photo de Jean-Damien Poncet, 27 septembre 2020    

SAMEDI.              

Lecture. Schnock n° 32 (La Tengo, septembre 2019; 176 p., 15,50 €).                            

Uderzo & Goscinny.                

Films vus.

  • Malcolm & Marie (Sam Levinson, É.-U., 2021)                               
  • Fourmi (Jules Rappeneau, France – Belgique, 2019)                               
  • Je me suis fait tout petit (Cécilia Rouaud, France, 2012)                               
  • Le Meilleur reste à venir (Alexandre de La Patellière & Matthieu Delaporte, France –Belgique, 2019)
  • Le Combat dans l’île (Alain Cavalier, France, 1962)                               
  • L’Histoire personnelle de David Copperfield (The Personal History of David Copperfield, Armando Iannucci, R.-U. – É.-U., 2019)                               
  • L’Aigle s’est envolé (The Eagle Has Landed, John Sturges, R.-U., 1976).                

L’Invent’Hair perd ses poils.  

  Morlaix (Finistère), photo de François Golfier, 23 octobre 2011

Nantes (Loire-Inférieure), photo de Christophe Hubert, 2 mars 2014                

IPAD (Itinéraire Patriotique Alphabétique Départemental). 17 novembre 2019. 104 km. (37 982 km).  

146 habitants     

Dans le coin du cimetière qui jouxte l’entrée de l’église, le monument repose sur un socle de rocaille du plus laid effet. Un Christ en croix est accroché sur une des faces de l’obélisque, un pot de chrysanthèmes a été déposé au-dessous du macaron tricolore RF fixé à la grille.  

  Aux morts pour la Patrie

La commune de ST Paul

Reconnaissante

1914-1918  

1914  

DROUOT Camille  

1915   EULRY Paul  

1916  

VIRIOT Fernand     

Les trois noms, à peine lisibles, figurent sur une vieille dalle posée à terre dans le cimetière, vestige, peut-être, d’un monument plus ancien.                

Poil et plume. “Un bon barbiere, se dit Gaetano, était son propre patron. Il pouvait s’installer où il voulait. Dans le monde entier, les hommes avaient des cheveux. Quand ils les perdaient, d’autres hommes prenaient leur place. Un coiffeur était comme un prêtre. On venait le voir qu’on le veuille ou non, car on avait l’impression de se sentir plus propre ensuite; c’était une chose qu’il fallait faire. Une coupe de cheveux était un sacrement, un rituel, une communion, pas avec Dieu, mais avec d’autres hommes. Un salon de coiffure faisait office d’église de la sincérité : dans ce lieu, les péchés de chacun étaient célébrés et non pas confessés puis absous; chacun à son tour montait sur le trône de la cathédrale, où le sifflement doux et rythmé, le clic-clic de la tondeuse, le glissement expert du rasoir à travers la mousse chaude plongeaient chacun dans cet état de vanité paisible qui se cache derrière la grâce. Oui, se disait Gaetano, un bon coiffeur pouvait trouver des ouailles dans n’importe quelle ville. Come croce, come palo. Les fidèles marchaient vers l’enseigne en spirale comme ils marchaient vers la croix.” (Nick Tosches, Dino)    

Bon dimanche,  

Philippe DIDION    

14 février 2021 – 916

LUNDI.           

Lecture. Body (Harry Crews, 1990 pour l’édition originale, Gallimard, 1994 pour la traduction française, rééd. coll. Folio policier n° 36, 1999, traduit de l’américain par Philippe Rouard; 320 p., s.p.m.).  

Harry Crews n’a pas l’habitude de faire dans la dentelle. On se souvient de Car, roman dans lequel un type entreprenait de boulotter sa voiture morceau par morceau. Body a beau mettre en scène des personnages féminins, ce n’est pas une bluette pour autant puisque ces dames sont les concurrentes d’une compétition de culturisme, une activité qui exige des muscles et un mental d’acier. Les références qui ont cours dans ce milieu ne sont pas non plus franchement poétiques, comme le montre ce rêve d’un entraîneur : “ Wallace avait passé une longue et sombre nuit […] à rêver de Donald Trump. Pas de Donald Trump lui-même mais de tout ce qu’il avait acquis. “Acquisitions”. Wallace avait appris le mot il y a peu de temps, quand il avait commencé à se passionner pour le milliardaire. Avoir des biens, c’était bien. En avoir plus, c’était mieux. C’était américain. Et Wallace se comptait parmi les patriotes. […] Il voulait un yacht comme celui de Donald, un long de soixante-cinq mètres avec deux cent vingt-deux téléphones à bord.” Harry Crews écrivait cela en 1990. Il est mort le 28 mars 2012, trop tôt pour connaître ce qu’il adviendra de Donald au long yacht.

MERCREDI.                  

Éphéméride.Samedi 10 février [1923]  

“Gérard de Nerval : “L’univers étourdi penche sur ses essieux.” Souvenir du cirque, des acrobates prisonniers de la pesanteur plus nus sous leurs maillots que les chevaux en robe de fourrure : l’écuyère qui traverse les arceaux de papier et une flèche qui troue mon cœur. D’une main, elle envoie des baisers et de l’autre soutient une sphère. Les animaux savants en sortiront tout à l’heure et l’enchanteur qui fait éclore des colombes dans nos goussets. “Quand nous revenons sur nos pieds, me dit un clown qui marchait la tête en bas, c’est pour regarder le ciel, le cirque des oiseaux…” (Michel Leiris, Journal 1982-1989)                    

Lecture. Les Moments littéraires n° 40 (Les Moments littéraires, 2e semestre 2018; 304 p., 12 €).

Feuilles d’automne : Journal – 23 au 29 octobre 2017.                                

Pour ce numéro, la revue, spécialisée dans ce qu’on appelle aujourd’hui l’écriture de soi, a demandé à une trentaine d’écrivains et vaines de se livrer à l’exercice du journal intime sur une période d’une semaine. Parmi les participants, certains ont déjà publié dans ce domaine (Pierre Bergounioux, Charles Juliet…), d’autres non. Ce qui ressort de l’ensemble, c’est avant tout qu’un écrivain n’est pas M. Tout le monde : il vit dans des hauteurs inaccessibles au profane, cultive des pensées élevées, étrangères au commun des mortels : untel revoit tous les films d’Ozu, un autre écoute une série d’émissions sur Dante (tout en s’étonnant de n’avoir pas été invité à y participer), un troisième ouvre tout à fait fortuitement un exemplaire des Pensées de Pascal, et ainsi de suite. Pas un gonze pour lire un polar, regarder un navet ou faire ses courses. Il n’y a guère que Bergou, imperturbable, qui étend bravement ses lessives… L’ensemble donne l’image d’une suffisance effrayante : on profite des pages offertes pour rappeler qu’on a écrit ci ou ça, qu’on a voyagé ici ou là, qu’on connaît bien celui-ci ou celle-là. Florilège (on ne citera pas de nom, par charité) : “Ghyslaine Charles-Merrien, qui a consacré sa thèse à Violette Leduc, après la mienne…”; “Thé dans la maison d’Anton, dans le Nord de Kyoto…”; “Disons que je me reconnais assez dans la phrase de Montherlant…”; “J’ai fait de la soupe aujourd’hui. En la préparant, j’ai pensé à Marguerite Duras…”; “Ma chronique est parue dans Libé…”; “J’ai fait mon sport en écoutant une émission sur Le Paradis de Dante…”. N’en jetons plus, le concours de citrouilles s’étend sur 300 pages. Retenons plutôt les phrases suivantes de Christian Garcin, les seules que j’aurais pu écrire : “Tel livre lu, je m’empresse de le ranger dans la bibliothèque. Et je me rends compte que je n’ai qu’une hâte en fait, c’est d’avoir terminé, ou plutôt d’avoir lu ce que j’ai à lire (ce que je ne parviendrai jamais à faire, vu que les nouveaux livres arrivent plus vite que je ne lis les anciens) et le ranger. C’est maladif.”

VENDREDI.                  

Le cabinet de curiosités du notulographe. Bulletin de santé de la librairie, photos de l’auteur.  

  Dijon (Côte-d’Or), 26 août 2019

Paris (Seine), rue des Deux-Gares, 20 mai 2017    

SAMEDI.             

Films vus.

  • Paris à tout prix (Reem Kherici, France, 2013)                               
  • Les Éblouis (Sarah Suco, France, 2019)                               
  • Stromboli (Roberto Rossellini, Italie – É.-U., 1950)                               
  • Proxima (Alice Winocour, France – Allemagne, 2019)                               
  • Martin et Léa (Alain Cavalier, France, 1979)                               
  • Le Traître (Il traditore, Marco Bellocchio, Italie – France – Allemagne – Brésil, 2019)                               
  • La Femme du dimanche (La donna della domenica, Luigi Comencini, Italie – France, 1975).               

Invent’Hair, bilan d’étape.

Bilan établi au stade de 5 100 salons, atteint le 15 octobre 2020.  

Bilan géographique.   Classement général par pays.  

  • 1. France : 4 206 (+ 96)
  • 2. Espagne : 179 (=)
  • 3. Royaume-Uni : 97 (=)
  • 4. Belgique : 77 (=)
  • 5. Italie : 61 (=)
  • 6. États-Unis : 45 (=)
  • 7. Portugal : 37 (=)
  • 8. Suisse : 38 (=)
  • 9. Allemagne : 35 (=)
  • 10. Danemark : 34 (=)  

À l’étranger, seule la Lettonie enregistre une légère progression avec 4 salons pour un total de 21 qui lui permet d’atteindre la 13e place.  

Classement général par régions (France).  

  • 1. Rhône-Alpes : 708 (+ 2)
  • 2. Île-de-France : 690 (+ 24)
  • 3. Languedoc-Roussillon : 345 (+ 11)
  • 4. Provence-Alpes-Côte-d’Azur : 342 (+ 21)
  • 5. Lorraine : 311 (=)
  • 6. Midi-Pyrénées : 237 (+ 5)
  • 7. Bretagne 175 : (=)
  • 8. Pays de la Loire : 161 (=)
  • 9. Bourgogne : 160 (=)
  • 10. Centre : 150 (+ 6)  

Pas de changement dans le top 10 mais l’écart entre les deux régions de tête se réduit.  

Classement général par départements (France).  

  • 1. Seine (Paris) : 550 (+ 11)
  • 2. Rhône : 336 (=)
  • 3. Vosges : 167 (=)
  • 4. Loire-Atlantique : 123 (=)
  • 5. Hérault : 104 (+ 6)
  • 6. Alpes-Maritimes : 99 (+ 18)
  • 7. Pyrénées-Orientales : 96 (=)
  • 8. Meurthe-et-Moselle : 95 (=)
  • 9. Loire : 92 (=)
  • 10. Bouches-du-Rhône : 89 (=)  

Les Alpes-Maritimes font un bond spectaculaire de la 10e à la 6e place.  

Classement général par communes.  

  • 1. Paris : 550 (+ 11)
  • 2. Lyon : 158 (=)
  • 3. Nantes : 62 (=)
  • 4.  Barcelone : 58 (=)
  • 5. Nice : 56 (+ 18)
  • 6. Nancy : 53 (=)
  • 7. Épinal : 46 (=)
  • 8. Marseille : 32 (=)
  • 9. Strasbourg : 26 (+ 2)
  • 10. Toulouse : 24 (=)
  • “. Copenhague : 24 (=)
  • “. Villeurbanne : 24 (=)
  • “. Le Havre : 24 (=)  

Belle progression de Nice qui gagne deux places et entrée remarquée d’Abbeville à la 45e place du classement avec 11 salons.  

Bilan humain.  

  • 1. Jean-Damien Poncet : 539 (+ 95)
  • 2. Philippe Didion : 384 (+ 1)
  • 3. Pierre Cohen-Hadria : 344 (+ 4)
  • 4. François Golfier : 317 (=)
  • 5. Jean-Christophe Soum-Fontez : 166 (=)
  • 6. Sylvie Mura : 158 (=)
  • 7. Hervé Bertin : 139 (=)
  • 8. Bernard Cattin : 107 (=)
  • 9. Benoît Howson : 82 (=)
  • “. Jean-François Fournié : 82 (=) 

Pas de changement dans le top 10, Jean-Damien Poncet creuse l’écart en tête de classement.

Étude de cas. À bicyclette.  

  Tokyo (Japon), photos de Yannick Séité, 31 octobre 2016  

  Paris (Seine), rue des Pyrénées, photo de Pierre Cohen-Hadria, 30 juin 2017

idem, rue de Charenton, photo de Jean-Damien Poncet, 11 juillet 2018                  

Poil et pellicule.  

Fortunat (Alex Joffé, France – Italie, 1960)    

Bon dimanche,  

Philippe DIDION    

7 février 2021 – 915

DIMANCHE.                   

Lecture. Quartier lointain (Harukana machi e 1 & 2, Jirô Taniguchi, 1998-1999 pour l’édition originale, Casterman, coll. écritures, 2017 pour la traduction française, traduit du japonais par Kaoru Sekizumi et Frédéric Boilet; 408 p., 24,95 €).                                 

Difficile de résister au charme de ce manga, qui réside autant dans son scénario que dans sa mise en forme. Pureté de la ligne, soin des cadrages, beauté des visages, beauté de l’histoire dans laquelle Hiroshi, à l’âge de 48 ans, se retrouve dans le monde de son adolescence en possession de son esprit d’adulte. Cette époque a été marquée par la disparition de son père, parti un  beau jour on ne sait où pour on ne sait quelle raison. Hiroshi se voit ainsi offrir une seconde chance d’empêcher cette fuite et surtout de la comprendre et le lecteur, conquis, accompagne ses efforts en souhaitant sa réussite.    

LUNDI.           

Lecture. La Nouvelle Revue française n° 637 (Gallimard, juillet 2019; 176 p., 15 €).                         

On trouve dans cette livraison un texte de la romancière Célia Houdart qui contient ce passage : “Enfant, je détestais les poupées mais j’étais entourée de marionnettes dont j’aimais la compagnie. Mes parents sont marionnettistes. La présence des marionnettes allait de soi et s’inscrivait dans le cours des choses.” Houdart. Je n’avais jamais fait le rapprochement mais la lecture de ces lignes a réveillé des souvenirs. La Compagnie Dominique Houdart était installée à Épinal, une rapide recherche m’apprend qu’elle y a résidé de 1977 (Célia avait alors 7 ans) à 1991. Heureuse époque où la ville pouvait se permettre d’abriter et d’entretenir une troupe qui, pendant ces années, a multiplié les spectacles et les initiatives. Je me souviens de Dominique Houdart et de sa dégaine de barde à la barbe fleurie. Je ne pense pas avoir assisté à un seul de ses spectacles. Parfois, on ne voit pas ce qu’on a sous le nez.    

MARDI.            

Lecture. Les Merveilleux Nuages (Françoise Sagan, Julliard, 1961, rééd. in “Œuvres”, Robert Laffont, coll. Bouquins, 2019; 1494 p., 30 €).    

MERCREDI.                  

Éphéméride. Mercredi 3 février [1960]  

Un mois vient de s’écouler que j’aurais voulu ne pas vivre. Je me suis trahi. J’ai tenté de me fuir. J’ai usé des misérables moyens dont nous disposons pour adoucir notre vie : le cynisme, le plaisir, l’oubli du temps. Et je me suis donné la misérable excuse que tout intellectuel prête à sa faiblesse : “c’est un moyen de me connaître.” (Jean-René Huguenin, Journal)                    

Lecture. Dagon (Howard Phillips Lovecraft, 1917, Belfond, 1969 pour la première traduction française, rééd. in Œuvres I”, Robert Laffont, coll. Bouquins, 1991 ,d’après la traduction de Paule Pérez; 1172 p., 31 €).          

Nouvelle.    

JEUDI.           

Lecture. Vous plaisantez, Monsieur Tanner (Jean-Paul Dubois, Éditions de l’Olivier, 2006, rééd. Points P 1705, 2007; 216 p., 6,50 €).                         

En racontant les déboires d’un homme aux prises avec tous les artisans auxquels il fait appel pour rénover une maison délabrée reçue en héritage, Jean-Paul Dubois est certain d’éveiller des souvenirs chez chacun de ses lecteurs – à l’exception des heureux qui savent tout faire et n’ont besoin de personne. La collection d’escrocs, de bras cassés et de pieds nickelés mise en scène par l’auteur est sans doute un peu trop belle pour être vraie, mais l’outrance fait partie du jeu dans ce livre enlevé et très drôle. Ici, en comparaison des soucis rencontrés par Tanner, on est des petits joueurs. On n’a même pas de maison – et pour cause – et on se sentirait, après lecture, presque honteux de n’avoir eu affaire ces derniers temps qu’à un pseudo-électricien qui fusillait consciencieusement tous les fusibles qu’il mettait en place, à un plaquiste qui transperçait allègrement les cloisons de part en part avec ses vis trop longues, et à cet impayable réparateur de lave-vaisselle qui, après avoir jeté un œil glauque sur la bête baignant dans son jus, demandait simplement qu’on le rappelle quand on aurait trouvé l’origine de la panne – non sans omettre de présenter sa facture.

    VENDREDI.                  

Le cabinet de curiosités du notulographe. Le temps s’est arrêté.  

  Sardent (Creuse), 28 juillet 2018

Épinal (Vosges), 16 février 2020, photos de l’auteur    

SAMEDI.              

Films vus.

  • L’Appel de la forêt (The Call of the Wild, Chris Sanders, Canada – É.-U., 2020)                               
  • Johnny Guitare (Johnny Guitar, Nicholas Ray, É.-U., 1954)                               
  • Deux frères (Jean-Jacques Annaud, France – R.-U., 2004)
  • Allemagne année zéro (Germania anno zero, Roberto Rossellini, Italie – France – Allemagne, 1948)                    
  • Place des Victoires (Yoan Gouillouzouic, France, 2019)                               
  • Les Ailes de la nuit (The Night Flier, Mark Pavia, É.-U. – Italie, 1997)                               
  • The Room (Christian Volckman, France – Belgique – Luxembourg, 2019).                

L’Invent’Hair perd ses poils.  

                               Paris (Seine), rue Coustou, photo de Pierre Cohen-Hadria, 26 octobre 2011

Chambéry (Savoie), photo de François Golfier, 27 septembre 2018

IPAD (Itinéraire Patriotique Alphabétique Départemental). 11 novembre 2019. 120 km. (37 878 km).

484 habitants   

Sept drapeaux claquant au vent, six bougies du Souvenir français dont une encore allumée, deux gerbes de fleurs déposées, des dessins d’enfants et des guirlandes accrochées aux grilles, une haie taillée au carré, nous sommes bien le 11 novembre et le coq métallique qui surmonte l’obélisque peut se dresser sur ses ergots.  

La commune

De Saint Ouen les Parey

À ses enfants

Morts pour la France     

Gauche :  

1914  

  • BERNARD Georges
  • BERTRAND Jules
  • BRIGARD Émile
  • CROISETTE Jules
  • FERRY Jean
  • HALLY Louis
  • LEVY Georges
  • POTIÉ Edmond
  • THOUVENIN Georges  

1915  

  • BARDOTTE Henri
  • BERTRAND Léon
  • BONNIN Paulus
  • COLLIN Gustave
  • CULMINIQUE Jean
  • DIDIER Alphonse
  • GRAVIER Gaston
  • THIRION Gaston     

Droite :  

1915  

  • HONORÉ Édouard
  • LAPÔTRE André
  • MANGIN Lucien
  • PETIT Edmond
  • VAILLANT Léon
  • SIMONET Auguste  

1916  

  • BARROIS Lucien
  • BERTIN Charles
  • BUSCH Théophile
  • MOLARD Camille  

1917  

  • BAZARD André
  • CLÉMENT Eugène  

1918  

  • HARQUET Paul
  • MATRY Jules                

Poil et pellicule.  

Raid dingue (Dany Boon, France – Belgique, 2016)    

Bon dimanche,  

Philippe DIDION  /pdidion.free.fr/

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