LUNDI.
Lecture. Le Bûcher des vanités (The Bonfire of the Vanities, Tom Wolfe, Farrar, Straus & Giroux, 1987 pour l’édition originale, LGF, coll. Le Livre de poche n° 6788, 1987 pour la traduction française, traduit de l’américain par Benjamin Legrand, 928 p., 9,90 €).
Il y a quelques années, j’avais donné à Histoires littéraires une chronique intitulée “Attention : pièges !” qui parlait de ces écrivains aux noms proches et souvent pris (par moi tout au moins) l’un pour l’autre : Pinget et Pinguet, Fénéon et Fénelon, Nizan et Nizon, bien d’autres. Je m’étais limité au domaine français mais le monde anglo-saxon n’est pas moins piégeux. Il est même plus dangereux car il concerne l’orthographe même des patronymes : faut-il écrire T.S. Elliott, Eliott, Elliot ou Eliot ? Faut-il un e à Marlowe ? Thompson ou Thomson ? Le nom de Virginia s’écrit avec deux o et sans e mais Tom Wolfe est-il le diminutif de Thomas Wolfe ? Je dois vérifier. Thomas Wolfe était un contemporain de Fitzgerald, Tom est de la génération suivante puisqu’il vient de mourir. Dieu merci, son Bûcher ne peut être confondu avec aucun autre livre. Il y dresse le portrait de New York, à travers les déambulations physiques et mentales de quatre personnages qui représentent quatre institutions essentielles de la ville : la finance, la justice, la police, la presse. Aucun d’eux ne sera épargné, aucune d’elles ne sortira indemne du traitement que Wolfe leur fera subir. Le contexte est celui d’une affaire criminelle qui sert de révélateur à l’opposition existant entre deux parties de la ville, Manhattan et le Bronx. Les itinéraires croisés, le monologue intérieur, le mélange des registres sont le fait d’un auteur qui a bien digéré Joyce – et Proust aussi, d’ailleurs, comme le montre une scène de dîner chez les nantis – et a su l’adapter à son monde. Tom Wolfe fait preuve, pour tenir ces mille pages ou presque sans lasser le lecteur, d’une virtuosité remarquable, d’un humour féroce et d’une inventivité sans cesse renouvelée. Seules les cent dernières pages paraissent un peu plus longues que les autres, le final est un peu décevant mais l’impression générale n’en souffre pas, c’est un morceau de roi.
MARDI.
Épinal – Châtel-Nomexy (et retour). David Foenkinos, Je vais mieux, Folio, 2014.
JEUDI.
Lecture. La Chambre d’ami (The Fall Guy, James Lasdun, W.W. Norton & Company, 2016 pour l’édition originale, Sonatine, 2017 pour la traduction française, rééd. 10/18, 2018, traduit de l’anglais par Claude et Jean Demanuelli; 288 p., 7,50 €).
De riches oisifs sont en villégiature dans une luxueuse villa, à proximité de New York : le mari, la femme et le cousin du premier, amoureux de la deuxième. Le drame couve, finira par éclater mais l’auteur aime prendre son temps, entretenir le climat orageux. C’est tout à fait l’ambiance de La Piscine ou de Plein soleil et on ne peut suivre l’histoire sans donner au protagoniste les traits de Maurice Ronet. Un polar parfois un peu bavard mais réussi.
VENDREDI.
Le cabinet de curiosités du notulographe. Attention à l’orthographe.
Annecy (Haute-Savoie), photo de Laurent Lagarde, 7 janvier 2009 / Nonville (Vosges), photo de l’auteur, 21 juin 2015
SAMEDI.
Films vus pendant la semaine. Taxi 4 (Gérard Krawczyk, France, 2007)
J’ai tué Clémence Acéra (Jean-Luc Gaget, France – Allemagne, 2001)
Le Lit conjugal (Una storia moderna – L’ape regina, Marco Ferreri, Italie – France, 1963)
Objectif : 500 millions (Pierre Schoendoerffer, France – Italie, 1966)
Le Chant de Chao Phraya (Nawng mia, Chatrichalerm Yukol, Thaïlande, 1990)
Jeu de massacre (Alain Jessua, France, 1967).
L’Invent’Hair perd ses poils.
Claira (Pyrénées-Orientales), photo de Marc-Gabriel Malfant, 21 mars 2011 / Barcelone (Catalogne), photo du même, 7 janvier 2016
IPAD (Itinéraire Patriotique Alphabétique Départemental). 11 septembre 2016. 47 km. (31304 km).
1295 habitants
L’obélisque de granit poli est flanqué de deux dalles verticales et orné d’une palme métallique “Hommage des habitants”. Il se dresse au-dessus d’une volée de quatre marches, les deux dernières supportant une plaque avec un crucifix et l’inscription “En souvenir des soldats de Portieux et de l’ambulance du couvent”. Lequel couvent se trouve derrière le monument, à gauche de l’église. L’ensemble est entouré d’une murette semée de plantes grasses et de graminées.
La commune de Portieux
A ses enfants
Morts pour la Patrie
1914-1918
Face : les morts de 1939-1945 et des guerres coloniales, plus un Jean Bailly mort en 1981.
Droite : 44 noms d’ANDRE A à GOURMENT H
Dos : 46 noms de GOURMENT P à MANSUY J
Gauche : 46 noms de MARCHAL G à XUGNEY A
Poil & TV.
Métronome (Lorànt Deutsch, France, 2012)
Bon dimanche,
Philippe DIDION
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