22 janvier 2017 – 736

LUNDI.

Vie littéraire. Je reçois, après l’avoir rédigé, le dernier Bulletin de l’Association Georges Perec.

Lecture. Les Confidences d’Arsène Lupin (Maurice Leblanc, Lafitte, 1913, rééd. in « Les Aventures extraordinaires d’Arsène Lupin » vol. 1, Omnibus 2004, 1216 p., 23 €).

Nouvelles.

                        Anabase (Saint-John Perse, Gallimard, 1924, rééd. in “Œuvres complètes”, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade n° 240, 1972; 1428 p., 56 €).

MARDI.

Lecture. Contes de l’âge du jazz (Tales of the Jazz Age, F. Scott Fitzgerald, Charles Scribner’s Sons, New York, 1922, traduit de l’américain par Véronique Béghain in “Romans, nouvelles et récits I”, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade n° 581, 2012; 1570 p., 70 €).

Nouvelles.

Où l’on retrouve, après avoir vu le film de David Fincher, “L’étrange histoire de Benjamin Button”, une merveille.

MERCREDI.

Éphéméride. “Dimanche 11 [janvier 1948].

Lever tardif. It’s good. Ne sommes-nous pas rentiers ?

La mère et le père partent à Pompadour. On mange seuls et on prend le 14 h 04. Cous a un abcès je ne sais où, en bon malade professionnel qu’il est. A Triage, Jimmy. Jacky a raté le train. L’attendrons en gare de Lyon. Prenons le bus au complet pour Richelieu-Drouot. Cinés archi-bourrés.

Écoutant les amuse-gueule d’un camelot, tombons sur qui, ô surprise, Marcel et Nicole. Échouons au Concert Pacra. Music-hall de bonne veine et divertissant. Music-hall, mieux que la radio, que le théâtre et que le cirque, j’aimerais écrire pour toi.

Rude mal de crâne. Atroce. Je trouve le moyen d’aller voir un navet, Dernier refuge, au Palace.

Jimmy a de rudes talents théâtraux. Quand il me les aura prouvés, le présenterai peut-être à Pierre ou à ce charmant Perier qui, d’après la dame, voudrait me connaître.” (René Fallet, Carnets de jeunesse)

Presse. Nous parlions, voici peu, de Benjamin Button. Le quotidien local nous offre un écho illustré de son étrange histoire.

Vosges Matin, 11 janvier 2017

VENDREDI.

Le cabinet de curiosités du notulographe. Enseigne indolore à Québec (Québec, Canada), photo d’Éric Dejaeger, 13 janvier 2015.

                  Films vus. 99 Homes (Ramin Bahrani, E.-U., 2014)

L’Envers du paradis (Edmond T. Gréville, France, 1953)

Les Chevaliers blancs (Joachim Lafosse, Belgique – France, 2015)

Tout va bien (Jean-Luc Godard et Jean-Pierre Gorin, France – Italie, 1972)

Le Père Noël (Alexandre Coffre, France – Belgique, 2014)

                                   Le Pont des espions (Bridge of Spies, Steven Spielberg, E.-U. – Allemagne – Inde, 2015).

SAMEDI.

             L’Invent’Hair perd ses pèls.

  

Figueras/Figueres (Catalogne), photo de Marc-Gabriel Malfant, 1er septembre 2010 / Barcelone (Catalogne), photo du même, 24 décembre 2012

IPAD (Itinéraire Patriotique Alphabétique Départemental). 8 février 2015. 126 km. (28201 km).

643 habitants

   Le monument, plutôt imposant, est une colonne de granit rose sans ornement, dressée devant la cour de l’école. Quatre boules de buis sont plantées aux coins du parterre qui l’encadre.

1914-1918

Aux enfants de Moussey

Morts pour la France

   Gauche : 44 noms sur 2 colonnes, d’ANDRÉ Eugène à ODILLE J Bte.

Droite : 19 noms de PETIT Georges à VINCENT Eugène sur une colonne, 13 Victimes civiles sur une autre.

Dos :

La commune de Moussey

a été envahie

par les Allemands

du 25 août 1914

au 11 novembre 1918

Ce monument a été inauguré

le 10 juillet 1927

par Monsieur le Maréchal Lyautey

              Poil et BD.

Tanxxx, Des croûtes au coin des yeux

              Vie parisienne. Je pars pour Paris par le 9 heures 29. A Nancy monte un trio de théâtreux, gens importants à leurs propres yeux, dont la conversation inepte emplit tout le wagon. Ceux-là, j’espère qu’on va leur couper dare-dare leurs subventions. Sur place, j’assiste à l’Assemblée Générale de l’Association Georges Perec qui ne va pas chômer cette année, entre parution Pléiade, séminaire, journée thématique, hommages et autres réjouissances. Par intervalles, je parviens à rester en contact avec la famille, où la situation sanitaire est alarmante, ce qui n’est pas aisé sans téléphone de poche et avec un appareil d’hôtel défaillant.

DIMANCHE.

  Lecture. La vraie vie de Sebastian Knight (The Real Life of Sebastian Knight, Vladimir Nabokov, New Directions, New York, 1941 pour l’édition originale, Albin Michel, 1951 pour la traduction française, traduit de l’anglais par Yvonne Davet, rééd. in “Œuvres romanesques complètes » II, Gallimard 2010, Bibliothèque de la Pléiade n° 561, révision de la traduction par Yvonne Couturier; 1764 p., 75 €).

V. entreprend d’écrire la biographie de son frère Sebastian Knight, un célèbre écrivain récemment disparu. Pour ce faire, il visite les lieux qu’il a traversés, rencontre des personnes qui l’ont connu. Thomas H. Cook a bâti avec succès la plupart de ses romans policiers sur ce principe de reconstitution biographique, avec peut-être cette vraie vie de Sebastian Knight comme modèle. Les polars de Thomas Cook sont au minimum intéressants, captivants pour les meilleurs, le roman de Nabokov est époustouflant et les rejette dans l’ombre. Premier roman de son auteur écrit directement en anglais, il montre d’emblée une langue somptueuse parfaitement rendue dans la traduction d’Yvonne Davet. Celle-ci n’est pas inconnue des milieux littéraires puisque c’est elle qui quitta mari et enfant pour partir à la poursuite d’André Gide dont elle était tombée éperdument amoureuse et qui gâcha sa vie dans cette quête infructueuse. Autre chose à noter : Georges Perec a glissé quatre citations de La vraie vie de Sebastian Knight dans La Vie mode d’emploi. J’en ai retrouvé trois, j’ai la moyenne.

MERCREDI.

  Éphéméride. À sa mère.

Athènes, 18 janvier 1851

“[…] Nous avons fait une tournée de dix jours aux Thermopyles et à Delphes, couchant dans des gîtes affreux et ne mangeant guère que du pain sec, grâce à la canaillerie de notre drogman. Celui-là paye pour les autres. – Je l’ai si bien secoué qu’il a avoué à notre hôte qu’il ne pouvait plus me regarder sans terreur. je crois en effet que je n’ai pas l’air doucereux en de certains moments. Du reste nous avons vu de belles et de magnifiques choses, nous avons engueulé le Parnasse et invoqué Apollon, aux Thermopyles j’ai perdu un éperon et fait débusquer un lièvre de dessous un buisson. J’ai vu l’antre de Trophonius que visita ce brave Apollonius de Thyane. – Nous étions couverts de peaux de bique et comme elles se déchiraient dans la journée, nous les raccommodions nous-mêmes le soir. Je faisais la grisette et Maxime, simulant le tourlourou, me faisait la cour, c’était bien gentil. Il me complimentait sur mes petites menottes et moi je le repoussais en lui disant que je n’aimais pas l’odeur du tabac. Nous devenons tellement bêtes que d’ici à peu nous allons jouer sans doute au gendarme et au voleur.

Pour le Péloponnèse, nous avons pris un autre drogman, qui nous est très recommandé; celui que nous avions pour les Thermopyles avait été pris trop à la hâte. Mais où est Stéphany et même ce brave gueux de Joseph ?

Adieu, pauvre chérie. Porte-toi bien, soigne-toi bien, arrive-moi dodue et grasse. le soleil de la Phocide m’a reculotté un peu, et mes cheveux ont l’air de vouloir repousser.

Mille baisers sur la bonne mine.

A toi, ton fils.” (Gustave Flaubert, Correspondance)

JEUDI.

Lecture. Ténèbres, ténèbres (Darkness, Darkness, John Harvey, 2014 pour l’édition originale, Payot & Rivages, coll. Thriller, 2015 pour la traduction française, traduit de l’anglais par Karine Lalechère; 336 p., 22 €).

Après un retour raté en 2010 avec Cold in Hand, Charles Resnick, inspecteur de la police de Nottingham auquel John Harvey aura consacré une douzaine de volumes, fait ici ses adieux. Mis à la retraite, il donne un coup de main ponctuel dans une enquête suivant la découverte d’un corps, celui d’une femme disparue trente ans auparavant, au moment des grandes grèves de mineurs du Nottinghamshire. John Harvey, en retraçant parallèlement à l’enquête ces événements de 1984-85, retrouve sa fibre sociale et livre une histoire convaincante et prenante. Il peut désormais, comme il le dit dans sa postface, laisser son héros passer en paix ses vieux jours, laissant au lecteur l’image d’un homme attachant dans ses nombreux combats pour la justice et la dignité humaine.

VENDREDI.

Lecture. Exil (Saint-John Perse, Gallimard, 1942, rééd. in “Œuvres complètes”, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade n° 240, 1972; 1428 p., 56 €).

Le cabinet de curiosités du notulographe. Aperçu d’une collection d’enseignes “Au Bon Marché”, photos de l’auteur.

    

Charmes (Vosges), 29 juin 2015 / La Celle-Dunoise (Creuse), 31 juillet 2015

SAMEDI.

Films vus. Des Apaches (Nassim Amaouche, France, 2015)

Les Vikings (The Vikings, Richard Fleischer, E.-U., 1958)

Au cœur de l’océan (In the Heart of the Sea, Ron Howard, E.-U. – Australie – Espagne, 2015)

Tonnerre (Guillaume Brac, France, 2013)

Le grand partage (Alexandra Leclère, France, 2015)

Fog (The Fog, John Carpenter, E.-U., 1980)

Les Anarchistes (Élie Wajeman, France, 2015).

L’Invent’Hair perd ses poils. Capilliculture élémentaire.

  

Paris (Seine), rue de Crussol, photo de Pierre Cohen-Hadria, 4 septembre 2010 / Montluçon (Allier), photo de l’auteur, 27 juillet 2013

Poil et art.

Martial-Potémont, Les Boulevards de Paris

Bon dimanche,

Philippe DIDION

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une réflexion sur “22 janvier 2017 – 736

Laisser un commentaire