25 février 2024 – 1044

MERCREDI.                 

“39 gzn 21.2.83

Cher vieux,

Je me suis décidé (avec l’utile complicité de Pauvert) à écrire une biographie de WILLY.

(J’ai prévenu Rameil qui met une petite note dans l’Étoile Absomphe).

Si tu connais quelque chose de peu connu, veux-tu me le dire ? (Je commence d’ailleurs à être bien armé).

À toi

Caradec

P.S. Je pense que Brunella Eruli va en crever.” (François Caradec et Noël Arnaud, Correspondance incomplète 1951-1996)                 

Le Roman lumineux (La novela luminosa, Mario Levrero, 2005 pour l’édition originale, Noir sur Blanc, coll. “Notabilia” n° 67, 2021 pour la traduction française, traduit de l’espagnol par Robert Amutio; 592 p., 29 €).

En 2000, l’écrivain uruguayen Mario Levrero reçoit une bourse destinée à lui donner les coudées franches pour terminer un roman en chantier. Débarrassé des contraintes matérielles, Levrero se met au boulot. Ou plutôt, il écrit qu’il va se mettre au boulot. On est le samedi 5 août 2000, et c’est la première entrée de ce qu’il appelle le “Journal de la bourse” qui va occuper 450 pages de ce volume. 450 pages au long desquelles il raconte sa vie au jour le jour, sans ajouter la moindre ligne au roman en question. Le résultat est fascinant, comme a pu l’être pour nous la découverte des premiers Carnets de notes de Pierre Bergounioux. On se trouve face à une masse énorme, dans laquelle il ne se passe pratiquement rien, et dont on ne peut se détacher. Pourtant, Levrero est l’opposé de Bergounioux. Il se lève à l’heure où celui-ci se couche, passe son temps à jouer ou à visiter des sites pornographiques sur son ordinateur, lit principalement des romans policiers parus dans des collections populaires, ne mange que des yaourts, des tomates et des escalopes milanaises. Les deux hommes partagent toutefois le même penchant hypocondriaque, une tendance marquée à la réclusion et un goût prononcé pour l’introspection. Mais surtout, ils parviennent à faire œuvre avec du rien, en notant simplement le cours des jours. Levrero, qui ne lève jamais ses volets, les entrouvre parfois pour observer le cadavre d’un pigeon mort sur sa terrasse. Ça dure des heures, des jours, des mois, des pages et des pages… et c’est passionnant. Sur la fin, en voyant la masse d’écrits accumulés, Levrero se met à croire que son journal est publiable. L’intervention d’un lecteur potentiel est visible dans son écriture, qui devient plus retenue, plus bridée, et le journal perd peu à peu de son intérêt. Parallèlement, il se met tout de même au travail, au bout d’un an ou presque, relit et corrige les chapitres du Roman lumineux pour lequel il a touché sa bourse. Ces chapitres sont offerts à la fin du livre, ils ne sont pas d’un intérêt renversant. Le projet romanesque se solde donc par un échec et c’est le récit de cet échec qui est, lui, absolument lumineux. Curieusement, comme pour me caler sur le mode de vie de Levrero, j’ai lu son livre de nuit, presque exclusivement, en mettant à profit les moments de veille procurés par le sommeil mité qui est le mien ces derniers temps. L’activité nocturne me permettait de compenser le temps manquant des journées, occupées par les conséquences de la mort de ma mère. Tout le monde connaît ça un jour ou l’autre, les démarches, les visites, les communications, les questions, les réponses induites par le décès d’un proche. Au moins, cela me permet de vivre l’ordinaire de tout un chacun dans ces circonstances, ce qui ne m’a pas été possible sur le plan émotionnel. La haine aussi féroce qu’incompréhensible (pour moi) que ma mère a nourrie à mon endroit pendant ces dernières années m’aura fait voir son départ comme un soulagement. Je le regrette, j’aurais préféré être triste. Je n’ai pas pu l’être mais je crains que la tristesse que je n’ai pas connue sur le moment surgisse un jour, revienne me frapper comme un boomerang, et de façon violente. En attendant, je me remémore le cauchemar, j’essaie de le comprendre sans parvenir à me sentir coupable. J’ai mis de façon commode la violence de ma mère sur le compte de la démence sénile, ce qui me conduit à une éventualité peu confortable. Je me demande en effet si cette démence n’a pas permis de libérer ce qui était enfoui en elle depuis toujours, à savoir cette haine que je n’avais jamais décelée mais qu’elle avait toujours eue à mon égard, une haine qui pouvait enfin s’exprimer sans contrainte. Je ne le saurai jamais, et cela vaut peut-être mieux pour moi.

VENDREDI.                 

SA Spinalien – Chamois Niortais 0-3.                 

Adorables créatures (Christian-Jaque, France – Italie, 1952)

Boy Meets Girl (Leos Carax, France, 1984)

SAMEDI.

  • Le Journal des trésors (c.m.) (Robin Barrière, France, 2023)
  • La Zone d’intérêt (The Zone of Interest, Jonathan Glazer, É.-U. – R.-U. – Pologne, 2023)  
  • Goutte d’Or (Clément Cogitore, France, 2022)                              
  • Bonne pomme (Florence Quentin, France – Belgique, 2017)                              
  • Tempête (Christian Duguay, France – Canada, 2022)                              
  • Documenteur (Agnès Varda, France – É.-U., 1981)                              
  • 10 jours encore sans maman (Ludovic Bernard, France, 2023)                              
  • Dragées au poivre (Jacques Baratier, France – Italie, 1963, qui réunit au générique Sophie Desmarets et Jacques Seiler).             

Les Trois Meurtres de William Drever (The Distaff Factor, John Wainwright, Macmillan, 1982 pour l’édition originale, Sonatine, 2022 pour la traduction française, traduit de l’anglais par Clément Baude; 240 p., 21 €).  

Metz (Moselle), photo de l’auteur, 31 août 2012

Béziers (Hérault), photo de Victorio Palmas, 15 janvier 2015

1er mai 2023. 96  km. (42 968 km).

119 habitants  

Le monument est collé au mur de l’église, à côté de la porte d’entrée. La pierre est grise et abîmée mais la plaque de marbre portant les noms est récente.

À nos morts

1870-1871

BURNEL Auguste
TOCQUARD Auguste

1914-1918

LT CHRETIEN Georges
MARCHAL Jules
TASSIN Émile
JOLY Henri
BURNEL Fernand
USUNIER Marcel
DROUOT Constant
TAILLARD Paul

Honneur et Gloire

Curiosité : Dans le film Bonne pomme vu cette semaine, on voit un monument aux morts. Jusque là, rien d’exceptionnel, je photographie le plan pour ma collection de monuments cinématographiques et je l’identifie, c’est celui de Flagy (Seine-et-Marne).

Mais en regardant plus attentivement la séquence, j’aperçois, dans un plan qui suit, un homme en train de photographier le monument. Il y aurait un IPAD de la Seine-et-Marne en cours et on ne m’aurait rien dit ?

Les Frères Sister (Jacques Audiard, France – Espagne – Roumanie – Belgique – É.-U., 2018)

Bon dimanche,

Philippe DIDION

18 février 2024 – 1043

LUNDI.

Copie d’une lettre adressée ce jour au Maire d’Épinal (Vosges).

Monsieur le Maire,

En 1897, Mark Twain apprenait par les journaux l’annonce de sa propre mort. L’écrivain américain réagit immédiatement en déclarant : “L’annonce de ma mort est très exagérée”. Tout aussi exagérée est la mort de mon père, pour laquelle vous m’adressez vos condoléances par votre lettre du 1er février. Mon père, s’il n’est pas dans une forme éblouissante, accomplit cependant chaque jour le geste de vivre, et j’espère qu’il en sera ainsi pendant un bon moment encore.

Je me permets de transférer, si je puis dire, vos condoléances sur la personne de ma mère qui, elle, est bien décédée le 25 janvier dernier, et vous en remercie.

Veuillez agréer etc.

MERCREDI. 

Vendredi 14 février [1958]

Londres. J’offre à déjeuner aux Thomas Chez Picasso. Ils m’avaient splendidement reçu à mon arrivée puis j’ai peu à peu découvert leur véritable situation pécuniaire. Henri réussit à donner quelques cours du soir et à faire des traductions alimentaires (précisément de cours de cuisine), tandis que Jacqueline garde les enfants pendant les récréations du Lycée français. Mais Henri conserve une santé intellectuelle extraordinaire, la même curiosité, le même goût des livres.

La petite Nathalie est une enfant terrible à qui l’on passe tous ses caprices. “Éducation anglaise”, prétend Henri en riant.” (Jacques Brenner, Journal, tome II : À Saint-Germain-des-Prés 1950-1959)

JEUDI.         

Le temps est doux, quelques fleurs apparaissent, allons voir si les insectes sont de sortie. Notre promenade kantienne nous permet d’identifier un Silphe clochette.

VENDREDI.                 

Cave canem, photos de l’auteur.

Guéret (Creuse), 22 octobre 2020

Ladapeyre (Creuse), 2 août 2021

VENDREDI.

FC Sochaux-Montbéliard – SA Spinalien 0 – 1.

SAMEDI.

  • Pour la France (Rachid Hami, France – Taïwan, 2022)
  • Jane B. par Agnès V. (Agnès Varda, France, 1988)
  • Tournesol (Girasol) (c.m.) (Natalia Chernysheva, France, 2023)
  • May December (Todd Haynes, É.-U., 2023)                              
  • Affaire non classée (Class Action, Michael Apted, É.-U., 1991)                              
  • Quand tu seras grand (Andréa Bescond & Éric Métayer, France, 2023)                              
  • Kung-fu master (Agnès Varda, France, 1988).             

Nantes (Loire-Inférieure), photo de Christophe Hubert, 26 août 2012

Paris (Seine), rue de l’Épée-de-Bois, photo de l’auteur, 6 mars 2014

“Le malabar installé dans le fauteuil du coiffeur retira son pied de la caisse du cireur et y posa l’autre. Le jeune étala du cirage sur le devant de la chaussure, puis l’astiqua énergiquement avec un chiffon. Les dernières notes de la Bannière Étoilée retentirent dans la pièce, marquant ainsi la fin des émissions de la station de New York. Le cireur se dirigea vers le poste de radio.

– Coupe-moi ça ! lança le client. J’ai la tête grosse comme une citrouille.

Le coiffeur posa son rasoir et prit un flacon sur une étagère.

– Pas de laque, Tony.

Tony donna un ultime coup de peigne pour discipliner une mèche rebelle, puis promena un miroir derrière la tête de son client.

– Un vrai jeune premier, Mr. Devereaux, fit-il remarquer, d’un ton presque affectueux.

Devereaux contempla son reflet dans la glace : joue hâves, nez aquilin à l’arête cassée.

– Un jeune premier à la Boris Karloff, répliqua-t-il.” (John Roeburt, Sa dernière enquête)

Bon dimanche,

Philippe DIDION

11 février 2024 – 1042

LUNDI.

“Vous réglerez comment ?

– Avec réticence.”

Le Château de Kostenitz (Schloss Kostenitz, Ferdinand von Saar, in Deutsche Zeitung, 1892 pour l’édition originale, Le Promeneur, coll. “Le Cabinet des lettrés”, 2003 pour la traduction française, traduit de l’allemand par Jean-François Boutout; 152 p., 15 €).

L’adultère menant à la mort de l’infidèle : on n’a pas attendu Ferdinand von Saar pour lire des histoires sur cette trame, Flaubert et Maupassant en ont donné des illustrations assez célèbres. L’auteur autrichien ne souffre pas de la comparaison, on le sait à l’aise dans l’art de peindre un tableau et d’y placer des personnages dans le format de la novella, entre nouvelle et roman, qu’il semble affectionner. Cependant, Ferdinand von Saar va plus loin dans la conclusion de son récit qui aboutit à une réflexion sur la mort de son époque : le château de Kostenitz accueille la lumière électrique, le parc voit disparaître “tous les ermitages, les petits temples, les passerelles et les bancs de repos vermoulus” au profit d’un “vaste court de lawn-tennis”, le noble propriétaire est remplacé par un industriel. Comme Stefan Zweig dans Le Monde d’hier, Ferdinand von Saar devient un écrivain du crépuscule et ajoute la nostalgie à sa palette.

MARDI.

Vues par Pierre Bergounioux, entretien publié dans la revue Ballast le 30 janvier dernier (merci à MS et à GN).

“Revenons un instant sur l’écriture, le moment précis où les premiers mots surviennent. Vous parliez de peur. Vous décrivez souvent votre bureau comme une “table de peine”. Pour le moins, écrire semble quelque chose de difficile, de douloureux. Y a‑t-il parfois des moments de joie ?

– Non.

– Aucun ?

– Aucun.”           

Faut pas prendre les cons pour des gens tome 1 (Emmanuel Reuzé & Nicolas Rouhaud, Fluide Glacial, 2019; 56 p., 13,90 €).

Poèmes de guerre et d’après-guerre (Three Stories and Ten Poems, Ernest Hemingway, 1923 pour l’édition originale, in “Œuvres romanesques I”, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade n° 186, 1966 pour la traduction française, traduit de l’américain par Roger Asselineau,; 1882 p., 66 €).                               

MERCREDI.

“Envoyé à Roinard, pour le livre étrange qu’il veut publier en collaboration avec tout le monde, Portraits du prochain siècle […]” (Léon Bloy, Le Mendiant ingrat, 7 février 1894)                 

Europe n° 1103 (mars 2021, 340 p., 20 €).

Jean Genet – Cédric Demangeot.                               

Revue des Deux Mondes, avril 2022 (216 p., 18 €).

La colère de Bernanos – Saint-Simon.

“L’Appel de Cthulhu” (“The Call of Cthulhu”, Howard Phillips Lovecraft, in Weird Tales, 1928, Denoël, 1954 pour la traduction française, rééd. in “Œuvres I”, Robert Laffont, coll. Bouquins, 1991, traduit de l’américain par Claude Gilbert; 1172 p., 31 €).

Nouvelle.

VENDREDI.                 

Le cabinet de curiosités du notulographe.

Fantaisie administrative.

Revue des Deux Mondes, mars 2022 (224 p., 18 €).

La fin du droit d’ingérence ?                 

SA Spinalien – SO Cholet 3 – 1.

SAMEDI.

  • Falcon Lake (Charlotte Le Bon, France – Canada, 2022)
  • First Man : Le Premier Homme sur la Lune (First Man, Damien Chazelle, É.-U. – Japon – Chine, 2018)                              
  • Marguerite de la nuit (Claude Autant-Lara, France – Italie, 1955)                              
  • The Nocebo Effect (Nocebo, Lorcan Finnegan, Irlande – R.-U. – Philippines – É.-U., 2022)                              
  • Brève rencontre (Brief Encounter, David Lean, R.-U., 1945).             

Tunis (Tunisie), photo de Pierre Cohen-Hadria, 25 août 2012

Crépy-en-Valois (Oise), photo de Jean-Damien Poncet, 29 avril 2018

Everybody Knows (Todos lo saben, Asghar Farhadi, Espagne – France – Italie – Argentine – Allemagne, 2018)

Bon dimanche,

Philippe DIDION

4 février 2024 – 1041

LUNDI.

Mine de rien, je m’aperçois que c’est avec un œil, sinon d’expert, du moins de frais connaisseur, que j’observe le cercueil du petit Jojo, un ancien du corps de balais du collège de Châtel-sur-Moselle qu’on accompagne aujourd’hui pour son dernier voyage en l’église de Thaon-les-Vosges. La semaine dernière, lors d’une occasion similaire, mon frère avait joué “Si tu vois ma mère”, de Sidney Bechet, un titre qui a le mérite de pouvoir être complété par la proposition principale que l’on veut. Là, on se quitte sur “Adieu jolie Candy” de Jean-François Michaël, ce qui n’est pas mal non plus.

MERCREDI.                 

Di. 31.1.1999

Le réveil m’arrache à un profond sommeil. À sept heures, je suis prêt. Quoique le restaurant de l’hôtel Albert-Ier n’ouvre qu’une demi-heure plus tard, le veilleur de nuit, qui doit être d’origine marocaine et qui est fort serviable, m’en ouvre l’accès. À la gare, qui est toute proche. Le froid est intense. Déjà, le ciel pur s’éclaire. L’Orient-Express arrive de Budapest. Il n’y a pas quinze personnes, dans le wagon. À quatre ou cinq rangées de moi, quatre gamins d’une trentaine d’années, deux filles et deux garçons, qui parlent, boivent du café, de la bière. L’une des deux jeunes femmes rit continuellement, de façon stupide, ce qui ne semble pas troubler ses compagnons.” (Pierre Bergounioux, Carnet de notes 1991-2000)

JEUDI.

Le Mendiant ingrat (Léon Bloy, Edmond Deman, 1898, rééd. in “Journal I”, Robert Laffont, coll. “Bouquins”, 1999; 830 p., 29 €).

Les perpétuels râleurs sont souvent pénibles. Dans le domaine littéraire, ils se présentent souvent comme des génies incompris, égarés dans un monde peuplé de béotiens incapables de saisir leur immense valeur. Chez certains comme Jack Thieuloy, Jean-Edern Hallier ou notre chouchou Gengenbach, le lamento est si fort qu’il en devient comique. Chez Bloy, c’est autre chose : s’il est coutumier, comme les autres, des lettres de tapeur, il ne s’encombre pas de précautions inutiles :  “Je reconnais un ami à ce signe, qu’il me donne de l’argent”. Il se caractérise aussi par une foi réelle qui l’amène à donner une place importante à la religion dans son journal et à se présenter comme une nouvelle incarnation de Job. C’est que la misère dont il se plaint est réelle, la dureté de la vie qu’il mène n’est pas une posture : dans la période que couvre Le Mendiant ingrat (1892-1895), il perd deux enfants en bas âge, il est viré du Gil Blas, sa femme est internée à Sainte-Anne et ses amis se détournent de lui  – ce qui est compréhensible vu la façon dont il les traite. Mais surtout, Bloy se caractérise par sa plume, son sens de l’invective, la richesse de son vocabulaire comminatoire (ce n’est pas tous les jours qu’on voit quelqu’un traité de “matassin”). Les extraits des lettres qu’il inclut dans son journal montrent qu’il valait mieux ne pas se trouver dans son collimateur. Alors, pénible Léon Bloy ? Oui, comme les autres, mais avec quelque chose en plus.

VENDREDI.                 

Aussi originaux que les coiffeurs.

Morlaix (Finistère), photo de José Morel Cinq-Mars, 11 août 2022

Blain (Loire-Inférieure), photo d’Élisabeth Nicole, 27 août 2023

Tintin au pays de l’or noir (Hergé, Casterman, 1950; 62 p., 11,95 €).

SAMEDI.

  • Empire of Light (Sam Mendes, R.-U., É.-U., 2022)
  • 5,80 mètres (c.m., Nicolas Deveaux, France, 2012)
  • L’Innocence (Kaibutsu,Hirokazu Kore-eda, Japon, 2023).             

Je retourne à Metz, je retourne à Pompidou, je retourne voir Lacan et j’en ressors tout aussi enthousiasmé que la première fois. Résisterai-je à la tentation d’une troisième visite ? J’ai l’impression d’entrer en analyse et de ne plus pouvoir me passer de mes séances.             

“Monsieur le Vaisseau” (“Mr Spaceship”, Philip K. Dick, in Imagination, janvier 1953, traduit de l’américain par Pierre-Paul Durastanti et révisé par Hélène Collon, in “Nouvelles complètes I 1947-1953”, Gallimard, coll. Quarto, 2020; 1280 p., 28 €).

Nouvelle.             

Tunis (Tunisie), photo de Pierre Cohen-Hadria, 25 août 2012

Paris (Seine), rue de l’Ourcq, photo de Jean-Christophe Soum-Fontez, 1er septembre 2012   

19 février 2023. 138  km. (42 872 km).

121 habitants

Le monument est situé derrière l’église, sur une esplanade en arrondi ceinte d’une grille et semée de cailloux. Il est flanqué de deux vasques contenant des végétaux rabougris, orné d’une Croix de Guerre, d’une palme et d’une couronne. On note aussi une composition florale défraîchie en provenance de la maison Au Bonheur Fleuri à Lamarche. Nous trouvons ici l’explication du chou blanc que nous avions fait le 3 juin 2018 au village voisin de Rocourt.

Aux morts
Pour la France
1914-1918

Communes
de
Tollaincourt
et
Rocourt

Gauche :

TOLLAINCOURT

COLLIN Adolphe
MARTIN Amand
MARTIN Camille
MARTIN Ernest
MARTIN René
PLYANT Abel
THOUVENIN Paul
TOUVENIN Henri

Droite :

ROCOURT

BOURCIER Adrien
GUENIOT Albert
SIMON Émile
VAUTRIN Lucien
VIAL Jules

Le soldat Plyant est-il mort au cours d’un siège ? L’église est ouverte, on y voit une plaque commémorative qui, une fois n’est pas coutume, réunit les mêmes noms que ceux du monument civil, dans un ordre différent.

Quelle joie de vivre (Che gioia vivere, René Clément, Italie – France, 1961)

Bon dimanche,

Philippe DIDION