LUNDI.
Vie scolaire. Dans son édition d’hier, Libération fait le compte des effets du COVID sur l’ouverture des établissements scolaires européens. Où il appert que la France a bouclé ses écoles pendant 68 jours, loin derrière la République tchèque où l’on en est à 255 journées de fermeture. Ça donne des envies de mutation.
MARDI.
En feuilletant Livres Hebdo. Sylvie Tenenbaum, L’Hypnose éricksonienne : un sommeil qui éveille, InterÉditions, 2021; 256 p., 26 €. Là, on n’est pas loin de La Lumière qui éteint de Pierre Dac et Francis Blanche.
MERCREDI.
Éphéméride. “24 mars [1932]
Retour de Griaule, qui n’a pas reçu de réponse définitive. Payement de la caution (finalement moins élevée que nous ne pensions) et départ. En repartant, coup d’œil au cimetière, que j’avais déjà aperçu. Deux tombes d’hommes (officiers tués un peu avant la guerre, lors de l’occupation militaire de la région), une tombe portant la mention “Charlotte” (tombe d’une petite fille métisse). Il ne reste plus grand-chose, nous a-t-on dit, dans ces sépultures, tout au plus un bras ou une main; il n’y a pas si longtemps que les habitants du pays, aujourd’hui aimables catholiques, maintenaient haut le drapeau des vieilles coutumes : ainsi que d’autres mangent la grenouille, ils ont mangé le cimetière.” (Michel Leiris, L’Afrique fantôme)
Lecture. Aline (Charles Ferdinand Ramuz, Librairie académique Didier, Perrin et Cie, 1905, rééd. in “Romans I”, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade n° 517, 2005; 1764 p., 61 €).
“Elles étaient là rien que les deux. La cuisine avait quatre murs et une petite fenêtre. Il faisait triste. Elles ne parlaient pas.” Tout Ramuz est là, dans cette scène entre Aline et sa mère : économie de moyens, économie de mots, économie d’effets pour un résultat saisissant. Comme un tableau d’art naïf, comme une page échappée d’un livre de Charles-Louis Philippe (« Ce qui frappait tout d’abord dans la maison de Charles Blanchard, c’était tout ce qui ne s’y trouvait pas”). Dans Aline, il ne se passe pas grand-chose, “on naît, on vit, on trépasse” comme disait Audiard – et c’est magnifique.
VENDREDI.
Lecture. Histoires littéraires n° 77 (Du Lérot éditeur, janvier-février-mars 2019; 208 p., 25 €).
Raymond Roussel – Le Chat Noir – André Breton – Jean Paulhan – Claire Paulhan – Édouard Dentu – Laurent Tailhade – Jean Lorrain – Fernand Fleuret.
Le cabinet de curiosités du notulographe. La vue, c’est la vie.
Paris (Seine), boulevard Pasteur, photo de Jean-Damien Poncet, 3 avril 2017
idem, rue de la Convention, photo de Pierre Cohen-Hadria, 22 septembre 2016
SAMEDI.
Films vus.
- Pieces of a Woman (Kornél Mundruczó, Canada – Hongrie – É.-U., 2020)
- Chine, ma douleur (Niu-Peng, Dai Sijie, Chine – France – R.F.A., 1989)
- Le Prince oublié (Michel Hazanavicius, France – Belgique, 2020)
- Marathon Man (John Schlesinger, É.-U., 1976)
- Une belle équipe (Mohamed Hamidi, France, 2019)
- Le Tailleur de Panama (The Tailor of Panama, John Boorman, É.-U., Irlande, 2001)
- Le Lion (Ludovic Colbeau-Justin, France – Belgique, 2020).
L’Invent’Hair perd ses poils.
Toulouse (Haute-Garonne), photo de Clotilde Eav, 29 novembre 2011
Poil et plume. “Une enseigne de la rue San Dalmazzo, là où il y avait le restaurant Canelli, refait surface, symbole de la consumation d’un morceau de bois peint : Travaux en cheveux, c’était marqué au-dessous, et dans la vitrine pas plus large qu’un piège à renards, derrière un voile de poussière, trônait, tragique, le buste scié d’une femme qu’une perruque rougeâtre protégeait d’une calvitie honteuse.” (Guido Ceronetti, Petit enfer de Turin)
Bon dimanche,
Philippe DIDION
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