12 mai 2014 – 1054

DIMANCHE.

Le Bois du Chapitre (Pierre Bergounioux, Théodore Balmoral, 1996, rééd. Fario, coll. “Théodore Balmoral”, 2023; 40 p., 11 €).

Le Prof qui a sauvé sa vie (Florence Cestac, Dargaud, 2023; 64 p., 15,95 €).

LUNDI.

L’Affaire Tournesol (Hergé, Casterman, 1956, 62 p., 11,95 €).

MERCREDI.

“8 mai [1889].

J’ai été voir Durand et Durand : la pièce est insupportable, un ramassis de tous les vieux procédés, la scène rebattue du bourgeois pris pour un autre, forcé de jouer un personnage inconnu, qui fait semblant de comprendre les propos que ceux qui lui parlent pensent adresser à un autre.” (André Gide, Journal)

En quête d’opi gnons (Guénolé Azerthiope, Collège de ‘Pataphysique, 2010; 12 p., h.c.).

VENDREDI.

SA Spinalien – FC Villefranche 1 – 2.                 

Faits divers : les dangers des sports de l’extrême.

Vosges Matin, 6 mai 2018, collection de l’auteur

Ouest-France, 4 juillet 2022, photo de Jean-Michel Pineau

SAMEDI.

Vu avant-hier les premières hirondelles, hier les premiers martinets. Ouf, encore un an de gagné. Ce matin, capturé, photographié, identifié et relâché une nouveauté, l’Amare bronzée.

  • Des enfants gâtés(Bertrand Tavernier, France, 1977)
  • Les Choses simples (Éric Besnard, France, 2023)
  • Les Pissenlits par la racine (c.m., Chloé Farr, France, 2024)
  • Jusqu’au bout du monde (The Dead Don’t Hurt, Viggo Mortensen, Mexique – Canada – Danemark, 2023)
  • Yentl (Barbra Streisand, R.-U. – É.-U., 1983)             

Bilan établi au stade de 6 100 salons, atteint le 5 novembre 2023.

Bilan géographique.

Classement général par pays.

  1. France : 5 097 (+ 80)
  2. Espagne : 186 (=)
  3. Royaume-Uni : 130 (=)
  4. Belgique : 103 (+ 6)
  5. Italie : 71 (+ 3)
  6. Suisse : 59 (+ 10)
  7. États-Unis : 46 (=)
  8. Allemagne : 40 (=)
  9. Portugal : 39 (=)
  10. Danemark : 34 (=)

Saluons l’entrée, en queue de classement, du Monténégro, qui devient le 49e pays représenté dans l’Invent’Hair.

Classement général par régions (France).

  1. Rhône-Alpes : 825 (+ 13)
  2. Île-de-France : 808 (+ 11)
  3. Languedoc-Roussillon : 383 (+ 3)
    “. Lorraine : 383 (+ 4)
  4. Provence-Alpes-Côte-d’Azur : 363 (=)
  5. Midi-Pyrénées : 287 (=)
  6. Bretagne 219 (+ 4)
  7. Pays de la Loire : 203 (+ 2)
  8. Centre : 202 (+ 16)
  9. Bourgogne : 186 (=)

La Lorraine rejoint le Languedoc-Roussillon sur la 3e marche du podium.

Classement général par départements (France).

  1. Seine (Paris) : 617 (=)
  2. Rhône : 346 (=)
  3. Vosges : 198 (+ 3)
  4. Hérault : 139 (=)
  5. Loire-Atlantique : 137 (=)
  6. Meurthe-et-Moselle : 113 (=)
  7. Loire : 108 (=)
  8. Alpes-Maritimes : 106 (=)
  9. Pyrénées-Orientales : 96 (=)
  10. Bouches-du-Rhône : 94 (=)

3 petits salons sur l’ensemble du top 10, c’est bien peu. Il faut donc aller plus loin dans le classement pour trouver les bénéficiaires de cette centaine : 8 salons pour la Savoie (30e), 7 pour le Loir-et-Cher (45e) et 6 pour la Dordogne (49e).

Classement général par communes.  

  1. Paris : 617 (=)
  2. Lyon : 164 (=)
  3. Nantes : 68 (=)
  4. Barcelone : 62 (=)
    “. Nice : 62 (=)
  5. Nancy : 61 (=)
  6. Toulouse : 57 (=)
  7. Épinal : 53 (+ 1)
  8. Montpellier : 40 (=)
  9. Dijon : 33 (=)
    “. Le Havre 33 (=)
    “. Marseille : 33 (=)
    “. Metz 33 (+ 1)

Là aussi, maigre moisson pour les leaders mais le petit salon glané par Metz lui permet d’intégrer le top 10, talonné par Strasbourg, 11e avec un score de 32 (+ 4). 5 salons de mieux pour Genève (100e) et Rambouillet (149e).

Bilan humain.

  1. Jean-Damien Poncet : 790 (+ 4)
  2. Philippe Didion : 468 (+ 9)
  3. Pierre Cohen-Hadria : 452 (+ 8)
  4. François Golfier : 428 (=)
  5. Bernard Cattin : 182 (+ 14)
  6. Jean-Christophe Soum-Fontez : 177 (=)
  7. Hervé Bertin : 172 (+ 1)
  8. Jean-François Fournié : 165 (+ 8)
  9. Sylvie Bernasconi : 161 (=)
  10. Benoît Howson : 92 (=)

C’est dans ce classement qu’on trouve les mouvements les plus intéressants : Bernard Cattin gagne 2 places, Jean-François Fournié 1. Saluons la performance de Régis Conraud qui monte à la 11e place avec un score de 24 salons et celle de Bernard Pagella qui entre dans le classement au 47e rang avec 10 photos d’un seul coup. Chez Christiane Larocca, ce n’est pas mal non plus : 15 photos qui portent son total à 70 et donnent deux places de mieux (13e).

Étude de cas. Salons exotiques.

Berne (Suisse), photo de Phillip Lund, 13 août 2018

Paris (Seine), rue Dupont-de-l’Eure, photo de Pierre Cohen-Hadria, 16 mars 2019

  Dijon (Côte-d’Or), photo de l’auteur, 27 août 2019

Besançon (Doubs), photo de François Golfier, 5 avril 2021

L’Invent’Hair perd ses poils.

Épinal (Vosges), photo de l’auteur, 6 octobre 2010

Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes), photo du même, 23 avril 2013

Roland Topor

Bon dimanche,

Philippe DIDION

5 mai 2024 – 1053

MERCREDI.                 

“24 avril [1947]

Conférence de presse du général de Gaulle.

Cinq cents personnes entassées dans le salon cossu d’un ancien cercle d’officiers américains, volets clos, lustres allumés. Nombreux photographes, cameramen, reporters français et étrangers, le bloc sur les genoux, encadrés de partisans et sans doute de commanditaires du mouvement genre “industriels du Nord”, vêtus de riches tissus. Jeanson est assis à côté de moi.

Le Général fait son entrée à l’heure précise, habillé de sombre, cravaté de noir. “Il porte le deuil de la IVe”, murmure un plaisantin.” (Jean Galtier-Boissière, Mon journal dans la Grande Pagaïe)                 

Le Roland-Barthes sans peine (Michel-Antoine Burnier, Patrick Rambaud, Julliard, 1978, rééd. Points, coll. “Le Goût des mots”, P 4513, 2017; 120 p., 5,90 €).

Barthes était encore vivant lorsque parut la première édition de ce livre dans lequel Burnier et Rambaud se moquaient gentiment du langage utilisé par le sémiologue et ses contemporains. L’ouvrage se présente sous une forme didactique avec énoncé des règles, exemples et exercices à faire chez soi. C’est très réussi, souvent drôle et pas du tout suranné : s’il est moins mis en avant, le “Roland-Barthes” se parle et s’écrit toujours, il suffit de consulter le programme de certains colloques universitaires ou de lire quelques articles de la revue Europe pour s’en persuader.

VENDREDI.                  

Épiceries, photos (ratées) de l’auteur.

Saint-Maxime-du-Mont-Louis (Québec), 25 septembre 2023

Metz (Moselle), 1er mars 2020

SAMEDI.             

  • L’Œil du monocle (Georges Lautner, France, 1962)                             
  • Les Cyclades (Marc Fitoussi, France – Grèce – Belgique, 2022)                             
  • Portrait de la jeune fille en feu (Céline Sciamma, France, 2019)                             
  • Marlowe (Neil Jordan, Irlande – Espagne – France – É.-U., 2022)                           
  • Faux témoin (The Bedroom Window, Curtis Hanson, É.-U., 1987)                             
  • La Rosière de Pessac (Jean Eustache, France, 1968).             

Saint-Quentin (Aisne), photo de Bernard Visse, 23 septembre 2012

Rodez (Aveyron), photo de Damien Didier-Laurent, 31 juillet 2014

carte postale, Plonk & Replonk, collection de l’auteur

La crainte était de rester plus longtemps que prévu en clinique à cause d’une complication. De complication il n’y eut point, mon chirurgien préféré n’a pas eu le scalpel vengeur et j’ai été rapidement libérable sans dommages apparents, ce qui me rend plutôt guilleret. Je veux bien subir, je veux dire bénéficier de toutes les opérations du monde si, comme aujourd’hui, on me laisse partir m’en remettre en Creuse. Nous en profiterons pour célébrer un anniversaire, un cap qui méritait d’être franchi dans un cadre prestigieux. Autrement dit, c’était Venise ou Aubusson. Ce sera Aubusson.

DIMANCHE.

Le tour de l’étang des Landes fait partie de nos circuits habituels en été mais j’avais hâte de le faire à une autre saison pour, qui sait, observer des oiseaux différents. C’est le cas aujourd’hui avec le Héron pourpré et la Fauvette babillarde, sans oublier une parade de Cygnes tuberculés que je n’avais encore jamais vue.

LUNDI.          

Le Liseur du 6 h 27 (Jean-Paul Didierlaurent, Au diable vauvert, 2014, rééd. Gallimard, coll. “Folio” n° 5981, 2015; 208 p., 8,30 €).

MERCREDI.                  

“1er mai [1945]

La prison de Fresnes est cellulaire, c’est-à-dire qu’aucun détenu ne peut communiquer avec un autre. Je ne sais cependant comment ils font. Ils sont prévenus de tout avant même ceux qui viennent du dehors. C’est par eux que j’apprends les nouvelles lorsque je leur rends visite.” (Maurice Garçon, Journal 1939-1945)

On a célébré, ces jours derniers, le cinquantième anniversaire de la Révolution des Œillets qui bouleversa, en avril 1974, l’histoire du Portugal. Je me souviens, pour ma part, du 1er mai 1974. Ce jour-là, mon père m’avait emmené à Saint-Dié, qui n’était pas encore des Vosges, où se déroulait un rassemblement départemental pour la Fête du Travail. Pompidou venait de mourir, l’élection présidentielle était proche, l’unité régnait au sein des forces de gauche après la signature du Programme commun. L’espoir était vif et allait être déçu puisqu’il faudrait attendre encore sept ans pour voir Mitterrand l’emporter – en partie grâce à l’une des premières mesures prises par Valéry Giscard d’Estaing qui, en abaissant l’âge du droit de vote à 18 ans, ouvrait les listes électorales à une jeunesse qui allait s’empresser de lui délivrer un aller simple pour Chamalières. J’étais là, dans cette salle surchauffée de Saint-Dié, à écouter aux côtés de mon père les discours enfiévrés des leaders politiques et syndicaux du coin. Je ne me souviens plus de leur teneur mais je me souviens que le dernier orateur conclut le sien en enflant la voix et en déclamant : “Réjouissons-nous, camarades, qu’en ce jour, pour la première fois depuis tant d’années, on a pu, au Portugal, fêter le 1er mai !” Ce fut alors une clameur, une ferveur extraordinaires qui sont restées dans mes oreilles et dans mon esprit. On s’est rués vers les portes, on est sortis dans les rues pour défiler sous les drapeaux rouges et les banderoles, c’était prodigieux de chaleur et d’enthousiasme. C’est ce qui m’a fait, sur le plan politique, sur le plan des idées. Je suis toujours resté fidèle à cet espoir, né dans mon cœur de quatorze ans. Toutes mes convictions, tous mes engagements, je ne peux dire tous mes combats car je n’ai rien d’un combattant, viennent de là, de ce jour, et c’est à mon père que je les dois. Je ne lui ai jamais dit merci.

Mars (Fritz Zorn, Kindler Verlag, 1977 pour l’édition originale, Gallimard, coll. “Du monde entier”, 1980 pour la première traduction française, rééd. 2023, traduit de l’allemand par Olivier Le Lay; 320 p., 22 €).

Mars est un récit tragique, le seul livre de cet écrivain suisse, écrit à l’aube de sa mort à l’âge de trente-deux ans. Fritz Zorn y fait le bilan de sa courte vie, gâchée par la rigidité de ses parents, de la société bourgeoise et de son pays qu’il rend responsables de son cancer. Dans ce monument de noire colère, quelques lignes montrent que l’homme sait encore faire preuve d’humour : “C’est dans ce livre [Le Maître et Marguerite, de Boulgakov] que j’ai entendu parler pour la première fois des mouches qui tourmentent Jésus ligoté sur sa croix. À d’innombrables reprises, les artistes ont peint ou chanté la “tête sacrée, couverte de sang et de blessures”, mais, avant Boulgakov, nul n’avait encore songé au fléau des mouches. Les mouches en elles-mêmes ne sont assurément pas ce qu’on peut se figurer de pire, ni pour un crucifié, ni pour le commun des mortels. Mais quand on se retrouve suspendu à la croix, dans le sang, la souffrance et l’opprobre, sous la chaleur brûlante du Sud, et que pour couronner le tout un essaim de mouches vient bourdonner autour de vous, comment ne pas s’exclamer : Il ne manquait plus que ça.“

VENDREDI.                 

Schnock n° 45 (La Tengo, décembre 2022; 176 p., 16,50 €).

Louis de Funès.

Dans la cour (Jérôme Rebotier, Héliopoles, 2022; 216 p., 17 €).

Roman sélectionné pour le Prix René-Fallet 2024.                 

SA Spinalien – US Orléans 0 – 0.                  

Ferronnerie dard.

Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), photo d’Alice Didion, 5 novembre 2022

Metz (Moselle), photo de l’auteur, 4 avril 2023

SAMEDI.             

F.C. Metz – Stade Rennais 2 – 3.             

  • Los delincuentes (Rodrigo Moreno, Argentine – Luxembourg – Brésil – Chili, 2023)                             
  • La Croisière du Navigator (The Navigator, Donald Crisp, Buster Keaton, É.-U., 1924)                             
  • Des mains en or (Isabelle Mergault, France, 2023)                             
  • La Rose tatouée (The Rose Tattoo, Daniel Mann, É.-U., 1955)                             
  • Normale (Olivier Babinet, France – Belgique, 2023).             

Saint-Quentin (Aisne), photo de Bernard Visse, 23 septembre 2012

Paris (Seine), boulevard de Vaugirard, photo de Jean-Damien Poncet, 16 octobre 2017

“Lève le menton, que je te rase. Tu sais, ici, on rase tout, barbe et moustache. Les disciplinaires n’ont pas le droit d’en porter. C’est ce qui les distingue des condamnés aux travaux publics qui, eux, portent la barbe et la moustache, mais ont la tête complètement rasée à l’aide d’un rasoir. C’est pour ça qu’on les appelle les Têtes-de-Veaux.” (Georges Darien, Biribi)

Bon dimanche,

Philippe DIDION

21 avril 2024 – 1052

Le prochain numéro des notules sera servi le dimanche 5 mai 2024.

MERCREDI.

À Louise Pradier

“[Paris], vendredi 17 avril [18]74.

Votre lettre, ma chère amie, m’a fait à la fois plaisir et peine. J’ai été bien content de voir que vous pensiez à moi, – mais fort chagrin d’apprendre le mauvais état de votre santé.

Puisque vous avez un secrétaire, priez-le de me donner les plus amples détails.

Où êtes-vous ? est-ce chez Thérèse ? Moi, je suis bien éreinté et cet été, dès que les neiges des Alpes seront fondues, j’irai en Suisse pour me refaire, en Suisse. J’ai cet hiver fait jouer une pièce (qui a été un four complet) et publié un livre qui est un très grand succès.

Mille tendresses de votre vieil ami

Rue Murillo, 4. – Parc Monceau.

Je serai à Croisset dans un mois. ” (Gustave Flaubert, Correspondance)

Europe n° 1104 (avril 2021, 370 p., 20 €).

Raymond Roussel.

La Demeure mystérieuse (Maurice Leblanc, Lafitte, 1929, rééd. in “Les Aventures extraordinaires d’Arsène Lupin” vol. 3, Omnibus, 2005; 1024 p., 23 €).

“La tapisserie fut écartée. Béchoux entra, le visage résolu, mais avec l’aspect d’un homme qui n’usera de sa toute-puissance qu’au moment où il le jugera à propos.” Exercice pour la semaine prochaine : devant un miroir, entraînez-vous à présenter un visage résolu, mais avec l’aspect d’un homme (ou d’une femme) qui n’usera de sa toute-puissance qu’au moment propice. Envoyez photos.

JEUDI.

Ces jours-ci, Caroline est au loin, pour raisons professionnelles. En son absence, je m’occupe sainement, parcourant des sentiers connus : services de chirurgie, d’anesthésie, de pré-hospitalisation en vue d’une petite intervention. L’entretien avec le chirurgien est un bon moment. Comme je lui dis que j’ai déjà subi une opération du même genre, voilà notre Ambroise Paré qui s’empourpre : “Ah, vous avez subi une opération. Vous auriez pu tout aussi bien dire que vous en avez bénéficié… Mais vous n’êtes pas obligé d’être reconnaissant…” Ça me laisse coi. Ô Muse, donneras-tu un jour à un poète plus doué que moi les mots pour chanter le melon surcalibré de nos Bovary de province, princes des cliniques d’abattage, gloires rotaryennes et kiwanesques de nos contrées sinistrées…

VENDREDI.                  

Enseignes mortes.

Bourganeuf (Creuse), photo de l’auteur, 2 août 2022

Épinal (Vosges), photo de Gérard Noël, 2 juillet 2021

SA Spinalien – FC Versailles 0 – 1.

SAMEDI.             

  • Les Complices (Cécilia Rouaud, France, 2023)                              
  • Signé Charlotte (Caroline Huppert, France, 1985)                              
  • Pas de vagues (Teddy Lussi-Modeste, France – Belgique, 2024).                              
  • Du côté de Robinson (Jean Eustache, France, 1964)                              
  • 38°5 quai des Orfèvres (Benjamin Lehrer, France, 2023)                              
  • La Vie dissolue de Gérard Floque (Georges Lautner, France, 1986)                              
  • La Rosière de Pessac (Jean Eustache, France, 1979)                              
  • Neneh superstar (Ramzi Ben Sliman, France, 2022).             

Saint-Quentin (Aisne), photo de Bernard Visse, 23 septembre 2012

Dun-le-Palestel (Creuse), photo de l’auteur, 31 juillet 2015

14 juillet 2023. 166 km. (43 330 km).

104 habitants

Le monument est en haut des marches qui mènent à l’église. Il est entouré d’une grille métallique peinte en noir, les quatre coins du parterre ainsi délimité sont occupés par des jarres fleuries.

Aux enfants
de
Tranqueville
Morts
Pour la France

La plaque supportant les noms des victimes est située au sommet de la flèche mais la dorure des lettres a disparu et la lecture est devenue impossible à l’œil nu.

Sur le flanc gauche, on trouve quatre plaques individuelles réalisées sur commande des familles, du type qu’on trouve – et qu’on vole désormais, paraît-il – sur les tombes. Le cimetière, visité dans la foulée, en contient d’ailleurs deux. Celles du monument honorent Albert & Auguste De St Martin, Albert Mouton, Maurice Thouvenin et Louis Dillet. Deux autres plaques concernant les morts de 1939-1945 sont également présentes. Un ruban tricolore défraîchi laisse à penser qu’aucune cérémonie ne s’est tenue ici ce matin.

Comme seuls les morts de Tranqueville sont mentionnés, je me suis mis en tête de trouver Graux, qui complète le nom de la commune. Ce qui nous a valu des kilomètres sur des pistes agricoles défoncées où nous avons failli finir moissonnés battus liés par une machine monstrueuse avant de trouver un hameau composé de trois maisons et d’une chapelle en ruines.                           

Elle s’en va (Emmanuelle Bercot, France, 2013)

Bon dimanche,

Philippe DIDION

14 avril 2024 – 1051

LUNDI.

FC Sochaux-Montbéliard – AS Nancy-Lorraine 4 – 1.

MERCREDI.                 

“10 avril [1925], sur la route de Paris.

Cher Max,

Le livre sort aujourd’hui et je suis perclus de craintes et de mauvais pressentiments. Imaginez que les femmes n’aiment pas le livre parce qu’il ne comporte pas de personnage féminin important, et que les critiques ne l’aiment pas parce qu’il s’intéresse aux riches et ne contient pas de paysans tout droit sortis de Tess et envoyés travailler dans l’Idaho ? Imaginez qu’il n’éponge même pas les sommes que je vous dois… Ah ! il me faudra vendre 20 000 exemplaires pour y parvenir ! À vrai dire, toute ma confiance s’est évaporée. Je ne vous dirais rien à ce sujet si ce n’était que le temps que ce courrier vous parvienne, le pire sera connu. Je suis moi-même fatigué de ce livre. Je l’ai récrit au moins cinq fois et je continue à penser que ce qui devrait être la scène forte (à l’hôtel) est précipité et inefficace. Le dernier chapitre, lui aussi, l’enterrement, le père de Gatsby, etc., est mal fichu. C’est vraiment dommage parce que les cinq premiers chapitres et des morceaux des septième et huitième sont les meilleures pages que j’aie jamais écrites. […]” (F. Scott Fitzgerald, Lettres à son éditeur)                 

Les Corps solides (Joseph Incardona, Finitude, 2022; 272 p., 22 €)

La recherche par Joseph Incardona de thèmes originaux pour ses polars est louable. Dans un précédent roman, on assistait à un championnat du monde de sauna en Finlande. Ici, on est plongé au cœur d’un jeu télévisé dans lequel les concurrents doivent tenir le plus longtemps possible avec une main en contact avec la carrosserie d’une voiture de luxe. Avec dans le rôle de l’héroïne une femme méritante qui élève seule son enfant et cherche à échapper à la mouise. Tiendra-t-elle ? Gagnera-t-elle ? On finit par s’en moquer, le ton tragique, à la limite du pompier, utilisé par l’auteur se révélant rapidement insupportable. 

JEUDI.         

“Ils ne feront pas de vieux os”(“They Shall Not Grow Old”, Roald Dahl, in Ladies’ Home Journal, mars 1945 pour l’édition originale, in À tire-d’aile, Julliard, 1976 pour la traduction française, traduit de l’anglais par Jean Malignon, rééd. in “Contes de l’inattendu : nouvelles, romans, récits”, Gallimard, coll. “Quarto”, 2021; 1568 p., 32 €).                       

Nouvelle.

VENDREDI.                  

Histoires littéraires n° 90 (Du Lérot éditeur, avril-mai-juin 2022; 176 p. 25 €).

Dossier : La presse en trompe-l’œil.

Tati travaille (sous la direction d’Alison Castle, in “L’Intégrale Jacques Tati”, Taschen, 2019; 1136 p., 185 €).                                               

Inscriptions alimentaires.

Liège (Belgique), photo de Jean-François Fournié, 23 mai 2021

Bruxelles (Belgique), photo d’Alice Didion, 2 avril 2023

SAMEDI.             

  • Il reste encore demain(C’è ancora domani, Paola Cortellesi, Italie, 2023)                              
  • Le Menu (The Menu, Mark Mylod, É.-U., 2022)                              
  • Meurtre à l’italienne (Un maladetto imbroglio, Pietro Germi, Italie, 1959)                              
  • Le Processus de paix (Ilan Klipper, France, 2022)                              
  • Attention, les enfants regardent (Serge Leroy, France, 1978)                              
  • Le Père Noël a les yeux bleus (Jean Eustache, France, 1966).             

Lucie a monté récemment une exposition d’œuvres du FRAC Lorraine au Musée de l’Image à Épinal. Parmi celles-ci, Untitled (Monday or Tuesday) de Kristen Pieroth : vingt et un bocaux alimentaires posés sur une étagère, contenant de l’eau et du papier bouilli. Pas n’importe quel papier : des romans, des dictionnaires, des modes d’emploi… Un bocal attire particulièrement mon attention.

Paris (Seine), rue d’Avron, photo de Jean-Christophe Soum-Fontez, 19 septembre 2012

Arzon (Morbihan), photo de l’auteur, 15 mai 2023

23 janvier – J’ai demandé à Lupin de bien vouloir changer les brosses à poils durs, qu’il vient de m’offrir, contre des brosses à poils plus souples, car mon coiffeur m’a conseillé de ne pas brosser mes cheveux avec trop d’insistance pour le moment.” (George & Weedon Grossmith, Journal d’un homme sans importance)

Bon dimanche,

Philippe DIDION

7 avril 2024 – 1050

LUNDI.

Il est passé par ici (The Moving Target, John Ross MacDonald, 1949 pour l’édition originale, Presses de la Cité, coll. “Un mystère” n° 184, 1954 pour la traduction française, traduit de l’américain par Igor B. Maslowski, rééd. in « Polars années 50 », vol. 3, Omnibus, 1997; 1096 p., 145 F).                        

La carrière du dénommé MacDonald n’est pas facile à suivre en raison de ses multiples signatures. il écrit, à ses débuts, sous son vrai nom, Kenneth Millar, avant de signer John MacDonald, puis John Ross MacDonald et enfin Ross MacDonald. Pour son personnage emblématique, qui apparaît pour la première fois dans cette enquête, c’est plus simple : il s’appellera toujours Lew Archer et exerce la profession de détective privé à Los Angeles. Deux influences majeures sont faciles à détecter : celle de Dashiell Hammett (Archer est le nom de l’associé de Sam Spade dans Le Faucon maltais) et celle de Raymond Chandler (l’ouverture d’Il est passé par ici est semblable à celle du Grand Sommeil). On trouvera donc un intérêt avant tout historique à ce roman car pour ce qui est de l’intrigue, c’est plutôt du genre embrouillé – autre hommage, peut-être involontaire celui-ci, à Chandler.

MARDI.           

On a marché sur la Lune (Hergé, 1954, rééd. in “Tintin et la Lune”, Casterman, 2009; 148 p.).

MERCREDI.                 

“3 avril [1966]

De Gaulle répète fréquemment avec satisfaction : “Les caisses sont pleines.” À en juger par ce qu’on paye d’impôts sous la botte, ce n’est ni étonnant, ni bien sorcier. J’en ferais autant. Je l’appelle “Le Général-Tout-Va-Très-Bien-Madame-La-Marquise”, entouré par ses paillassons de “Docteurs-Tant-Mieux”.

Une brave femme qui me vend des cartes postales, ma dernière distraction, me dit : “J’ai 70 ans, lui 75. Je surveille ma santé et la sienne de très près. J’aimerais tant le voir mourir !”. Ô roi, qu’aimants sont tes sujets !” (René Fallet, Journal de 5 à 7)

Revue des Deux Mondes, mai-juin 2022 (224 p., 18 €).

Le basculement du monde / Proust et les Juifs.                               

Les Refusés n° 23 (Association Les Refusés, 2022; 192 p., 12 €).

Dossier “Déserts”.

Contient un article du notulographe sur Paul Tisseyre.

JEUDI.

L’Été deux fois (Christian Costa, Minuit, 1989; 128 p., 16 €).

Je ne sais plus dans quelle revue j’ai appris l’existence de ce roman. Décapages, peut-être. On le présentait comme une œuvre unique, un livre culte connu et porté aux nues par un groupe restreint de connaisseurs. Son auteur avait disparu dans la nature après sa publication et n’avait plus jamais fait parler de lui. Il ne manquait qu’une caractéristique à L’Été deux fois pour être un vrai livre maudit : être introuvable. Il ne l’était pas et j’ai pu me le procurer rapidement sans difficulté. Et sans regret car c’est en effet quelque chose d’assez remarquable. Christian Costa met en scène un homme nommé Boz, une sorte d’Oblomov vivant au bord de la mer. Boz a une femme (Madame), une fille (Mademoiselle), deux amis (Commons et Llac). Il va chez le dentiste, passe son permis de conduire, accompagne un ami à l’hôpital, vadrouille un peu mais passe l’essentiel de son temps à rêvasser, sur la plage ou ailleurs, en se promettant d’entreprendre quelque chose. Quoi, il n’en sait rien. Flou des identités, flou du temps, flou géographique, on est bien chez Minuit, le Nouveau Roman n’est pas loin, on pense à Moderato cantabile. Sauf qu’on ne s’ennuie pas une seconde : Costa décrit le vide avec un style qui retient constamment l’attention. On peut s’amuser à repérer quelques-uns de ses procédés : inversion de l’ordre des propositions à l’intérieur de la phrase (“Il délivrait en outre, qu’il connaissait par cœur, les treize chiffres de son numéro de Sécurité sociale”); mélange des instances narratives (“Boz demande ensuite à Madame de bien vouloir l’accompagner. Madame veut bien. Elle range un peu la vaisselle et je suis à toi, nous pourrons y aller”); coupure des phrases en micro-segments (“Un frein à la tentation, confesse-t-il, et à l’aggravation. Du mal, dit-il. Du moins il l’espère”); surgissement d’images inattendues (à la plage, “elle pose son livre à l’envers – camping sauvage – sur le drap de bain”); jeux de mots (“Boz, se dit Bof. Mais non, c’est l’inverse”). Et cætera. Ça peut irriter, ça m’a beaucoup plu. Ne regrettons pas que l’auteur n’ait plus rien écrit ensuite : L’Été deux fois méritait d’être unique.

VENDREDI.                 

Niaiserie du langage relatif à la petite enfance, photos de l’auteur.

Anderlecht (Belgique), 21 mars 2023

Épinal (Vosges), 28 mai 2023

Comment devenir un auteur à succès (M. la Mine, Delcourt, coll. “Pataquès”, 2021; 112 p., 15,95 €).

Les Ziaux (Raymond Queneau, Gallimard, 1943, rééd. in Œuvres complètes I, Gallimard, coll. “Bibliothèque de la Pléiade” n° 358, 1989; 1710 p., 74 €).

SA Spinalien – Nîmes Olympique 2 – 1.

SAMEDI.             

  • Creuse (c.m., Guillaume Scaillet, France, 2022)                              
  • Sick of Myself (Syk pike, Kristoffer Borgli, Norvège – Suède – Danemark – France, 2022)
  • Candy (Christian Marquand, Italie – France – É.-U., 1968)                              
  • Dead for a Dollar (Walter Hill, Canada – É.-U., 2022)                              
  • Querelle (Rainer Werner Fassbinder, R.F.A. – France, 1982)                              
  • Le Grand Cirque (Booder & Gaëlle Falzerana, France – Belgique, 2023)                              
  • Les Photos d’Alix (c.m., Jean Eustache, France, 1982)                              
  • Laissez tirer les tireurs (Guy Lefranc, France – Italie, 1964).             

Critique n° 912 (Éditions de Minuit, mai 2023; 12 €).

“Céline toujours scandale”             

Fareins (Ain), Bernard Cattin, 19 juin 2021

Agde (Hérault), photo de François Golfier, 25 août 2016

Ma mère est folle (Diane Kurys, Belgique – France, 2018)

Bon dimanche,

Philippe DIDION

31 mars 2024 – 1049

DIMANCHE.

Je ne connais pas, ou très peu, l’œuvre de Nicolas Mathieu. Je n’ai lu que son premier roman, un bon polar, je n’ai pas eu l’occasion de lire le reste et ses prises de position sur tous les sujets qu’il se sent obligé de commenter ne m’intéressent pas. En revanche, comme programmateur de cinéma, c’est un as. On lui a donné carte blanche pour établir le programme d’un festival local qui se déroulait cette semaine et ses choix sont parfaits : un Belmondo grand cru, un Billy Wilder, Le Feu follet de Louis Malle, Jeanne Dielman et In girum imus, deux films que je rêvais de voir depuis leur sortie, et un final en apothéose avec un chef-d’œuvre, Rocky. Chapeau bas. Nous avons pu voir quatre films sur six, enfermés à l’intérieur du cinéma pendant deux jours, c’était formidable.

Les onze bobines de Jeanne Dielman, collection FRAC Lorraine, Metz (Moselle), photos de Lucie Didion

MERCREDI.                 

Jean Carrive à Robert Desnos

“La Girarde

Le 27 mars 23

Mon cher ami,

j’ai eu le bonheur ! de trouver ma face reproduite, il y a près de 4 ans sur papier de cornard. Je me fais un devoir de vous l’envoyer pour faire attendre l’autre patiemment. J’ai beaucoup changé, paraît-il, depuis mais je me reconnais.

C’est l’essentiel.

Cette fois, vous m’écrirez, je pense, sans quoi…

Je m’arrête, car je tiens à écrire à Breton – qui cependant ne me répond pas.

Je vous envoie une bien cordiale poignée de main.

À bientôt.

J. Carrive

La Girarde, par Les Lèvres (Gironde)”

(Jean Carrive, André Breton, Robert Desnos, Pierre Picon et Simone Kahn, L’Étoile de mer)

Spéculations. Viridis Candela, 10e série, n° 8 (juin 2023, 96 p., 15 €).

Culminantes leçons.                               

Spéculations. Viridis Candela, 10e série, n° 9 (septembre 2023, 64 p., 15 €).

Régimes alimentaires I.

On trouve au nombre des régimes étudiés celui préconisé en temps de famine par Paulin Gagne, lequel prônait “le sacrifice volontaire des hommes et des femmes se livrant fraternellement et religieusement en nourriture aux victimes de la faim qui dévore le monde.” Si le “Mangez-vous les uns les autres” de Paulin Gagne est connu, le poème d’Alfred Ruffin qui développe le même thème en 1890 l’est moins. Marc Décimo l’offre aux lecteurs de la revue, offrons-le à sa suite à la notulie :

Philanthropophagie

L’homme, plus malheureux que le porc ou le veau,
Le poulet qu’on engraisse ou le lièvre qui broute,
Se voit, dès qu’il est mort, scellé sous une voûte
Où tout son corps pourrit jusqu’au dernier lambeau.

Combien j’aimerais mieux, dépouillé de ma peau,
Bien coupé, devenir un civet qui ragoûte,
Ou plutôt en pâté dormir dans une croûte,
Qui des cercueils serait, à mon gré, le plus beau !

Ainsi, du corbillard narguant les tristes planches,
Aux horreurs du tombeau j’échapperais par tranches,
Arrosé de bon vin et de fine liqueur,

Et, d’un repas joyeux appréciant l’aubaine,
Les amis qui, vivant, me portaient dans leur cœur,
S’en iraient me portant, charmés, dans leur bedaine.

Petite sale (Louise Mey,  Le Masque, 2023; 380 p., 21,50 €).

Après La Deuxième Femme, saisissante histoire d’emprise qui l’a révélée, Louise Mey confirme son talent avec Petite sale qui la place, à mes yeux, au sommet du polar français. L’histoire commence comme un roman de Simenon : deux policiers parisiens sont envoyés dans la Marne pour enquêter sur la disparition d’un fillette. Celle-ci appartient à la famille d’une sorte d’empereur local, un nabab de la betterave qui emploie la quasi-totalité de la population locale d’une manière tout à fait féodale. Autant dire que les motifs de vengeance sont légion et innombrables les auteurs potentiels du rapt. Patiemment, Louise Mey développe l’enquête qui progresse avec lenteur, alourdie par la boue qui colle aux semelles, à la recherche d’une vérité voilée par la brume locale. Comme dans son premier roman, le soin qu’elle apporte à définir ses personnages est remarquable et elle parvient à rendre de façon magistrale le cadre géographique et historique de cette région encore marquée, à la fin des années 60, par le souvenir de la Grande Guerre : ”En face, sur la place, il voit le monument aux morts de 14-18 – hier il s’est demandé comment un si petit village avait pu perdre autant d’hommes”. Un petit parfum de revanche sociale flotte sur l’ensemble et donne la touche finale à un tableau parfaitement réussi.

JEUDI.

Premiers écrits (Nicolas Bouvier, 1948-1951, rééd. in “Œuvres”, Gallimard, coll. “Quarto”, 2004; 1428 p., 35 €).

VENDREDI.                 

Je n’ai jamais su pourquoi je collectionnais les photos de cordonneries.

Dijon (Côte-d’Or), photo de l’auteur, 27 août 2019

Fayl-Billot (Haute-Marne) photo de Jean-François Fournié, 1er novembre 2005

SAMEDI.             

  • Cartouche (Philippe de Broca, France- Italie, 1962)                               
  • In girum imus nocte et consumimur igni (Guy Debord, France, 1978)                               
  • Rocky (John G. Avildsen, É.-U., 1976)                               
  • Les Petites Victoires (Mélanie Auffret, France, 2023)                               
  • Je veux tout (Guila Braoudé, France, 1999)                               
  • Les Banshees d’Inisherin (The Banshees of Inisherin, Martin McDonagh, Irlande – R.-U. – É.-U., 2022)                              
  • Le Livre des solutions (Michel Gondry, France, 2023)                               
  • Joni MItchell: Both Sides Now (Joni Mitchell: Both Sides Now – Live at the Isle of Wight Festival 1970, Murray Lerner, É.-U. – R.-U., 2018)                               
  • Vers un avenir radieux (Il sol dell’avvenire, Nanni Moretti, Italie – France, 2023).

Marin (Haute-Savoie), photo de Nelly Membré, 6 juillet 2012

Plaisir (Yvelines), photo de Giulia Prada, 18 février 2021

“Je me suis assise sur les sortes de poufs alignés contre le mur. J’ai sorti mon téléphone portable et envoyé un SMS à Angel.

J’ai la situation bien en main. Tu as acheté le salon de coiffure à Fuengirola ?

Pas encore.

On pourrait l’appeler British Hairways.

Je préfère Adult’Hair.

Comment te sens-tu ? Tu as mangé quelque chose ?

Des Haribo.

Tu devrais essayer les cheveux d’ange !

Je crois qu’on devrait l’appeler Birdie & Sass.” (Susie Steiner, Personne inconnue)Joyeuses Pâques,

Philippe DIDION

24 mars 2024 – 1048

DIMANCHE.

Goupi-Mains Rouges(Pierre Véry, Gallimard, 1937, rééd. in in « Les Intégrales du Masque », tome 3, 1997; 924 p., s.p.m.).

Relecture.

LUNDI.

Nous sommes arrivés hier à Bruxelles, en repartons aujourd’hui. Le programme initialement prévu (les expositions sur “L’Art de rien” et sur le surréalisme, lest insectes et les oiseaux du Bois de la Cambre) est passé à l’as mais le changement d’air et la découverte de la belle librairie d’occasion Pêle-Mêle auront été profitables. La téléphonie mobile embarquée m’aura permis de prendre connaissance de bien des messages réconfortants, tout secours est précieux en ces temps troublés.

MARDI.

Attentat (Amélie Nothomb, Albin Michel, 1997, rééd. Librairie Générale Française, coll. “Le Livre de poche” n° 14688; 160 p., 5,60 €).

Le personnage principal du roman se prénomme Épiphane. C’est le seul éclair d’inventivité du livre. Comme souvent quand elle quitte l’inspiration autobiographique, Amélie Nothomb se révèle décevante. Ici, elle raconte la vie d’un homme d’une laideur extraordinaire qui parvient à prendre sa revanche sur le regard des autres en assumant et en dépassant son état. Roman de la laideur, avec références obligées à Quasimodo et à Cyrano – il vaut mieux ne pas comparer.           

Journée marathon avec escales au funérarium, au cimetière, au crématorium, à l’EHPAD et à la maison parentale. Après, il y aura encore bien des choses à faire mais dès demain, je pourrai retrouver ma vie plan-plan, mon ronron et mon train-train. J’ai hâte. Il y a un an jour pour jour, Lucie entrait à l’hôpital avec son poumon sous le bras. Depuis, la mer a été plutôt agitée et on aspire à retrouver des eaux calmes.

MERCREDI.                 

“Aden 20 mars 1883

Mon contrat est renouvelé : je deviens agent principal de la factorerie de la Maison Bardey à Harar, pour une bonne somme : 5 000 francs net par an en plus du logement et de tous les frais, qui me sont toujours accordés gratuits.

Je fais commande en France de nouveaux livres, dont :

Salin, Manuel pratique des poseurs de voies de chemin de fer.

Départ pour Harar dès que possible.” (Loïc Depecker, Journal de Rimbaud)

VENDREDI.                 

Contrepèteries urbaines, photos de l’auteur.

Reims (Marne), 27 décembre 2022

Épinal (Vosges), 10 juin 2023

SA Spinalien – Dijon FCO 1 – 1.                 

Sur James Joyce (Conferenza su James Joyce, Italo Svevo, 1927, Allia, 2014 pour la traduction française, traduit de l’italien par Monique Baccelli; 80 p., 6,20 €).

SAMEDI.             

  • Les Malheurs de Sophie (Jacqueline Audry, France, 1946)                              
  • Les Huit Montagnes (Le otto montagne, Felix van Groeningen, Charlotte Vandermeersch, Italie – Belgique – France – R.-U., 2022)                              
  • Hunger Games : L’Embrasement (The Hunger Games: Catching Fire, Francis Lawrence, É.-U., 2013)                              
  • Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles, Chantal Akerman, Belgique – France, 1975).

Jeanne Dielman en vrai, Bruxelles (Belgique), photo de l’auteur, 15 octobre 2023

Paris (Seine), rue de Joinville, photo de Jean-Christophe Soum-Fontez, 7 janvier 2012

idem, rue de Mont-Louis, 17 août 2018

The Irishman (Martin Scorsese, É.-U., 2019)

Bon dimanche,

Philippe DIDION

17 mars 2024 – 1047

DIMANCHE.

La Planète des sciences (Antonio Fischetti et Bouzard, Dargaud, 2019; 86 p., 21,50 €).

“Encyclopédie universelle des scientifiques”

LUNDI (MATIN).            

“Prenez si ça vous plaît / L’autocar pour Paris / Il partira ce soir / Vous verrez du pays”, écrivait Jacques Prévert…. En vérité, c’est ce matin que je devais prendre l’autocar en question. C’est qu’on célèbre ce soir à l’Arsenal la sortie du dernier numéro des Cahiers Georges Perec, consacré aux “Sonographies perecquiennes”. Un thème qui m’est particulièrement cher puisque c’est par la radio, en 1992 je crois, que je fis connaissance de Georges Perec et pris conscience que ce type avait écrit tout ce que j’avais envie d’écrire – bien mieux évidemment, et bien plus encore. J’avais parlé de cette rencontre dans un texte destiné à un éditeur qui envisageait de rassembler dans une collection les témoignages d’une cinquantaine de personnes invitées à raconter “leur” Perec. Il m’avait sollicité, j’avais fourni, mais ce que j’avais fourni n’avait, avec raison, pas été jugé digne de figurer dans le corpus. Un coup d’œil sur les auteurs des premiers ouvrages de la collection qui sortent ces jours-ci suffit pour constater que je n’y avais pas ma place, faut pas jouer les riches quand on n’a pas le sou. Comme quoi il existe encore des éditeurs lucides, qui savent comment une maison doit être tenue : les grandes personnes au salon, les enfants dans leurs chambres. Cela fait plus de trente ans que je joue avec Perec dans ma chambre – que je travaille un peu pour lui accessoirement au travers de mon petit bulletin – et cela suffit à mon bonheur. Mais revenons à l’autocar pour Paris. Au moment d’y grimper, je reçois appel de mon frère : père hospitalisé suite à une chute, hémorragie cérébrale massive, coma profond, heures comptées. Je fais demi-tour.

LUNDI (SOIR).  

Mort de mon père.

MARDI.

Aux pompes funèbres, où l’on fait désormais figure d’habitués, on organise les obsèques paternelles sur le modèle de celles de ma mère, qui datent de quelques semaines. Mais les tarifs ont augmenté le 1er mars. Qu’à cela ne tienne : la préposée, dans un élan de générosité bienvenu, nous fait cadeau d’une remise qui rend le total inférieur au précédent. C’est à vous faire regretter de n’avoir que deux parents.

Paroles (Jacques Prévert, Le Point du jour, 1947, rééd. in “Œuvres complètes I”, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade n° 388, 1992; 1454 p., 79 €).

MERCREDI.                 

À Mme Édouard Corbière

“Saint-Brieuc, le mardi 13 mars 1860.

Chère maman,

J’ai reçu hier vos deux bonnes lettres et comme nous composons cette après-midi je vais avoir le temps de te répondre longuement. Jeudi j’écrirai à Lucie une longue lettre comme je lui ai promis. J’avais oublié de te dire que M. Bazin avait reçu les 200 francs que papa lui avait envoyés mais il en avait déjà pris 200 autres chez Tanguy je crois, je ne me rappelle pas bien ce qu’il m’a dit; quand je le verrai je lui dirai de m’expliquer la chose. Voilà le temps redevenu un peu moins mauvais et je commence déjà à sentir Pâques de loin, il n’y a plus que 27 jours tout de même, nous y sommes bientôt. […]

Ton Édouard qui t’aime de tout son cœur.” (Tristan Corbière, Lettres)

VENDREDI.        

Dernier adieu à mon père dans le cadre d’une modeste cérémonie au funérarium, au son de “Song of My Father” de Horace Silver. J’ai fait mes tours de garde en ces lieux, occupé à recevoir famille, amis et connaissances. C’était épuisant mais, au final, plutôt agréable car dans ces circonstances les gens sont très gentils, attentionnés, pleins de sympathie, débordants de louanges. Il n’y a pas à dire, on devrait mourir plus souvent.                 

Question de bien-être.

Dijon (Côte-d’Or), photo de Jean-François Fournié, 31 janvier 2023

Metz (Moselle), photo d’Alice Didion, 8 mars 2022

SAMEDI.

J’ai beau savoir qu’il n’y a rien de scandaleux à devenir orphelin à mon âge, on se retrouve un peu groggy à l’issue du coup double qu’on vient de recevoir. Il reste à franchir l’étape de la crémation, qui aura lieu mardi. Nous devions partir à Bruxelles hier, nous le ferons demain pour raccompagner Alice, j’essaierai d’envoyer les notules, non prévues, de bonne heure.

  • Comme un fils (Nicolas Boukhrief, France, 2023)                              
  • Les Âmes sœurs (André Téchiné, France, 2023)                              
  • Le Sang des autres (The Blood of Others, Claude Chabrol, É.-U. – France – Canada, 1984)
  • Dalva (Emmanuelle Nicot, France – Belgique, 2022)                              
  • 3h 10 pour Yuma (3: 10 to Yuma, James Mangold, É.-U., 2007)                              
  • Toni en famille (Nathan Ambrosino, France, 2023)                              
  • Asteroid City (Wes Anderson, Allemagne – É.-U., 2023).             

Paris (Seine), photo de Jean-Christophe Soum-Fontez, 19 juin 2014

idem, rue de Joinville, photo du même, 7 janvier 2012

Offizier Friseur, Michel Larionov

Bon dimanche,

Philippe DIDION

10 mars 2024 – 1046

Le prochain numéro des notules sera servi le dimanche 24 mars 2024.

LUNDI.

La Toussaint (Pierre Bergounioux, Gallimard, coll. “ Blanche””, 1994, 144 p., 15,50 €).

Sur la couverture de L’Orphelin, deux ans avant La Toussaint, on pouvait encore lire “roman” à la suite du titre, ce qui ne masquait en rien la réalité d’un règlement de comptes autobiographique entre l’auteur et son père. La Toussaint creuse le même sillon, sans artifice fictionnel cette fois. Il s’agit de montrer encore une fois comment un enfant, prisonnier des raideurs familiales et géographiques, a pu s’en échapper par la fuite, une double fuite, physique grâce au départ et intellectuelle grâce à la lecture. Cela a donc déjà été dit, cela sera encore dit dans les livres à venir, au point que l’on ne peut s’empêcher de constater que Bergounioux radote un peu. Ce qui est peut-être nouveau ici, c’est l’exposition claire du contraste entre l’ascendance paternelle, obscure, de la Corrèze, et l’autre, lumineuse, du Quercy, avec la mise en avant de la figure du grand-père maternel, mort trop tôt pour sauver l’enfant de la chape de plomb familiale.

MARDI.

La Jeune Fille et la Mer (Catherine Meurisse, Dargaud, 2021; 116 p., 24,50 €).

Cet album est le résultat d’une résidence offerte à Catherine Meurisse au sein de la Villa Kujoyama de Kyoto. Elle se met en scène, carnet de croquis à la main, à la découverte du Japon, de ses paysages, de ses traditions qui, manifestement, la passionnent. Savoir si cela passionne tout autant le lecteur ou la lectrice, c’est autre chose, en tout cas, Catherine Meurisse n’est pas Mario Levrero : quand une fondation lui offre de quoi exercer son art, elle se met au boulot. Cette histoire de résidence me fait penser à Olivier Rolin, lequel, moins chanceux, s’est vu offrir un séjour de deux mois (février et mars, les meilleurs) entre Limoges et Guéret. Guéret, il connaît, Rolin, habitué qu’il est des Rencontres de Chaminadour. Seulement, les Rencontres, ça ne dure que quelques jours, plutôt agréables à vivre pour les auteurs. Ils colonisent un hôtel local, célèbrent leurs retrouvailles de façon festive sous l’œil malicieux de papy Bachelot et font honneur aux produits locaux. Bien sûr cela ne va pas sans certains inconvénients, la troupe arrive systématiquement en retard aux conférences, le public poireaute, qu’importe, il n’a qu’à acheter nos livres en attendant, ça l’occupera. Il y a deux ans, Yannick Haenel n’était même pas venu l’après-midi du deuxième jour, un malaise selon le communiqué officiel. Plus avant, je me souviens de la mine un rien chiffonnée d’Olivier Rolin qui avait dû manifestement se faire violence pour participer à la dernière causerie programmée, quelle idée, le dimanche matin. Depuis, d’ailleurs, les séances du dimanche matin ont été supprimées. Donc un week-end à Chaminadour, ça va, un hiver à Guéret, c’est autre chose. Écrire sur les lieux, comme Catherine Meurisse au Japon ? Jouhandeau a déjà tout dit sur le coin. Et Rolin qui venait de finir un livre, Vider les lieux, dans lequel il racontait sa peine à devoir quitter son logis de la rue de l’Odéon… Expulsé, limogé, enterré à Guéret. Lors des prochaines Rencontres de Chaminadour, qui seront consacrées à Homère, Rolin pourra parler en connaisseur de Charybde et Scylla. En attendant, lui aussi a bossé et de sa résidence agreste est sorti un livre sur deux personnages secondaires des Misérables. Sûr qu’il a eu le temps de relire le bouquin deux ou trois fois sans être dérangé.

MERCREDI.                 

“Nous puisons dans nos forces pour gravir les derniers mètres de la pente, puis nous nous effondrons : nous n’aurions pas fait un pas de plus. Toujours cette impression, au moment où l’effort cesse, le but étant atteint, que, nous aussi, nous sommes à bout et que nous avons tout donné. C’est faux, évidemment, nous aurions trouvé en nous des ressources encore s’il avait fallu parcourir trois mètres de plus. Cette impression d’épuisement ne se vérifie en somme que lorsque nous rendons le dernier soupir – il n’est même au vrai d’autre soupir de soulagement que celui-ci.” (Éric Chevillard, L’Autofictif prend un coach)

VENDREDI.                 

Aperçu d’une collection de cocottes.

Musée de l’image, Épinal (Vosges)

Metz (Moselle), photo de l’auteur, 28 janvier 2023

Décapage n° 66 (Flammarion, automne-hiver 2022; 172 p., 16 €).                               

Jakuta Alikavazovic.

SA Spinalien – Marignane-Gignac-Côte Bleue FC 0 – 2.

SAMEDI.

  • The Night Clerk(Michael Cristofer, É.-U., 2020)                              
  • Une vie (One Life, James Hawes, R.-U., 2023)                              
  • Butcher’s Crossing (Gabe Polsky, É.-U., 2022)                              
  • Place aux jeunes (Make Way for Tomorrow, Leo McCarey, É.-U., 1937)                              
  • Les Têtes givrées (Stéphane Cazes, France – Belgique, 2022)                              
  • L’Assassinat de Jesse James by the Coward Robert Ford (The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford, Andrew Dominik, É.-U. – Canada – R.-U., 2007).             

Paris (Seine), rue de Rochechouart, photo de Pierre Cohen-Hadria, 13 septembre 2012

Aigle (Suisse), photo de Martine Sonnet, 1er septembre 2018

“Ces cheveux ! J’arrive pas à m’expliquer comment un homme peut avoir des cheveux aussi raides. Y’a pas de doute, ça lui faisait honte. Il voulait se les aplatir et il s’achetait je sais pas quelle brillantine, il s’en baignait la tête pour que ses cheveux se hérissent pas, il devait en avoir mal au bras à force de se peigner et de se passer des saloperies. On aurait dit qu’ils se fixaient lorsque, tac, un cheveu se relevait, puis un autre, et puis cinquante, et puis mille, surtout ceux des pattes, là où les cheveux des serranos se hérissent comme des aiguilles, et derrière aussi, au-dessus de la nuque.” (Mario Vargas Llosa, La Ville et les Chiens)

Bon dimanche,

Philippe DIDION

3 mars 2024 – 1045

DIMANCHE.

Identification d’un Harle bièvre, le premier que je vois sur la Moselle.

LUNDI.          

Schnock n° 44 (La Tengo, septembre 2022; 176 p., 15,50 €).

Les Inconnus.

MARDI.

Cercueils sur mesure (Handcarved Coffins, Truman Capote, 1979 pour l’édition originale, Gallimard, 1982 pour la traduction française, rééd. in “Œuvres”, coll. “Quarto”, 2014, traduit de l’américain par Henri Robillot; 1472 p., 32 €).

“Récit véridique non romancé d’un crime américain”.

MERCREDI.                 

“Lundi 28 [Cachet de la Poste : Paris, 28/2/1972]

Mon cher Pia,

Ce petit mot à la hâte pour vous remercier de votre lettre.

Je connais parfaitement le livre de Certigny – y compris ses deux suppléments (dont le dernier tout récent). Vous pensez si je serai ravi de le publier dans ma collection !

Quant au Jarry d’Arnaud, vous êtes sans doute le seul à Nanteuil à y croire encore car à Paris, y compris le Xe arrondissement, personne n’y croit plus.

Je finis aujourd’hui ou demain la dactylographie de mon monstrueux Roussel. Je n’ai plus qu’un voyage à faire (demain) à Bruxelles pour rencontrer une amie de Charlotte Dufrène, c’est-à-dire perdre mon temps.

C’est évidemment le dernier livre que je ferai. Il m’a coûté trop cher. À Pauvert aussi d’ailleurs, selon “l’économie” habituelle de l’édition, et il ne se vendra pas. Logiquement une telle entreprise devrait se terminer par un suicide. Mais il faudrait en avoir le loisir. […]

Bien amicalement,

Fr. Caradec” (François Caradec & Pascal Pia, Correspondance 1957-1979)

L’Arabe du futur 1 : Une jeunesse au Moyen-Orient (1978-1984), (Riad Sattouf, 2014, in L’Arabe du futur : Une jeunesse au Moyen-Orient (1978-2011), Allary Éditions, coll. “Images”, 2023; 1080 p., 125 €).

VENDREDI.                 

Présence de Clet Abraham (ou de ses émules) dans les rues parisiennes, photos de l’auteur.

rue Louis-Blanc, 22 décembre 2015

Rue Malher, 29 octobre 2016

SAMEDI.

  • Anscht (c.m., Matthias Huber, Suisse, 2023)                              
  • Daaaaaalí ! (Quentin Dupieux, France, 2023)                              
  • Mes rendez-vous avec Léo (Good Luck to You, Leo Grande, Sophie Hyde, R.-U. – É.-U., 2022)                              
  • Macbeth (Roman Polanski, R.-U. – É.-U., 1971)                              
  • Vivre (Living, Oliver Hermanus, R.-U. – Japon – Suède, 2022)                              
  • Hunger Games (The Hunger Games, Gary Ross, É.-U., 2012)                              
  • Un coup de maître (Rémi Bezançon, France – Belgique, 2023)             

Nantes (Loire-Inférieure), photo de François Golfier, 10 septembre 2012

Saint-Mandé (Val-de-Marne), photo de Pierre Cohen-Hadria, 14 mai 2014

7 mai 2023. 196 km. (43 164 km).

97 habitants

Nous n’irons jamais plus loin. Le village de Trampot est connu comme étant le plus éloigné du chef-lieu du département. Le monument et l’inscription sortent de l’ordinaire : une composition en haut-relief avec une femme en pied tenant un drapeau replié et les mots suivants :

Trampot
À ses
Héroïques
Défenseurs
1914-1918

MONGIN Alphonse 1914 ETIENNE Auguste 1915
MATHIEU Alphonse 1914 DESNOUVAUX Henri 1915
MARQUE Gustave 1914 FURGAUX Lucien 1915
MATHIEU Paul 1914 THOMAS Paul 1915
MATHIEU Louis 1914 DESCHARMES Alphonse 1916
MATHIEU Abel 1914 MORLOT Onésime 1917
POLLIOT Henri 1917
MATHIEU Georges 1941

Dans le cimetière qui entoure l’église, trois tombes de Poilus sont ornées d’une plaque émaillée, hommages de leurs familles. Je m’empresse de les photographier : j’ai lu cette semaine que ces plaques étaient régulièrement volées et revendues.

Les Enfants du siècle (Diane Kurys, France, 1999)

Bon dimanche,

Philippe DIDION