DIMANCHE.
Lecture. Histoires littéraires n° 73 (Du Lérot éditeur, janvier – février – mars 2018; 176 p., 25 €).
Dossier Flaubert.
Opération Napoléon (Napóleonsskjölin, Arnaldur Indridason, Forlagid, 1999 pour l’édition originale, Métailié, 2015 pour la traduction française, rééd. Points Policier P4430, 2016, traduit à partir de l’édition anglaise par David Fauquemberg; 432 p., 8,10 €).
L’œuvre d’Indridason ne se limite pas à la série Erlendur et c’est une véritable surprise d’en découvrir un aspect caché à partir de ce roman qui date du début de sa carrière. Les enquêtes d’Erlendur ne brillent guère par leur inventivité : la lourdeur du personnage central leur donne un côté statique qui limite les rebondissements et les embardées. On est à mille lieues de cette pesanteur voulue dans Opération Napoléon où l’auteur imagine une histoire trépidante dont l’action se déroule en quatre jours sur un rythme de série télévisée. Elle oppose les services secrets américains, désireux de retrouver un avion nazi enfoui dans un glacier, à une jeune avocate islandaise qui veut à tout prix savoir ce qui se cache dans cet avion. Espionnage, fusillades, torture, courses poursuites, un doigt de romance, tous les ingrédients du thriller sont réunis avec une belle efficacité. Libéré de son personnage emblématique, Indridason se lâche, soucieux de montrer de quoi il est capable. C’est comme si Simenon débarrassait Maigret de son pardessus et l’envoyait dans une aventure à la James Bond.
MARDI.
Vie sanitaire. Il fait chaud à l’hôpital, on laisse les portes ouvertes. Dans la chambre voisine de celle où je fais ma visite quotidienne, je reconnais l’occupant du lit près de la fenêtre. C’est un homme connu par ici, un boucher de la ville. J’espère qu’il est bien soigné car il fait partie d’une espèce en voie de disparition : il est loin le temps où les boucheries se touchaient presque, le long de la rue de Nancy qui menait aux abattoirs. Déjà, dans sa boutique, il fait l’effet d’un survivant alors ici… Il fait chaud à l’hôpital, le boucher est torse nu sur son lit, on dirait un petit veau. On vient de lui servir un plateau repas qu’il examine avec circonspection. Il y a de quoi, pour quelqu’un dont j’imagine le quotidien alimentaire meublé de tripes fumantes, de grasses andouillettes et d’entrecôtes épaisses. Je lis dans ses pensées. À la ville comme à l’hôpital, mieux vaut faire le boucher que le veau.
MERCREDI.
Éphéméride. “19 février [1985]
Au Français. Bien qu’aphone, je vais donner ma voix au Balcon et à Fin de partie. Je mime le grippé; c’est plus simple. Si ces messieurs-dames sociétaires savaient comme je suis bon comédien, ils m’engageraient ! Pour un rôle muet, bien entendu.” (Mathieu Galey, Journal intégral 1953-1986)
Vie politique. “Girancourt accueille le comité interministériel aux ruralités et sept ministres dont le chef du gouvernement Édouard Philippe” (Vosges Matin). L’escouade débarque en fin de matinée, les gendarmes sont sur place depuis le lever du jour pour empêcher toute circulation et présence dans les rues. La ruralité, on veut bien, mais les ruraux, quand même pas. L’opération aura eu tout de même un aspect positif, que j’aimerais voir se renouveler lorsque je me déplace pour l’IPAD :

photo Vosges Matin, 20 février 2020
JEUDI.
Brèves de trottoir.

VENDREDI.
Le cabinet de curiosités du notulographe. Urbanisme canin.


Dussen (Pays-Bas), photo de Jean-François Fournié, 7 août 2008 / Le Cannet (Alpes-Maritimes), photo de l’auteur, 22 avril 2013
SAMEDI.
Films vus. La Fille du puisatier (Marcel Pagnol, France, 1940)
Astérix : Le Secret de la potion magique (Alexandre Astier & Louis Clichy, France – Belgique, 2018)
Rush (Ron Howard, R.-U. – Allemagne – É.-U., 2013)
Gentlemen cambrioleurs (King of Thieves, James Marsh, R.-U., 2018)
Birdy (Alan Parker, É.-U., 1984)
Gringo (Nash Edgerton, Australie – É.-U. – Mexique, 2018)
L’Enfer d’Henri-Georges Clouzot (Serge Bromberg & Ruxandra Medrea, France, 2009).
Lecture. Critique n° 855-856 (éditions de Minuit, août-septembre 2018; 13,50 €).
“Éric Chevillard : Angles d’attaque”
Football. SA Spinalien – Lille B 1 – 0.
L’Invent’Hair perd ses poils.


Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine), photo de Xavier X, 9 juin 2011 / Nyon (Suisse), photo de Juliette Julien, 4 mai 2018
Poil et plume. “Berdelin rédacteur d’articles philosophiques pour des revues, utilise le prétexte du coiffeur pour aller faire les bouquinistes et échapper à l’autorité de sa femme. Or il tombe ce jour-là sur un artiste capillaire au comportement étrange, qui commence par le passer à la tondeuse avant de devenir complètement fou ! Ainsi méconnaissable, après avoir risqué sa vie, et ayant flâné toute la journée sous cet aspect transformé, il rentre chez lui, où sa femme se laisse reprendre son autorité sous le coup de la stupéfaction.” (André Birabeau, La Barbe et les Cheveux, résumé paru dans Le Rocambole n° 80, automne 2017).
Bon dimanche,
Philippe DIDION
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