30 avril 2023 – 1012

DIMANCHE.       

Vie familiale.

Visite à Lucie à l’hôpital de Nancy-Brabois.

Courriel.

Une demande de désabonnement aux notules.

LUNDI.

Vie familiale.

Nouvelle visite à l’hôpital de Nancy-Brabois, cette fois pour en extraire Lucie qui a vu aujourd’hui un anesthésiste, avant-dernière étape du parcours pré-opératoire.

MARDI.           

Lecture.

Revue des Deux Mondes, octobre 2021 (192 p., 18 €).

Menaces sur la culture.

Cette livraison consacre quelques pages à Jean Dutourd, reprenant notamment un article de celui-ci paru dans la même revue en février 1979 et intitulé “Quelqu’un qui vous veut du bien”. Dutourd y parlait de la lettre anonyme, un genre qu’il disait bien connaître pour en recevoir des spécimens par centaines. Il faut dire que l’homme, par sa position assumée de conservateur étalée au grand jour dans ses livres et ses articles, était une proie toute désignée pour cet exercice que l’on pourrait croire aujourd’hui dépassé. Pas tout à fait. Ce n’est pas pour me vanter mais moi aussi, j’ai mon corbeau, et je n’en suis pas peu fier. Il s’était déjà manifesté sur le site des notules – un site qui ne me sert que d’armoire à archives, jamais visité sinon par quelques égarés qui s’enfuient en courant quand ils voient ce dont il s’agit – par un mot peu amène mais on connaît la valeur à donner à ces commentaires courageusement déposés sous pseudonyme sur les blogs et les réseaux, c’est de la bouillie pour les chats et pour les chiens, on s’en bat l’œil. La véritable lettre anonyme, c’est tout de même autre chose, une autre dimension. Au début de l’année, mon corbeau m’a écrit, en vrai cette fois, pour me dire tout le dégoût que lui inspiraient ma personne et mes écrits. “La simple lettre d’injures ou de menaces commence en général par : Pauvre idiot”, écrit Jean Dutourd. Moi, j’ai eu droit à “Sombre crétin”, ce qui est aussi joli. Je n’ai pas gardé mémoire de la suite, fleurie comme on l’imagine, ce n’est pas grave. L’important est ailleurs : dans le fait qu’il y ait quelque part, en un lieu où les loisirs doivent être rares, une personne qui se force, sans que rien ni personne ne l’y obligent, à lire des choses qui manifestement ne lui plaisent pas, prenne la peine et le temps de se saisir d’un crayon et d’un bout de papier, de se creuser le citron pour trouver des formules assassines, d’acheter des timbres, de faire des recherches pour dénicher une adresse et de se déplacer pour confier le tout à la poste. C’est admirable, quand on connaît la cause de son aversion. Parce que, on ne va pas se mentir, on est entre nous, on s’entend bien, on s’apprécie, mais avec les notules on est plus proche de l’insignifiance que des hautes sphères de la pensée, il n’y quand même pas de quoi susciter des mouvements de foule. Ce qui rend d’autant plus précieux notre oiseau : ce n’est pas un corbeau, c’est un merle blanc. Son plumage éblouit, son ramage enchante, ses coups de bec stimulent et sa fiente fertilise.

MERCREDI.                  

Éphéméride.

26 avril  [1896]

Hier soir Dessus est venu chez moi, flanqué de Huysmans et de Landry. Huysmans m’avait conté, avant l’arrivée des deux autres, que Jean Lorrain qui écrit dans Le Journal,avec talent, était un sodomiste. Il a visité avec lui les milieux sodomistes qui avoisinent les Halles. Car les sodomistes ne sont pas des raffinés, mais des bouchers de la Villette, des forts de la Halle. Lorrain est toujours fleuri de gardénias, couvert de bagues et puant de parfumerie, avec des ongles peints. Et Huysmans de s’écrier : “L’inutilité de tout ça !” Lorrain subit d’affreuses opérations. On “l’ouvre comme un fruit”, on lui arrache “des orchidées de douleur”, c’est là le plus clair résultat de ses vices.” (Abbé Mugnier, Journal 1879-1939)

JEUDI.         

Vie familiale.

Retour à Metz pour sortir quelques affaires de l’appartement de Lucie, puis à l’hôpital de Nancy-Brabois pour la rencontre avec le chirurgien. Celui-ci se montre moins alarmiste que ses confrères du service des maladies infectieuses. Certes, il faut opérer, ôter le segment ou le lobe du poumon abritant le champignon mais celui-ci est encore suffisamment éloigné des gros vaisseaux pour qu’il puisse n’intervenir que le mois prochain. Cela se fera par l’intermédiaire d’un robot et sans ouverture thoracique, ce qui évitera bien des douleurs et tracas. Après, la vie pourra reprendre son cours ordinaire. En attendant, obligation de résider à proximité de Brabois, de rester sous surveillance – d’où le retour au foyer parental – et interdiction de reprendre le travail. Nous repartons pour Épinal où Caroline, orpheline depuis cette nuit, a d’autres démarches à accomplir. Dans la soirée, retour à Nancy pour cueillir Alice qui a trouvé un covoiturage pour rentrer dare-dare de Bruxelles.          

Lecture.

Les Circonstances de la vie (Charles Ferdinand Ramuz, Librairie académique Didier, Perrin et Cie, 1907, rééd. in “Romans I”, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade n° 517, 2005; 1764 p., 61 €).

VENDREDI.                 

Le cabinet de curiosités du notulographe.

Home sweet home, photos de l’auteur.

Sandaucourt (Vosges), 30 août 2020

Vomécourt-sur-Madon (Vosges), 4 septembre 2016

Lecture.

Guacamole Vaudou (Éric Judor & Fabcaro, Seuil, 2022; 80 p., 18,50 €).

Roman-photo.

SAMEDI.

Obituaire.

À Saint-Jean-du-Marché, le cimetière se trouve rue du Paradis. Aujourd’hui, l’arrivée d’une nouvelle résidente est saluée par le maire de la commune, Monsieur Dominique Paradis. On peut partir sous de pires auspices, même si ça n’empêche pas la tristesse et les regrets. 

Films vus.

  • Shalako (Edward Dmytryk, R.-U. – R.F.A. – É.-U., 1968)                             
  • Stillwater (Tom McCarthy, É.-U., 2021)                             
  • Femme ou démon (Destry Rides Again, George Marshall, É.-U., 1939).             

Invent’Hair, bilan d’étape.

Bilan établi au stade de 5 700 salons, atteint le 17 septembre 2022.

Bilan géographique.

Classement général par pays.

  1. France : 4 769 (+ 85)
  2. Espagne : 185 (+ 5)
  3. Royaume-Uni : 128 (+ 8)
  4. Belgique : 83 (+ 1)
  5. Italie : 65 (=)
  6. Suisse : 48 (+ 1)
  7. États-Unis : 45 (=)
  8. Portugal : 39 (=)
  9. Allemagne : 36 (=)
  10. Danemark : 34 (=)

Pas de changement en tête du classement.

Classement général par régions (France)

  1. Rhône-Alpes : 773 (+ 13)
  2. Île-de-France : 770 (+ 22)
  3. Languedoc-Roussillon : 377 (+ 5)
  4. Provence-Alpes-Côte-d’Azur : 354 (+ 1)
  5. Lorraine : 353 (+ 4)
  6. Midi-Pyrénées : 245 (=)
  7. Bretagne 194 (+ 7)
  8. Pays de la Loire : 193 (=)
  9. Centre : 179 (=)
  10. Bourgogne : 176 (=)

La Bretagne récupère sa 7e place aux dépens des Pays de la Loire. En tête, Rhône-Alpes emporte l’étape au sprint devant l’Île-de-France.

Classement général par départements (France).

  1. Seine (Paris) : 595 (+ 2)
  2. Rhône : 344 (+ 1)
  3. Vosges : 185 (=)
  4. Loire-Atlantique : 135 (=)
  5. Hérault : 133 (+ 5)
  6. Loire : 108 (+ 7)
  7. Alpes-Maritimes : 103 (=)
  8. Meurthe-et-Moselle : 102 (=)
  9. Pyrénées-Orientales : 96 (=)
  10. Bouches-du-Rhône : 93 (=)

La Loire dépasse les Alpes-Maritimes et la Meurthe-et-Moselle qui font du surplace. La Seine-et-Marne connaît la progression la plus importante avec 20 nouveaux salons et un bond de la 63e à la 33e place.

Classement général par communes.  

  1. Paris : 595 (+ 2)
  2. Lyon : 164 (+ 1)
  3. Nantes : 68 (=)
  4. Barcelone : 62 (+ 3)
  5. Nice : 59 (=)
  6. Nancy : 56 (=)
  7. Épinal : 52 (=)
  8. Montpellier : 35 (+ 2)
  9. Le Havre : 33 (+ 7)
  10. Marseille : 32 (=)

Le Havre entre dans le top 10 et en chasse Metz et Dijon. Villes remarquables : Nemours (9 salons) et Saint-Étienne (7 salons), respectivement 40e et 41e alors qu’elles occupaient précédemment les 170e et 105e positions.

Bilan humain.

  1. Jean-Damien Poncet : 751 (+ 54)
  2. Philippe Didion : 432 (+ 11)
  3. Pierre Cohen-Hadria : 417 (=)
  4. François Golfier : 348 (=)
  5. Jean-Christophe Soum-Fontez : 173 (=)
  6. Sylvie Bernasconi : 159 (=)
  7. Hervé Bertin : 153 (+ 5)
  8. Bernard Cattin : 133 (=)
  9. Jean-François Fournié : 119 (=)
  10. Benoît Howson : 88 (=)

Pas de changement dans le top 10.

Étude de cas. En marge de l’Invent’Hair, nos amies les bêtes.

Paris (Seine), rue du Château, photo de Jean Louis Pirlot, 10 mars 2014

Arles (Bouches-du-Rhône), photo de Paul Emond, 18 mai 2015

Bellême (Orne), photo de Christophe Hubert, 7 novembre 2015

Aubusson (Creuse), photo de l’auteur, 28 juillet 2016

L’Invent’Hair perd ses poils.

Green Forest (Arkansas, É.-U.), photo de Benoît Howson, 27 juillet 2012

Fifty-Six (Arkansas, É.-U.), photo du même, 28 juillet 2012

Poil et pellicule.

La Prière (Cédric Kahn, France, 2018)

Bon dimanche,

Philippe DIDION

23 avril 2023 – 1011

DIMANCHE.

Vie familiale.

Visite à Lucie à l’hôpital de Nancy-Brabois. Les nouvelles sont bonnes dans la mesure où le mal est identifié (aspergillose) et qu’il peut être soigné. Il faudra en passer par l’opération pour éliminer le champignon logé dans le poumon. On attend le calendrier des réjouissances à venir.                  

Obituaire.

La notulie est en deuil. J’apprends dans Le Monde du jour le décès de Jean-Pierre Salgas, notulien de longue haleine. Jean-Pierre était un fidèle du séminaire Perec de Jussieu, où j’avais fait sa connaissance. À l’affût de tout ce qui se passait en littérature, il y venait toujours porteur des dernières informations sur le sujet, impatient de les partager. Il connaissait mon goût pour René Fallet et ne manquait pas de me signaler telle ou telle apparition de celui-ci dans telle ou telle émission visible sur YouTube. Je me réjouissais de le revoir en septembre dernier à Guéret où il devait intervenir sur Bataille et les surréalistes au cours des Rencontres de Chaminadour. La maladie a empêché sa venue. Je voyais encore sa signature dans Le Monde diplomatique ou dans En attendant Nadeau où il faisait un peu de critique littéraire. Et puis son nom dans le journal, aujourd’hui, celui d’un homme qui m’aura enrichi et que je remercie.                  

Lecture.

Une vieille maîtresse (Jules Barbey d’Aurevilly, A. Cadot, 1851, rééd. in “Romans”, Gallimard, coll. “Quarto”, 2013; 1216 p., 25 €).

Un jeune libertin assagi convole en justes noces avec une jeune fille bien née. Il est poursuivi par une Espagnole sulfureuse avec laquelle il a entretenu une relation passionnée pendant dix ans. Sur cette trame, Maupassant aurait cousu dix pages nerveuses et bien enlevées. Barbey d’Aurevilly fait tout le contraire : il étire, développe, enrobe, brode à l’envi. Les éléments du décor sont décrits avec une minutie pointilleuse, les sentiments et motivations des personnages longuement analysés, les événements, plutôt rares, étendus – et parfois répétés car relatés de plusieurs points de vue – sur des pages et des pages. À cela, l’auteur ajoute une peinture des mœurs du XIXe siècle, le sien, qu’il déteste franchement, des plus détaillées et emplie des regrets du temps de la monarchie, la noblesse de cœur des personnages ne venant que de leur naissance aristocratique. Tout cela pourrait être pesant mais si la lecture du roman prend du temps, celui-ci n’est jamais perdu tant l’écriture de Barbey permet de conserver l’intérêt par sa richesse et ses trouvailles : des phrases longues, construites avec art, un lexique riche sans être ampoulé, un soin constant un peu désuet mais toujours charmant.

MARDI.

Vie merdicale.

Visite à Lucie à l’hôpital de Nancy-Brabois.            

Lecture.

Une dent contre lui (The Tooth and the Nail, Bill Ballinger, Harper, 1955 pour l’édition originale, Presses de la Cité, coll. “Un mystère” n° 250, 1955 pour la traduction française, traduit de l’américain par Gilles Morris-Dumoulin, rééd. in « Polars années 50 », vol. 3, Omnibus, 1997; 1096 p., 145 F). 

On a suffisamment ici signalé les faiblesses de quelques titres issus de la collection “Un mystère” pour ne pas souligner l’excellence de ceux signés par Bill Ballinger, un de ses habitués. Ballinger est un maître du montage parallèle, il l’avait prouvé dans Version originale en 1950, il le confirme ici en faisant alterner les chapitres relatant le déroulé d’un procès criminel et ceux consacrés au parcours d’un homme exerçant le métier de magicien, apparemment étranger au procès en question. Ce n’est que dans les deux derniers chapitres que les deux histoires, aussi intéressantes à lire l’une que l’autre, se rejoignent, au bout d’un parcours palpitant de bout en bout.

MERCREDI.                 

Éphéméride.

“Lundi de Pâques, 19 avril 1954

Cette nuit, comme je ne dormais pas, les Carnets de Henry James m’ont donné l’envie de rouvrir un de ses romans. J’ai trouvé dans la bibliothèque Un portrait de femme. Le traducteur Philippe Neel souligne ce que précisément je notais hier : “Mal informé, sinon insoucieux des nécessités sordides et des problèmes sociaux, Henry James ne touche aux classes “laborieuses” qu’avec une réserve teintée de répugnance, comme une grande dame peut toucher au livre graisseux des comptes de sa cuisinière…” (François Mauriac, Le Bloc-notes)

VENDREDI.

Lecture.

Les gens de Bilbao naissent où ils veulent (Maria Larrea, Grasset, 2022; 224 p., 20 €).

Roman sélectionné pour le Prix René-Fallet 2023.                 

Le cabinet de curiosités du notulographe.

Fête des voisins.

Langres (Haute-Marne), photo de Jean-François Fournié, 19 septembre 2018

Troyes (Aube), photo de l’auteur, 27 octobre 2019

SAMEDI.

Lecture.

Maus: Un survivant raconte. 2e partie : Et c’est là que mes ennuis ont commencé (Maus, II. A Survivor’s Tale: And Here My Troubles Began, Art Spiegelman, Pantheon Books, 1992 pour l’édition originale, Flammarion, 1992 pour la traduction française, rééd. in “Maus : L’Intégrale”, Flammarion, 2019, traduit de l’américain par Judith Ertel; 296 p., 30 €).

Films vus.

  • Downtown Abbey 2 : Une nouvelle ère (Downtown Abbey: A New Era, Simon Curtis, R.-U. –É.-U., 2022)
  • Le Choc (Robin Davis, France, 1982)
  • En corps (Cédric Klapisch, France – Belgique – Pays-Bas, 2022)
  • La Part du feu (Étienne Périer, France, 1978)
  • Menteur (Olivier Baroux, France, 2022)
  • À tout casser (John Berry, France – Italie, 1968)
  • Affaire sensible (De zitting Saskia Diesing, Pays-Bas, 2021).            

L’Invent’Hair perd ses poils.

Hope (Arkansas, É.-U.), photo de Benoît Howson, 22 juillet 2012

Toucy (Yonne), photo de Bernard Cattin, 15 mai 2015            

Poil et pellicule.

Exotica (Atom Egoyan, Canada, 1994)

Bon dimanche,

Philippe DIDION

16 avril 2023 – 1010

DIMANCHE.                  

Vie au grand air.

Promenade kantienne à Saint-Jean-du-Marché. C’est encore un peu tôt pour les hirondelles et les libellules mais Citron, Paon du jour et Petit Nacré sont au rendez-vous. Ça sent le printemps.

MERCREDI.                  

Éphéméride.

Lundi 12 avril 1971

Vu à la TV LA CHAÎNE (Stanley Kramer), NORMANDIE-NIÉMEN (Jean Dréville).

Guerre civile au Pakistan et à Ceylan.

Séjour insupportable à cause de l’abjection de ma mère.” (Jean-Patrick Manchette, Journal 1966-1974)

VENDREDI.                 

Le cabinet de curiosités du notulographe.

Exposition sur la femme à barbe, Thaon-les-Vosges (Vosges), septembre 2016.

SAMEDI.

Films vus.

  • Le Jour des rois (Marie-Claude Treilhou, France, 1991)
  • À la Poursuite du diamant vert (Romancing the Stone, Robert Zemeckis, É.-U., Mexique, 1984)
  • Brûle (c.m., Nicolas Merle, France, 2020)
  • Le Bleu du caftan (Maryam Touzani, France – Maroc – Belgique – Danemark, 2022)
  • L’Amour c’est mieux que la vie (Claude Lelouch, France, 2021)
  • Le Monde de Suzie Wong (The World of Suzie Wong, Richard Quine, R.-U. – É.-U., 1960)                             
  • Cecil B. Demented (John Waters, É.-U. – France, 2000)                             
  • Le Baron fantôme (Serge de Poligny, France, 1943).            

Vie familiale.

Nous ne sommes pas dans les allées du salon du livre, encore moins dans les tribunes de Saint-Symphorien pour assister à la sèche défaite des Girondins de Bordeaux mais bien à Metz, au CHR de Mercy, où Lucie est de nouveau hospitalisée depuis hier. Peu après notre visite, elle est transférée au CHU de Nancy où l’on sera plus à même de faire face en cas d’urgence. On dirait bien que le printemps a fichu le camp.            

L’Invent’Hair perd ses poils.

Dallas (Texas, É.-U.), Photo de Benoît Howson, 19 juillet 2012

Epsom (Angleterre, R.-U.), photo de Cecilia Howson, 3 avril 2018

IPAD. (Itinéraire Patriotique Alphabétique Départemental).

6 juin 2022. 104 km. (42 132 km).

3 405 habitants

Sur le côté de l’église, le monument présente une structure triangulaire devant un mât portant plusieurs drapeaux et un écusson RF. Au premier plan, une sculpture représentant un gisant et une pleureuse, sous une Croix de Guerre surmontée d’un casque. Les noms sont répartis sur dix colonnes, de chaque côté de la composition signée A. SALADIN, SCULPR.

1914-1918

1939-1945

À

Nos

Morts

Glorieux

Colonne 1 : 19 noms d’AMRHEIN Marcel à LALLOZ Lucien

Colonne 2 : 16 noms de MARION Roger à WARIN Raymond, plus COME Jean-Marie sous le titre TOE AFN

Colonne 3 : 26 noms d’ALTHERRE Jules à CLAUDE Robert

Colonne 4 : 28 noms de DEMANGE Alfred à ENGEL Eugène

Colonne 5 : 30 noms de FADY Jean-Baptiste à LAMBERT Léon

Colonne 6 : 38 noms de LAMBERT Léon-Émile à OHLING Henri, dont un prénommé Enogat

Colonne 7 : 27 noms d’OUDINOT Jean à SCHRICK Paul

Colonne 8 : 26 noms de SCHULTZ Camille à ZIAN Amé (lapsus burini pour Aimé ?)

Colonne 9 : 19 noms d’ANTONI Germain à HOUOT Gustave, dont un (ou une, nous sommes dans les victimes civiles, CLAUDEL Camille)

Colonne 10 : 19 noms de HUSSON Maurice à ZIEGLER Gaston.            

Poil et pellicule.

L’Extravagant Mr. Ruggles (Ruggles of Red Gap, Leo McCarey, É.-U., 1935)

Bon dimanche,

Philippe DIDION

9 avril 2023 – 1009

MARDI.

Vie familiale.

Lucie sort de l’hôpital, les résultats des dernières investigations sont négatifs. La piste de la tuberculose, présentée à l’origine comme une quasi-certitude, est désormais abandonnée. D’autres analyses sont en cours, il reste à savoir ce qui ne colle pas avec ce fichu poumon, mais pour l’instant, après celles de la panique, de l’inquiétude, de l’attente et de l’incertitude, c’est l’heure du soulagement.

Lecture.

Le Lotus bleu (Hergé, Casterman, 1936; 62 p., 11,95 €).

MERCREDI.                

Éphéméride.

Mardi 5 avril 1983

Les électriciens, chargés de changer l’installation, envahissent l’appartement. Ah ! les vaches ! Qu’est-ce qu’ils font comme dégâts.

Envoyé bouquin à Fred, le dessinateur.

Au réveil, toujours les mêmes phénomènes d’engourdissement des membres.

Dîner au restaurant.

À 22 heures, appelé Chris. Je n’ai pas pu résister au désir de l’appeler. Je suis vraiment un con. Elle part pour Dakar demain… avec son fils (?). Retour le 13.” (Léo Malet, Journal secret)

VENDREDI.                 

Le cabinet de curiosités du notulographe.

Chaud devant.

Vosges Matin, 18 novembre 2020

idem, 14 mars 2021, collection de l’auteur

SAMEDI.

Films vus.

  • Les Miller, une famille en herbe (We’re the Millers, Rawson Marshall Thurber, É.-U. – R.-U. 2013)                             
  • Les Folies fermières (Jean-Pierre Améris, France, 2022)                             
  • La Chasse (Jagten, Thomas Vinterberg, Danemark – Suède, 2012).            

L’Invent’Hair perd ses poils.

Glasgow (Écosse, R.-U.), photo de Benoît Howson, 6 août 2011

Poil et plume.

“La ville était proche. Il suffisait de marcher quelques minutes en lisière, de suivre un chemin pentu bordé de groseilliers et déjà, on était sur la route départementale. Jefferson suivit cette route, virage après virage. Est-ce parce qu’il était encore en pensée avec Chuck sur les rives de l’Orénoque ? Ou bien au contraire parce qu’il s’imaginait déjà livré aux douces mains de Carole, la jeune employée du salon de coiffure qui lui ferait son shampoing avant la coupe ? Toujours est-il qu’il traversa en un endroit malcommode, juste après un virage serré.” (Jean-Claude Mourlevat, Jefferson)

Bon dimanche,

Philippe DIDION

2 avril 2023 – 1008

LUNDI.

Lecture.

Les Catilinaires (Amélie Nothomb, Albin Michel, 1995, rééd. Librairie Générale Française, coll. “Le Livre de poche” n° 14170, 1997; 160 p., 5,70 €).

Restons un moment à Bruxelles avec la belle librairie Tropismes où je me suis contenté d’acheter ce petit livre (à un prix légèrement supérieur à celui pratiqué en France). Manifestement, je n’avais pas la dégaine d’un lecteur d’Amélie Nothomb puisque le libraire m’a de suite demandé si c’était pour offrir. Le troisième roman de l’auteure reprend le dispositif mis en place dans le premier, Hygiène de l’assassin, à savoir la confrontation d’un personnage normal avec un monstre. On imagine qu’avec cette mise en scène de la monstruosité, Amélie Nothomb évoque celle que contient sa propre personnalité, la boulimie par exemple, présente dans ces pages. Un professeur et sa femme, au moment de la retraite, achètent la maison de leurs rêves, isolée dans la nature. Pas tout à fait isolée puisqu’un voisin médecin s’impose chez eux par des visites quotidiennes et muettes qui détruisent leur vie. Comme Hygiène de l’assassin, Les Catilinaires est une complète réussite par sa tenue et sa noirceur. On devine qu’après cela l’Amélie pourra dérouler sa carrière sans craindre de commettre des romans moins aboutis. Elle a trouvé sa voie, elle n’a pas encore trente ans et l’avenir est à elle.

MARDI.

Vie familiale.

Nous faisons un aller et retour jusqu’à l’hôpital de Metz où l’on nous accorde deux minutes d’entretien avec Lucie, depuis le seuil de la chambre. Ce n’est pas grand-chose mais ça recharge les batteries de tout le monde.

MERCREDI.                 

Éphéméride.

Jeudi 29 [mars 1917]

Départ d’Hendaye à 4 heures, après un séjour de continuelle tempête et de froid glacial. Ma pauvre petite amie Durruty, avec cette certitude maintenant que je vais retourner aux armées, est plus que jamais dans l’angoisse de me quitter.” (Pierre Loti, Soldats bleus : Journal intime 1914-1918)

Vie littéraire.

La période est calme. J’ai rendu la semaine dernière ma copie pour le prochain numéro des Refusés, j’ai puisé pour répondre à la contrainte (“Le double”) dans ma collection d’avis de décès – celle-ci m’a déjà servi mais je me rends compte qu’elle peut être utilisée pour n’importe quel thème, il suffit de fouiller. Je n’ai rien en vue avant d’entreprendre le Bulletin de l’Association Georges Perec début mai et je ne vais pas m’en plaindre. J’ai renoncé aux recensions pour Histoires littéraires, je me contente de m’occuper des services de presse pour la revue, je n’ai pas de nouvelles de l’éditeur perecquien qui m’avait sollicité et, pour ce qui est des chantiers personnels (Atlas de la Série Noire, Mémoire louvrière et autres), j’ai tout arrêté et balancé les kilos de fiches, carnets et cahiers que j’avais remplis dans le bac jaune. Pour Gengenbach, c’est fini aussi, je garde les documents accumulés pour les transmettre à d’éventuels amateurs, je l’ai déjà fait à destination d’un universitaire qui a publié quatre volumes sur l’homme et l’œuvre, je suis content d’avoir été une sorte de pionnier dans ce domaine. Tout cela m’aura occupé pendant des années, je n’en regrette pas une seconde. Comme j’ai commencé à me dépouiller des objets, je vais certainement continuer à me défaire des obligations que je m’étais créées pour goûter au blanc savoureux des pages d’agenda.                 

Lecture.

Spéculations.Viridis Candela, 10e série, n° 4 (15 juin 2022, 80 p., 15 €).

Les Listes.

VENDREDI.                 

Le cabinet de curiosités du notulographe.

Les à-côtés de la coiffure.

Paris (Seine), rue Pétion, photo de Pierre Cohen-Hadria, 15 mai 2019

Meung-sur-Loire (Loiret), photo de Jean-François Fournié, 12 octobre 2020

SAMEDI.

Lecture.

Les Gardiens du phare (The Lamplighters, Emma Stonex, 2021 pour l’édition originale, Stock, coll. “La Cosmopolite”, 2022, traduit de l’anglais par Emmanuelle Aronson; 448 p., 23 €).             

Films vus.

  • La Place d’une autre (Aurélia Georges, France, 2021)
  • XXL (Ariel Zeitoun, France, 1997)
  • Si on chantait (Fabrice Maruca, France, 2021)
  • La Grande Menace (The Medusa Touch, Jack Gold, R.-U. – France, 1978)
  • Jersey Boys (Clint Eastwood, É.-U., 2014)                             
  • Échec au porteur (Gilles Grangier, France, 1958)             

L’Invent’Hair perd ses poils.

Moyenmoutier (Vosges), photo de Francis Henné, 27 juillet 2012

Paris (Seine), rue Gérando, photo de Jean-Damien Poncet, 6 septembre 2019

Poil dessiné.

Blutch, La Coupe au rasoir

Bon dimanche,

Philippe DIDION