21 août 2022 – 982

MARDI.            

Vie technologique.

Je m’applique à domestiquer l’animal téléphonique qui est désormais mien. J’avertis mes correspondants, découvre la joie des appels et des SMS qui partent tout seuls, on a connu ça au temps des premiers courriels, ça rajeunit. Je m’aperçois que s’il est relativement facile d’obtenir ce que l’on veut (il faut dire que je n’ai pas d’exigences démesurées, les dernières nouvelles du SAS Football et de La Montagne édition Creuse suffisent à mon bonheur), il est plus délicat de se débarrasser de ce que l’on ne veut pas, comme ces alertes météo qui me sonnent toutes les deux heures pour m’indiquer le temps qu’il fait de l’autre côté de mes fenêtres.

MERCREDI.

Lecture.

Vanille ou chocolat ? (Meanwhile, Jason Shiga, Amulet Books, 2010 pour l’édition originale, Cambourakis, 2012 pour la traduction française, traduit de l’anglais par Madeleine Nasalik; n.p., 18,50 €).

Le protocole notulaire commande qu’un livre doit être terminé avant de faire l’objet d’une notule. Impossible avec ce livre qui propose pas moins de 3 856 histoires selon les choix faits par le lecteur au fil du récit. “Vanille au chocolat ?” demande le marchand de glace au petit garçon. Selon le parfum choisi on se rend sur telle ou telle page grâce à un système de fléchage et un découpage des pages en onglets comme dans Cent mille milliards de poèmes de Queneau. Nul doute que Perec aurait adoré ce travail basé sur des algorithmes et des organigrammes qui développe ses propres recherches dans ce domaine avec des moyens autrement plus sophistiqués que ceux dont il disposait. Le dessin est plaisant, les parcours faciles à suivre une fois qu’on a compris le système, le seul défaut vient du fait que le chemin à refaire est de plus en plus long pour arriver à une nouvelle intersection.                  

Éphéméride.

Je. 17.8.1995

Levé à six heures et demie. La nuit n’a pas emporté la fatigue du travail de plume, des lectures continuelles. Je me fais violence pour gagner le bureau, aborde le chapitre huit. J’en viendrai à bout vers dix heures et demie. À la peine d’écrire s’ajoute une inquiétude. Nous avons consulté, avec Cathy, les horaires de Roissy. Ils ne font pas mention du vol en provenance d’Abidjan qui est censé nous ramener Jean. Comme il s’agit d’un charter, il sera peut-être indiqué plus tard, dans la journée.” (Pierre Bergounioux, Carnet de notes 1991-2000)

VENDREDI.                 

Le cabinet de curiosités du notulographe.

Aptonymes.

Vaucluse Matin, 10 novembre 2017, document transmis par Hervé Bertin

Vosges Matin, 13 décembre 2018, collection de l’auteur

Lecture.                              

Décapage n° 63 (Flammarion, printemps-été 2021; 192 p., 16 €).                              

Yves Ravey.                              

Le Bleu du ciel (Georges Bataille, Pauvert, 1957, rééd. in “Romans et récits”, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade n° 511, 2004; 1410 p., 68 €).                              

Georges Bataille et Michel Leiris seront à l’honneur le mois prochain à Guéret à l’occasion des Rencontres de Chaminadour. J’espère bien en être, avec moins de connaissances que j’en avais pour les écrivains des éditions auxquelles j’ai déjà participé, Hugo, Cendrars, Genet et Michon. En effet, si j’ai un peu pratiqué Leiris, Bataille reste pour moi un continent presque inexploré : j’ai lu L’Abbé C. très jeune, Histoire de l’œil plus récemment et ce Bleu du ciel ne me donne pas beaucoup de clés pour saisir une œuvre qui, je l’avoue, dépasse mes connaissances et mes compétences et me semble appartenir à une littérature qui a terriblement vieilli. J’espère donc être détrompé et recevoir des éclaircissements que l’appareil critique pourtant très (trop ?) développé de cette édition n’a pas mis à ma portée. J’y ai tout de même retrouvé Gengenbach, cité dans la notice de Jean-François Louette comme je l’espérais un peu, Bataille, comme l’Ernest, n’hésitant pas à mêler dans ses textes érotisme, religion et politique.

SAMEDI.            

Films vus.

  • L’Origine du monde (Laurent Lafitte, France – Belgique, 2020)                             
  • Rome, ville ouverte (Roma città aperta, Roberto Rossellini, Italie, 1945)                             
  • La Panthère des neiges (Marie Amiguet, Vincent Munier, France, 2021)                             
  • Clara et moi (Arnaud Viard, France, 2004)                             
  • Les Héroïques (Maxime Roy, France, 2021)                             
  • Le Ring (The Ring, Alfred Hitchcock, R.-U., 1927).            

L’Invent’Hair perd ses poils.

Paris (Seine), rue de Louvois, photo de Martine Sonnet, 30 juin 2012

IPAD (Itinéraire Patriotique Alphabétique Départemental).

11 novembre 2021. 133 km. (41 226 km).

44 habitants

Pas de monument aux morts visible. Je ne pense pas l’avoir manqué : à cette date, ils sont plutôt voyants.            

Poil et pellicule.

La Buena Vida (Andrés Wood, Chili – Argentine – Espagne – R.-U. – France, 2008)

Bon dimanche,

Philippe DIDION